dimanche 30 avril 2023

à travers

à travers

la peau des collines de songes et

l’ondoiement des feuillages d’arbres indistincts

sous la caresse d’ombres mauves et mouvantes

naît en un état suspendu l’étrange sentiment

d’une présence d’où surgissent par intermittence

des éclats bleutés comme hors du temps

se tenir alors depuis l’autre versant sur le seuil

figée comme une page blanche

espérant une calligraphie d’ailes noires

 

 (klasma en écho à ma traduction de l'interlude 5 partie 2 des Vagues:

À midi la chaleur du soleil rendait les collines grises comme si elles avaient été rabotées et brûlées dans une explosion, tandis que plus loin au nord dans les contrées plus nuageuses ou pluvieuses, les collines lissées en dalles comme par le dos d’une pelle, étaient éclairées de l’intérieur, comme si un gardien, dans leur profondeur, allait de chambre en chambre, tenant une lampe verte.)

samedi 29 avril 2023

De L'autre Côté (XI).

 ( Codicille: à partir de "Les Vagues", Virginia Woolf; Interlude 5-partie 2)

L'envers du décor
le soleil bafoué
sur lit de stratosphère glaciale
lumière blême
gris-bleu du vent
gangue de gel
pelure de nuit boréale
langues de terre niviformes
fourrure gercée des
flocons
lenteur du temps
spectres des arbres-fantômes
pétrifiés
forêt-pelisse de marbre pâle
givre perles d'hiver
saison pour héliotropes morts.



MATIN-VAGUE (X).

 (Codicille: à partir de "Les Vagues", Virginia  Woolf; Interlude 5-partie 1)

L'esquisse d'une aquarelle
teintée à la mélancolie
des sables mouvants
la grève
vulnérable et fragile
une traversée intérieure
réminiscences
cendres de l'oubli
imperceptiblement
l'inflexion naissante
d'un jour nouveau
l'impudence des couleurs
nacrées
l'impermanence de la lumière
un rempart
contre les vents effarouchés
s'y cognent
les cygnes du destin.

vendredi 28 avril 2023

MATIN-VAGUE (IX)

 (Codicille:  A partir de "Les Vagues, V.Woolf; Interlude 4 partie 2)

 Les pampres
du soleil
pépites d'or en flocons lumineux
le sol de lumière
gouttes d'huile perlée
brindilles d'une gamme fleurie
les ombres de dentelle
étoffe du jardin
soupirs
le matin rêve
déplie ses ailes
où viennent se poser les oiseaux
fatigués de la nuit
la maison s'agenouille
jour nouveau.


 

mardi 25 avril 2023

Interlude 5.3 Une parole maigre comme l'échine d'un mulet L'herbe est haute

Une parole maigre comme l'échine d'un mulet

qui se fraye un chemin parmi tous les silences

Les supposés qui hurlent leur mystère endeuillé

Par delà les énigmes de la vérité

Faire du foin sur le terrain du vague

un plein chariot bien jaune à la Jérôme Bosch

On ne commande rien, on suggère le peu

Une injonction sous x

Ne se prononce pas

Les mots au semblant doux du velours synthétique

Les mots au semblant dur du tranchant des épées

Des bulles qui s'inscrivent au-dessus de leur tête

Comme si en les touchant ils allaient fondre l'âme


à partir de la phrase "as the back of great horses ripple with muscles as they move"

 Codicielle : 100 mots/ alexandrins / des mots de la traduction de l'interlude des Vagues/ se terminant par Comme si

