Lorsque l'âme se fait entendre,
Cette voix murmurante, ponctuante,
Qui est source de tout chant,
Basse continue ne connaissant
Ni borne ni arrêt,
L'espace est vaincu et le temps aboli.
Mais l'âme ne se fait entendre
Qu'en résonance avec une âme autre,
Lèvre à lèvre,
Coeur à coeur,
Deux voies mêlées, reliantes, ruisselantes,
Joignant soudain les feuilles
Jonchant le sol
Aux nuages nimbant les cimes.
Lorsqu'enfin les âmes se font chant,
Par dessus l'abîme des jours,
Une étincelle suffit pour rallumer
Toute flamme immémoriale :
Du fond du désir originel
Emerge alors le souffle rythmique,
Strate sur strate,
Bord à bord,
Le voilà qui recommence
L'éternité - instant.
François Cheng "La vraie gloire est ici" Gallimard
3° partie Passion
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