mercredi 31 juillet 2013

UFADD -Abomey- Bénin



Mon souhait, cette année, pour ce second séjour au Bénin, était de rencontrer des femmes, plus précisément des femmes organisées en groupements, associations … et conscientes du rôle primordial de la femme africaine dans le développement.
Il fut comblé puisque rendez-vous furent pris avec le « groupement des femmes transformatrices d'afitin de Saclo » commune de Bohicon, avec la responsable Albertine Adimou d'une crèche parentale – seule crèche d'Abomey (Albertine dit « les féodaux » lorsqu'elle parle des hommes béninois), avec Fahmed, la jeune entrepreneuse (chambre d'hôtes, repas, bijoux), et la présidente de l'Ufadd – Union des femmes aboméennes pour le développement et la démocratie - dont il sera ici question.  
Fahmed

Françoise Gomez et sa soeur Justine nous conduisent dans les locaux où se réunit l'Ufadd. Un superbe et immense bâtiment blanc et bleu, fraîchement repeint, siège de « Centre d'Education civique, économique et sociale pour  la démocratie et le développement du Bénin »(CECEDD) regroupant deux ONG dont l'Ufadd.


Françoise G.

Justine
Nous entrons dans une grande salle de conférence où nous attendent quatorze femmes, chacune d'entre elles responsable d'un groupement de femmes. Accueil africain tellement chaleureux que j'ai bien besoin de mon appareil qui va les filmer pour cacher les larmes d'émotion qui embuent mes yeux et me nouent la gorge. L'une d'entre elles, Marie, entonne un chant de bienvenue, les autres lui répondent en choeur, le chant monte, s'amplifie, le rythme s'accélère et une première sort du groupe pour entamer une danse : chant et danse se répondent, l'un entraînant l'autre, une seconde sort lentement du groupe tandis que la première reprend sa place. Ainsi le rythme évolue, le volume des voix diminue ou s'exalte tandis que les différentes femmes viennent à tour de rôle exécuter la danse de bienvenue. Les chants se succèdent. Une bonne moitié de la matinée de rencontre se déroulera en chants puisque c'est de la même manière qu'elles prendront congé de nous.

Marie

Nous nous présentons, la présidente présente l'Ufadd puis chaque femme prendra la parole en fon pour présenter les activités de son groupement et les difficultés qu'il rencontre. Françoise traduit.

Création de l'Ufadd :
Pour atténuer leur misère, 27 groupements de femmes se sont constitués en une ONG. Reconnue par l'état le 17/03/2010, elles ont quelques partenaires

Objectifs :
                                                                                                                                                                              Emanciper la femme aboméenne, et la femme béninoise en général dans le respect effectif de ses droits et de ses devoirs
  •  Impliquer réellement la femme dans la gestion des affaires de la cité afin qu'elle joue son rôle dans les instances de prise de décision
  • Aider la femme à conquérir son pouvoir économique
Composition :
L'Ufadd est composée aujourd'hui de 56 regroupements de 1935 femmes dans la commune d'Abomey et aux alentours. Aucune femme n'est individuellement membre, seuls les groupements sont membres.

Activités :
Chaque groupement a ses activités propres qui lui procurent des revenus, par exemple : travaux champêtres, élevage et vente de volailles, cabris, lapins, transformation de produits agricoles,
Les activités propres à l'Ufadd sont : tontine-épargne-crédit, formations citoyennes, campagnes de salubrité, formations aux activités génératrices de revenus (AGR), réalisation et présentation de sketches pour des formations itinérantes auprès et par des femmes analphabètes qui sont des relais. Sept thèmes ont pour le moment été réalisés (dont : droit et devoir du citoyen et violences faites aux femmes, rôle de la femme dans le suivi et le contrôle de la gestion communale …)
Les perspectives d'avenir sont nombreuses (toute personne désireuse d'en savoir plus sur l'Ufadd peut contacter ce blog).
Nous reverrons à plusieurs reprises Françoise, Justine et Marie ainsi que d'autres memebres, avec qui se tisse un lien puissant face à la ténacité de ces femmes peu épaulées par leurs conjoints la plupart du temps polygames, quand ce n'est pas entravées.

mardi 30 juillet 2013

Potières

Aimé m'accompagne cet après-midi pour une visite aux potières à Lego (quartier d'Abomey)

Aimé H. et sa dernière fille

Les femmes sont assises tout le jour et montent à la main les pots selon une méthode traditionnelle de montage. Elles ne connaissent pas le tour et n'utilisent pas non plus la technique du colombin, montent les pots avec une grande dextérité, à la main. A côté d'elle un tas d'argile et un peu d'eau.







Elles commencent par le haut, se saisissent d'une boule d'argile qu'elles modèlent à la main en étirant à partir de la masse pleine : goulot et arrondi du pot sont formés (leurs seuls outils sont des objets usuels : gros escargots pour évider, bouts de tuyau lisse pour lisser, torsadé pour un motif, morceau de ressort pour un motif différent, extrémité d'un épi de maïs pour peindre).


Ce demi-pot est évidé à l'aide d'une coquille d'escargot qui permet de racler l'intérieur et de le rendre très lisse, puis il est posé sur le sol.



Opération identique pour former la base et l'autre moitié du pot. Elles ajustent ensuite les deux parties ensemble, les soudent avec l'argile.


Il suffit maintenant de lisser l'extérieur avec un peu d'eau et un petit bout de tuyau, ou de lui donner de petits reliefs en passant un ressort ou un tuyau électrique torsadé. Le pot rejoint les précédents qui sont exposés au soleil.



Reste à le décorer, ce qui sera fait avec des teintures végétales extraites des végétaux environnants (indigo, teck ...) et appliqué à l'aide d'un bout d'épi de maïs.
Lorsque les pots seront bien secs (... il ne doit pas pleuvoir ...) sera préparé un grand feu. De gros fagots d'herbes sèches sont transportés de la brousse au village, sur les têtes. L'herbe est entassée sur le sol, les pots alignés sur cette herbe, puis tout est recouvert d'herbes sèches qui brûleront lentement. Les poteries cuiront quelques heures dans ce feu, sous la braise. Aucune n'a exactement la même couleur : entre biscuit beurré et chocolat foncé, parfois teintée de noir, toutes sont différentes par la forme, la taille et la couleur.





Ces femmes, tellement patientes et expertes, naissent et demeurent pauvres parmi les pauvres.

dimanche 28 juillet 2013

Cartes postales

En attendant d'avoir le recul suffisant qui me permettra d'écrire, voici quelques cartes postales auxquelles vous avez échappé
Sammy au bain




Estelle au puits

Prêt pour la nuit


Confection des boulettes d'akassa

mon fils Christian

Adeline et Moriane

L'Océan à Grand Popo


Françoise (Union des femmes aboméennes pour le développement et la démocratie)
Emile Kpoton
pouponnière d'orphelins de Tchatchou

Potière