Ma traduction (à venir)
Le soleil frappait les cimes touffues des collines orientales 
et resplendissait dans le lit de la rivière rocailleuse [où
l';eau se contractait] qui rétrécissait sous le haut pont
suspendu si bien que les lavandières agenouillées sur les
pierres chaudes pouvaient à peine tremper leur linge ; et des
mules décharnées maigres, traçaient précautionneusement leur
chemin parmi les pierres (se frayaient un chemin) grises et
sonores, lestées de paniers accrochées de part et d';autre de
leur échine. à midi la chaleur du soleil faisait paraître les collines grises comme tondues rasées et roussies par une explosion tandis que plus au Nord, là où les nuages et la pluie étaient plus fréquentes, d'autres collines s';égalisaient (s';adoucissaient)par plaques (tranches) comme si le plat d';une pelle y avait déposé une lumière, comme si un gardien loin dans les profondeurs y avait transporté une lampe verte de place en place.
A travers les particules d';air gris-bleu (les atomes)le soleil frappait la campagne anglaise et illuminait les marais et les mares, étangs, une mouette blanche sur un piquet (pieu) la lente navigation des ombres au-dessus des bois aux cimes
sombres, et sur le jeune blé (le blé en herbe) et les prairies
ondulantes chatoyantes ...
Il mordait sur le mur du verger et chaque trou et chaque grain
dans la brique était marqué d';une pointe d';argent, de mauve,
les rendant comme doux au toucher, comme si, en les touchant
ils allaient fondre, se dissoudre en une multitude de miettes
de poussières juste sorties du four. Les groseilles pendaient
contre le mur en ondulations et cascades de rouge poli. Les
prunes surgissaient d';entre les feuilles, et chaque brin
d';herbe était poussé d';un seul élan en un courant vert
continu.
Les ombres au pied des arbres étaient plongées dans une flaque
sombre. La lumière se répandait en flots et réduisait
(dissolvait) les feuillages séparés en un même ensemble vert.
Les oiseaux chantaient leur chant passionné, adressé à une
seule oreille (une oreille particulière)puis se taisaient. Ils
charriaient des brindilles de paille et des ramilles
(branchettes) vers les fourches sombres des les plus hautes
branches.
Dorés et empourprés ils étaient perchés dans le jardin, là où
les cônes des cytises et de pourpre secouaient
(bousculaient)l';or et le lilas car depuis lors et jusqu'à midi Le soleil frappait les cimes touffues des collines orientales et resplendissait dans le lit de la rivière rocailleuse [où l'eau se contractait] qui rétrécissait sous le haut pont suspendu si bien que les lavandières agenouillées sur les pierres chaudes pouvaient à peine tremper leur linge ; et des mules décharnées maigres, traçaient précautionneusement leur chemin parmi les pierres (se frayaient un chemin) grises et sonores, lestées de paniers accrochées de part et d'autre de leur échine. à midi la chaleur du soleil faisait paraître les collines grises comme tondues rasées et roussies par une explosion tandis que plus au Nord, là où les nuages et la pluie étaient plus fréquentes, d'autres collines s';égalisaient (s';adoucissaient)par plaques (tranches) comme si le plat d';une pelle y avait déposé une lumière, comme si un gardien loin dans les profondeurs y avait transporté une lampe verte de place en place. A travers les particules d';air gris-bleu (les atomes)le soleil frappait la campagne anglaise et illuminait les marais et les mares, étangs, une mouette blanche sur un piquet (pieu) la lente navigation des ombres au-dessus des bois aux cimes sombres, et sur le jeune blé (le blé en herbe) et les prairies ondulantes chatoyantes ...Il mordait sur le mur du verger et chaque trou et chaque grain dans la brique était marqué d'une pointe d';argent, de mauve,les rendant comme doux au toucher, comme si, en les touchant ils allaient fondre, se dissoudre en une multitude de miettes de poussières juste sorties du four. Les groseilles pendaient contre le mur en ondulations et cascades de rouge poli. Les prunes surgissaient d';entre les feuilles, et chaque brin d'herbe était poussé d';un seul élan en un courant vert continu. Les ombres au pied des arbres étaient plongées dans une flaque sombre. La lumière se répandait en flots et réduisait(dissolvait) les feuillages séparés en un même ensemble vert.Les oiseaux chantaient leur chant passionné, adressé à une seule oreille (une oreille particulière)puis se taisaient. Ils charriaient des brindilles de paille et des ramilles(branchettes) vers les fourches sombres des les plus hautes branches.Dorés et empourprés ils étaient perchés dans le jardin, là où les cônes des cytises et de pourpre secouaient(bousculaient)l'or et le lilas car depuis lors et jusqu'à midi Le soleil frappait les cimes touffues des collines orientales et resplendissait dans le lit de la rivière rocailleuse [où l'eau se contractait] qui rétrécissait sous le haut pont suspendu si bien que les lavandières agenouillées sur les pierres chaudes pouvaient à peine tremper leur linge ; et des mules décharnées maigres, traçaient précautionneusement leur chemin parmi les pierres (se frayaient un chemin) grises et sonores, lestées de paniers accrochées de part et d';autre de leur échine. à midi la chaleur du soleil faisait paraître les collines grises comme tondues rasées et roussies par une explosion tandis que plus au Nord, là où les nuages et la pluie étaient plus fréquentes, d'autres collines s';égalisaient (s';adoucissaient)par plaques (tranches) comme si le plat d';une pelle y avait déposé une lumière, comme si un gardien loin dans les profondeurs y avait transporté une lampe verte de place en place.

