dimanche 29 novembre 2020

balade du 1° dimanche de l'Avent




Couronne traditionnelle de sapin frais

1° bougie allumée en attente des 4 jusqu'à Noël

Kugelhof, houx, sourires et yeux illuminés

les rituels re-sacralisent ce monde désenchanté.


 

vendredi 27 novembre 2020

Dehors 6

lorsque l’impalpable vient vers nous



quelle langue se glisse dans notre voix

et nous fait enfin congédier les ombres

quels mots se dictent pour dire le bleu

de l’inaccessible , les quelques traces

entre rêves et réalité, plumes et plomb

entre grâces et fatalité d’un quotidien

dont il faut bien endosser les routines

les gênes, l’ennui, le dégoût,la nausée

les lassitudes écrasantes, douloureuses

alors qu’une seule chose est importante



lorsque l’impalpable vient vers nous

Balade du Pandalin par le Chemin des Robachons (1)


 

 

Angèle, Miélandre, Vente

sommets aux doux noms de femmes

au loin entrevus dans la brume

bord où finit le monde et commence le temps* »



*Erri de Luca « Et il dit »

jeudi 26 novembre 2020

Debout/2

Le mur s’embrase.
La vigne vierge
la proie des flammes a viré
du bronze au vermeil
Sa robe est devenue le faste     
et l’éclat du rubis
Elle brûle les incarnats
incendie de fauve et de mordoré
quelques verts insoumis
Sa prison est lumière
le lustre de son épiderme
vrille au soleil déclinant
Désir de repos après l’été brûlant
Les veinules délicates frémissent
Explosion nonchalante
Point de défeuillaison annoncée.



Jardin des Plantes, dimanche 23/11/2020.


en hommage à Natô









  

      

ça et là un peu de vies oubliées...

Balade du coucher de soleil



 

 


L'obscurité monte du sol

la terre s'assombrit

brusquement oranges, turquoises, roses, coquelicots

poudroient le ciel.


mercredi 25 novembre 2020

Dehors 5

dans le signe, le vide où nous croissons*



laisser ses pas aller là où ils doivent

jusqu’au sommet d’une des sept collines

et chaque jour grimper encore et encore

pour le souffle pour la vue et l’effort  

pour la quiétude et la sérénité du lieu

pour l’écho des questions sans réponses

pour la sensation étrange d’être vivant

scruter le coeur des soleils silencieux

ne pas se lasser de chercher des signes

et de reprendre l’écriture pour trouver



dans le signe, le vide où nous croissons

 

*Edmond Jabès

mardi 24 novembre 2020

Balade du cimetière

 



Mon corps un jour reposera

ce lieu paisible l'accueillera

Mes amies s'y retrouveront

leurs itinéraires me conteront.

lundi 23 novembre 2020

Dehors 4

silence au sein du songe




dans un détail d’éden laisser

délirer délicieux ce qui doit

lentement adoucir les pensées

chercher à écoper  mains nues

le cri franc de mots émaillés

éclatant d’un monde invisible

jusqu’au visible de mon monde

et faire corps dans la fusion

avec les chuchotis d’un poème

il épure la peau un peu comme



silence au sein du songe






 

Les passages musiciens : du passage Mozart au passage Gabriel Fauré : km du 22/11

Pas aussi aRomantique la stéphanoise aux 7 collines ?

On dévale le passage Mozart tout en fredonnant la 40ème symphonie, celle reprise par les Compagnons de la Chanson, fallait quand même oser le dire,

On passe de l'autre côté du Cours Fauriel, pour remonter le courant de la rue Henri Déchaud

encore plus rupine, encore plus perchée, au sens extravagant

On attaque le passage Gabriel Fauré, coupé en deux montées bien raides. Rééé-quiem ! aimé entre tous, musique diffusée lors des funérailles de ma gentille maman, CD offert agrémenté d'un ruban de mots jamais réédités

Faut dire que ça grimpe dru, on ne s'agrippe pas aux rampes métalliques rouillées, des lichens ici et là, un biberon à oiseaux, des immeubles dans des parcs, Quiétude est leur nom, des maisons pimpantes bien que centenaires, de hauts murs. Les jambes qui frétillent

Sur le plateau de la Sainte Chapelle, des garagnas font des prouesses à vélo, s'imposant des obstacles bancals, nous évitant de justesse, nous ne sommes pas dans leur carte mentale.

Au sommet, des caquetages de poules, des cabanes moussues, un monde caché : a-t-on franchit le km autorisé ?

On a le dépaysement qu'on peut et le kilomètre qu'on mérite

Mozart pour descendre 

Fauré pour monter

cerise sur le gâteau sur le plateau





Balade des Châtelas



 

Seule la danse silencieuse des dernières feuilles

dans l'ombre du sentier grimpant aux Châtelas,

au sommet, émerveillement

face à l'immensité du ciel.

dimanche 22 novembre 2020

balade de ma fenêtre (1)

 




Bouleversante flamme

si peu de jours rougeoyante

songe aussi vain

qu'éphémère.

samedi 21 novembre 2020

Dehors/3

veilleurs de l’incertain



figés à regarder leurs lointains

leurs visions, leurs révélations

le regard sur les arbres sobres

sur l’éphémère presque éteint           

ce jardin quand tout s’éveillera

dans le printemps d’un monde

ils s’éternisent puis se ferment

dans de bien sombres pensées

face à l’entreprise d’effacement

et à la calme disparition de ces



veilleurs de l’incertain

vendredi 20 novembre 2020

Balade du Chemin des Jardins


 

                                              Jardins, paradis perdus

                                        pour toujours, dans son coeur gravé :

                                        l'Homme et la Femme qui, un seul jour

                                        s'y aimèrent.                                                                                      

jeudi 19 novembre 2020

La concurrence est déloyale

Je ne pouvais pas laisser passer ça !

