mardi 31 janvier 2023

Klasma du temps qui passe/Semaine 5/ jour 4

 

 

20 octobre à 9h23 Sans le lourd du loin (Michèle Tournier sur FB)

rejeter quelque part — sans terre où prendre racines — tout le désarticulé — le disloqué — le désespéré — tout ce qui diminue — qui abîme — enfonce ou enserre — tout cela l’envoyer paître — hors d’atteinte des pensées — dans l’ondulation lente — des vagues qui recouvrent — et portent et déportent — encore plus loin — dans ce quelque part — (17h07)

dimanche 29 janvier 2023

Klasma du temps qui passe/ Semaine 5/ Jour 3

 

 

19 octobre à 16h44 : changer de perspective (Virginie Gautier citée par Anne Savelli sur Facebook)

installer le temps --- un peu plus loin --- avec les marques du jour --- gommer celles de la nuit — ouvrir d’une chiquenaude le geste — le regard et la bouche — à la tentative d’un ailleurs — s’enfoncer dans la faille — qui se libère — engloutir son œil dans l’espace — trouée de la peau — (16h 50)

Klasma du temps qui passe (Semaine5 /Jour 5) 16H30.

" Les Exclus" Elfriede Jelinek
     La médiocrité du gris humide - brouillard - froidure - la peau corsetée - gangrénée - mordue - désespérée - exclue -  les traînées violacées sur des mains gourdes - les yeux absents de lumière - âpreté - corps transis - recroquevillements - redevenir foetus -  chaleur feutrée du liquide amniotique - cauchemar d'un trottoir hostile - tombée du jour impitoyable - gélivure à la merci du monde - impossibilité de liberté universelle.

jeudi 26 janvier 2023

Klasma du temps qui passe/ semaine 5 jour 2

 

 

18 octobre à 9h24 : Maintenant il est temps de récupérer les instants perdus ( Antonio Munoz-Molina Un promeneur solitaire dans la foule p 112)

comment distordre les mots — pour signifier la durée — et dire tout ce qui est tu — enseveli dans les méandres du jour — ou même pas conscient d’avoir été vécu — faire un arrêt sur image — afin de toucher du doigt — les marques de ce qui fut — décrypter cet immobile — les traces invisibles — (18h47)

mardi 24 janvier 2023

Klasma du temps qui passe/ semaine 5 jour 1

 

 

17 octobre à 11h05 :On rêve on pense à tout à rien (Aragon)

ne pas parler — l’esprit en roue libre — l’instant qui s’épuise — des résidus de soi s’éparpillent — à l’intérieur — les lèvres closes — la fuite des pensées — puis une qu’on accroche — qui semble neuve — emplie d’un possible — qu’on n’espérait plus — depuis si longtemps — on se reconnaît — cela rassure presque — passage d’un peu d’air — (17h12)

samedi 21 janvier 2023

Klasma du temps qui passe (Semaine 12 - Jour 6/ 17H25)

"L'alcool et la nostalgie" (Mathias Enard)
     La neige ouatée de la mélancolie - Des vaguelettes blanches par-dessus le toit-terrasse - Etonnante une perspective harmonieuse au-delà des immeubles - Des pigeons sur un lit de glace engoncés dans le froid de l'hiver - Peinture anachronique d'un soir de janvier - Lumière douce-amère - Moment flou - Alcool des souvenirs à l'entrée de la nuit.

samedi 14 janvier 2023

COULEURS -FRAGMENTS. (V)

     Les cernes de la nuit
     pleurent l'opacité des vagues
     des lambeaux de pénombre
     éclaboussent le ciel
     laiteux
     qui embrasse le jour
     le tango desséché du ressac
     appelle les couleurs
     sur lit de mer  transparente
     clairvoyance des pierres précieuses
     le bleu-topaze ondule
     frémissant
     enlacement des rais verts et jaunes
     nuancier éphémère
     marcher le long du sentier raboteux
     attendre l'endroit où
     poser son envers
     les yeux rivés sur le flot
     blessure du rivage
     pour la barque échouée
     le flanc
     vomissant  les saisons
     écume livide du temps qui passe.

vendredi 6 janvier 2023

à ciel ouvert

à ciel ouvert

la carcasse de la barque avec les côtes écartelées

épave d’une vie rabotée abandonnée sur le rivage

squelette d’une coque ancrée de murmures desséchés

cuirassée de rouille et de coraux

aux lambeaux de ténèbres

d’une créature aux yeux encollés

suintant comme du blanc d’œuf

tentant de repousser le passage du temps

les flancs lourds d’obscurité et d’indicible


 