A travers les particules d';air gris-bleu (les atomes)le soleil frappait la campagne anglaise et illuminait les marais et les mares, étangs, une mouette blanche sur un piquet (pieu) la lente navigation des ombres au-dessus des bois aux cimes sombres, et sur le jeune blé (le blé en herbe) et les prairies ondulantes chatoyantes ...Il mordait sur le mur du verger et chaque trou et chaque grain dans la brique était marqué d';une pointe d'argent, de mauve, les rendant comme doux au toucher, comme si, en les touchant ils allaient fondre, se dissoudre en une multitude de miettes de poussières juste sorties du four. Les groseilles pendaient contre le mur en ondulations et cascades de rouge poli. Les prunes surgissaient d';entre les feuilles, et chaque brin d'herbe était poussé d'un seul élan en un courant vert continu.Les ombres au pied des arbres étaient plongées dans une flaque sombre. La lumière se répandait en flots et réduisait (dissolvait) les feuillages séparés en un même ensemble vert.Les oiseaux chantaient leur chant passionné, adressé à une seule oreille (une oreille particulière)puis se taisaient. Ils charriaient des brindilles de paille et des ramilles (branchettes) vers les fourches sombres des les plus hautes branches.Dorés et empourprés ils étaient perchés dans le jardin, là où les cônes des cytises et de pourpre secouaient (bousculaient)l';or et le lilas car depuis lors et jusqu'à midi Le soleil frappait les cimes touffues des collines orientales et resplendissait dans le lit de la rivière rocailleuse [où l'eau se contractait] qui rétrécissait sous le haut pont suspendu si bien que les lavandières agenouillées sur les pierres chaudes pouvaient à peine tremper leur linge ; et des mules décharnées maigres, traçaient précautionneusement leur chemin parmi les pierres (se frayaient un chemin) grises et sonores, lestées de paniers accrochées de part et d';autre de leur échine. à midi la chaleur du soleil faisait paraître les collines grises comme tondues rasées et roussies par une explosion tandis que plus au Nord, là où les nuages et la pluie étaient plus fréquentes, d'autres collines s';égalisaient (s';adoucissaient)par plaques (tranches) comme si le plat d';une pelle y avait déposé une lumière, comme si un gardien loin dans les profondeurs y avait transporté une lampe verte de place en place.A travers les particules d';air gris-bleu (les atomes)le soleil frappait la campagne anglaise et illuminait les marais et les mares, étangs, une mouette blanche sur un piquet (pieu) la lente navigation des ombres au-dessus des bois aux cimes sombres, et sur le jeune blé (le blé en herbe) et les prairies ondulantes chatoyantes ...Il mordait sur le mur du verger et chaque trou et chaque grain dans la brique était marqué d';une pointe d';argent, de mauve,les rendant comme doux au toucher, comme si, en les touchant ils allaient fondre, se dissoudre en une multitude de miettes de poussières juste sorties du four. Les groseilles pendaient contre le mur en ondulations et cascades de rouge poli. Les prunes surgissaient d';entre les feuilles, et chaque brin d'herbe était poussé d';un seul élan en un courant vert continu.Les ombres au pied des arbres étaient plongées dans une flaque sombre. La lumière se répandait en flots et réduisait (dissolvait) les feuillages séparés en un même ensemble vert.Les oiseaux chantaient leur chant passionné, adressé à une seule oreille (une oreille particulière)puis se taisaient. Ils charriaient des brindilles de paille et des ramilles (branchettes) vers les fourches sombres des les plus hautes branches.Dorés et empourprés ils étaient perchés dans le jardin, là où les cônes des cytises et de pourpre secouaient(bousculaient)l';or et le lilas car depuis lors et jusqu'à midi le jardin n'était que floraison et profusion et jusqu'aux espaces sous les plantes étaient verts et mauves et fauves à mesure que le soleil transperçait un pétale rouge et un pétale jaune plus large ou bien lorsqu'il était empêché,  arrêté barré par quelque rayure verte épaisse et velue.

lundi 24 avril 2023

MATIN-VAGUE. (VIII)

 Les collines douces-amères
à l'horizon
un théâtre de toile
les chevaux bleus du soleil
affleurant
les pentes généreuses
ourlées de reflets
tardifs
indécis cotonneux territoire
lumières ridées
ombres marionnettes
lançant leurs bras de soie
nacrés de bulles d'or
langueurs du paysage
fuite du temps
instant des couleurs échevelées
celui où sont brodés
les adjectifs
du plaisir
d'un jour renouvelé.

