jeudi 2 décembre 2010

incorporation, des-incarnation

De l’extérieur, un plastique lisse ; une chair flasque
De l’intérieur, le néant abyssal de l’apparence séductrice et enfantine ; les derniers sursauts de frayeur d’un être gluant et repoussant
De l’extérieur, un rappel à l’enfance, doux et ironique, désuet ; une impression désagréable, intrigante, dérangeante
De l’intérieur, la non-incarnation, la non-pensée, la sueur du fabriquant comme unique "carnation" ; la souffrance incorporée de ce qui, un jour, a été un bébé poulpe
De l’extérieur, deux corps sans vie, sans parents, sans famille
De l’intérieur, une lointaine petite fille devenue grand-mère transmettant un héritage : sa poupée rigide ; un lointain océan nourrissant et abritant la vie sans fin qui se meure sur cette table
Corps poreux illusoire sans sens ; chair putride apeurée sentante et odorante.
In-corporation de fantasmes sensuels faisant illusion ; des-incarnation par le don de mort.

2 commentaires:

béatrice a dit…

superposition de grilles de lecture très pointues définies en quelques mots. j'aime beaucoup... en revanche , est ce que l'intérieur ou l'extérieur est si systématique? j'y vois davantage la subjectivité de chaque grille qui mange chaque fois un bout de la précédente....

Lìn a dit…

le vertige, le vertige centrifuge in et ex...