 Traduction du premier paragraphe du troisième interlude des Vagues:

 Le soleil montait. Des bandes de jaune et de vert tombaient sur le rivage, dorant les côtes rongées de la barque et donnant aux feuilles du chardon de mer un bleu étincelant comme de l’acier. La lumière perçait presque la peau des vagues fines et vives comme si elles façonnaient un éventail sur la plage. La jeune fille qui avait secoué la tête et fait en sorte que tous les joyaux, topaze, aigue-marine, et les joyaux couleur d’eau aux étincelles de feu, dansent, dévoilait désormais son front et de ses yeux grands ouverts traçait un chemin tout droit au-dessus des vagues. Leur tremblement pommelé scintillant s’était assombri ; elles se rassemblaient entre elles ; leurs cavités vertes étaient profondes et sombres comme si elles étaient traversées de bancs de poissons errant. Alors qu’ils éclaboussaient puis se retiraient ils laissaient un rebord noir de brindille ou de liège sur le rivage, des brins de paille et des bouts de bois, comme si une chaloupe légère s’était échouée ses flancs éclatés et que le marin nageant jusqu’à terre avait rejoint la falaise et laissé sa frêle embarcation être submergée.


 

jeudi 5 janvier 2023

MAISON-VAGUE. (IV)

      Lise-le sable mouvant
     palpite du vert
     de la vague
     ondulation du grain
     pétri d'eau
     nageoire en goutelettes
     qui se meurt
     sur la grève perlée
     des éclosions du jour
     vague de fond
     ligne cintrée
     à l'assaut du rivage
     la maison vibre
     résonne à la lumière
     frémit
     assoiffée de couleurs
     et de bruit
     elle soliloque
     la caresse du flot
     le bas de ses reins
     baigné d'amande et d'alzarine
     timide
     elle rajuste les bords de son châle
     au vent du matin
     nimbé de fils d'or
     et de fleurs en bourgeon.
    





Interlude 3.1 p.62 Carcasses sur le flanc à la pointe du fleuve

Carcasses sur le flanc à la pointe du fleuve quelque chose de noir dans un moignon de nuit -Un bout de soie de Chine plié dans un coffret - chevilles enserrées vase gluante un sable plus foncé écrit une autre histoire comme du sang séché sur le terrain vague des vagues anneaux d'esclaves trait noir de la nuance cargaison du désordre fins ruisseaux affleurant sous nos pieds de mammouths marée galopante on s'envase ficelle bleue bois flotté os cimetière barcasses oiseaux charognards ; il règne dans ces lieux des bulles d'indicibles quand la beauté chavire du côté de la mort






ma traduction (corrigée après discussion avec les copines)

Le soleil s'était levé. Des bandes de  jaune et  de vert tombaient sur le rivage, dorant le flanc des bateaux rongés (bateaux-restaurant- cunnillingus) et faisant luire d'un bleu d'acier les feuilles de chardon tombées cuirassées détachées. La lumière parvenait presque à percer les fines vagues à mesure que leurs lames d'éventail atteignaient la plage. La jeune fille qui ayant secoué la tête et fait danser tous les bijoux (de ses cheveux) le topaze et l'aigue-marine, les joyaux aquarelles avec des éclats de feu à l'intérieur, dévoila ses sourcils son front et les yeux grands ouverts, elle traça un chemin tout droit sur les vagues. Leurs frissottements de poissons joyeux et étincelants s'obscurcissaient ne formant plus qu'une seule masse. Leurs cavités vertes devinrent plus profondes et plus sombres et parcourues ça et là de bancs de poissons errants.

Comme elles éclaboussaient, faisaient de mi-tour et reculaient, elles laissèrent une bordure noire de brindilles et de liège sur le rivage et des brins de paille et des bouts de branches comme si une frêle chaloupe avait coulé et que son armature avait éclaté et que le marin ayant nagé jusqu'à la côte avait gravi la falaise et abandonné sa cargaison fragile à essorer sur la grève.


lundi 2 janvier 2023

Klasma du temps qui passe. (Semaine 9- Jour1 /17H00)

"Le fanal bleu /Colette"
     Le Bleu du soir- Accrochée à mon ancre - Mon livre - Mon bateau - Ivre des mots - Des mots-fleuves - Des mots-coursives - Des mots-baisers au-dessous des paupières - Des mots-parfums - Captivants - Enivrants - Bagage d'or à l'entrée de la nuit - Phrases suspendues sur plaid à coeur ouvert - Papier bleuté - Fanal-phare d'une page à une autre - Lumière d'outre-temps.