(codicille: à partir de interlude IV - partie 1 -Les Vagues; Virginia Woolf)


mercredi 19 avril 2023

à tour de bras

à tour de bras

les mains plongent dans l’eau de lassitude

lavandières de versets portés par le courant

un brouillon de mélancolie se lave

se retourne et essore son dernier grain

dans les entrelacs de l’eau et de la toile

la trame du tissu froissé

se traduit en langue noble

drainée entre les eaux

un poème dans de beaux draps

 

klasma faisant écho à un passage de l'interlude 5 des Vagues de Virginia Woolf dont voici ma traduction:

...et les femmes aux cheveux blancs, aux seins tombants, agenouillées dans le lit de la rivière battant des tissus froissés sur les pierres...


 

samedi 15 avril 2023

CHEMIN DE TRAVERSE.

 Racines mortes
en somnambule
dans les cathédrales de glace
sous l'algèbre des étoiles
Les saules
lambeaux de terre enracinés
embaument
odeurs mystérieuses
appartenance à une pantomime
Sombrer dans un abîme
Aveu d'imposture
un coma sans lumières sans
cordes ni remparts
les plis des heures vides bousculent
les crépuscules couleur de gencive
Débusquer
la ligne soignée affable
chercher la faille
des mains honteuses
Enduire
une tempête intérieure
posture ténébreuse
sous la pergola
de la nuit-enveloppe
Les sacrifices-précipices
Les imperfections du corps
Le silence des oiseaux
veinures-bâlafres sur l'écorce d'un chêne
mais insolent regard
illusion faussaire
turbulences
d'un printemps bleu.





vendredi 7 avril 2023

Interlude 5.1 p.126 La femme aux cheveux d'or

La femme aux cheveux d'or la roue rouillée les gouttes d'eau opale les maisons de carton roses le dépaysement multicolore la couche de mer émeraude  un petit acompte argent sur le bonheur conjugal les charbons rougeoyants de l'amour, les fournaises du coeur la barque bleue azur du destin flottant sur des eaux incolores 3 nuits champagne la poitrine bistre la fragrance mauve de son after-shave une robe blanche imméritée la débâcle anthracite une chausse-trappe moutarde une bottine acajou sans lacets les sillons noirs creusés par le vent vermeil

de l'oubli

du rabougri

des tissus kakis froissés sur les pierres brûlantes



ma traduction

Le soleil était au zénith. On ne le devinait ni ne l'entr'apercevait plus à partir d'indices et de lueurs ; c'était comme si une jeune fille allongée sur sa couche maritime verte se fatiguait le regard à distinguer les joyaux aquatiques, ronds comme des globes qui lancent des lumières teintées d'opale, tombent et clignotent dans l'air incertain comme les flancs d'un dauphin glissant ou l'éclair d'une lame qui tranche

Maintenant le soleil brillait sans équivoque, de manière indéniable. Il dardait ses rayons sur le sable dur et les rochers devinrent aussi rouges et brûlant que des fournaises. Il cherchait chaque flaque, et attrapait le petit poisson caché dans le moindre recoin, faisait apparaître la roue rouillée, l'os blanc, ou le ... sans ... accroché, noir comme du fer, dans le sable. Il donnait à chaque chose sa masse exacte de couleur. Aux dunes leur scintillement innombrable, aux herbes folles leur vert brillant. ou bien il tombait sur l'étendue aride désolée du désert, montrant ici les sillons creusés par le vent, ici balayé en cairns désolés, ici parsemée d'arbres exotiques (?) rabougris d'un vert sombre. Il allumait la fine mosquée dorée, les frêles maisons de carton roses et blanches du villages au sud, et la femme à la poitrine généreuse et aux cheveux blancs, qui s'agenouillait dans le lit de la rivière en battant des vêtements froissés sur les pierres. Les paquebots qui s'élançaient lentement sur la mer étaient pris dans le regard rasant du soleil qui, à travers les auvents jaunes, frappait les passagers qui somnolaient ou arpentaient le pont, abritant leurs yeux pour chercher la terre, tandis que, jour après jour, comprimé dans ses flancs huileux et palpitants, le navire les portait monotonement sur les eaux.

à partir de la phrase " 2023 04 07   - "Le soleil donnait à chaque chose sa masse exacte de couleur" 

"The sun fell in sharp wedges. Whatever the light touched became dowered with a fanatical existence"