Ma collègue me signale : 

Marie Redon est géographe, maîtresse de conférences à l’Université Sorbonne Paris-Nord, laboratoire Pléiade (ER-7338). Ses recherches portent notamment sur les îles et les jeux d’argent.

Marie Redon : « Il y a autant de façon de décrire la Terre que de la regarder », cliquer sur le lien/phrase ci après :

Marie Redon, géographe des îles

Au crépuscule bien avancé

 Au crépuscule bien avancé

plus question de vitamine D

nous nous rejoignons à ma porte, marchons à pas comptés

à bonne distance

nous arrêtons parfois devant le détail d'une ombre

l'appareil photo embarqué

shoote du rouge,

des fenêtres découpées dans le noir fuligineux,

des feuilles froufroufrantes

 

l'une demande à l'autre

"- Tu sais ce qu'on devient, "après" ?

- Non je sais qu'il existe plusieurs hypothèses, mais aucune feuille n'est jamais revenue pour nous le dire.

- Tu trembles ?

- Non je fais ma gymnastique"

 

à la même date en 2019, on était occupés à dégager la neige des branches lourdes de feuilles pas encore tombées

on était loin de se douter... même si ça nous pendait au nez

 

On découvre des rues, des passages,

On redécouvrage des rivages

là, un immeuble démoli

ici, un arbre veuf,

une grue scintillante qu'on voit parfois depuis un autre point de vue,tourner sur son axe dans la nuit blanche.

 

on ne sait pas pourquoi on s'évade à cette heure

pourquoi on accepte ça, prendre l'air qui n'a pas la même odeur la nuit

sous la lumière des lampadaires qui polluent le ciel

on se raccroche à du positif, l'oeil toujours en émoi




mercredi 18 novembre 2020

à peine 1 km, le 18 novembre 2020

Ce matin, je fais le trajet dans le sens des départs

j'atteste dans ma poche que mon déplacement est limité

me suis réveillée avec la migraine qui va bien

celle qui résiste à tout

à la camomille de l'amie

aux compresses brûlantes

au masque glacé

j'ai enfilé mon sac à dos et marché dans l'air frais du matin

mais xi-xi ru piquait le nez

à ma hauteur s'est arrêté un homme à joli vélo

c'est un collègue

on a échangé sans masque 200 mots

on s'est séparés, lui filant vers le présentiel

moi vers le télétravail qui donne sur les crépuscules flamboyants.

 

à la pause, je fais le tour de mon jardin

10 fleurs de fraise, 3 capucines, 1 jaune et 2 rouges

toujours le plastique effiloché dans le cerisier

toujours des canettes balancées depuis la route

De l'autre côté de la haie sud, les grands enfants de ma nouvelle voisine

offrent leur visage à la vitamine D allongés dans des transats

on dirait des tuberculeux emmitouflés dans leur plaid

je fais quelques pas de plus, pour être en plein soleil moi aussi

je m'étire, je sautille, je vais voir la boîte aux lettres

de la poudre de fourmis.

Dehors/2

épuiser les ombres



des plis de lumière sur le chemin

folles tendresses cachées du jour

un aubier d’ombres, de ténèbres

un choeur  de  présages obscurs

de simples murmures de gravier

des brassards de nuit assemblés

vagabondant au sein des songes

les images accouplées en éclats

quelques gouttes  de ces   rêves

sur les lèvres et cheminer  pour



épuiser les ombres




mardi 17 novembre 2020

Balade dans le bois : Miracle

 
 
Humus humide, odeurs automnales
de moisissures, de brume
brusquement, sous un arbre, miracle
ici, il y a peu, le cerf a bramé .

 

lundi 16 novembre 2020

Débout,

Confinée,j'erre à travers les désordres de mon chemin intérieur. Ma cartographie interne m'indique les embranchements végétaux multicolores s'ouvrant à perte de vue sur des cellules qui clignotent autant de phares lumineux dans le petit matin désanchanté. Me lever, mettre un pied devant l'autre, marcher timidement puis prendre de l'assurance relève d'une quête de l'imprévisible, d'une injonction faite à mon corps de ne pas sombrer, de laisser infuser la curiosité qui le guide dans les distorsions du jour nouveau. Aller à la rencontre d'une forêt conceptuelle, d'un univers qui n'a de végétal que les nuances de vert que je veux lui donner, me faufiler entre les pieds des chaises volontairement en désordre ou écouter la mélodie affinée de quelques klaxons tel est le dilemme immédiat. La conscience complice d'un désastre étouffé,je décrypte le paysage; les troncs arborescents des lampadaires, les immeubles-sanctuaires d'autant de vies semblables et dissemblables, la place vide où s'enracinent les empreintes glacées des passants qui pleurent leur solitude. Toute en fragilité lucide et apaisée, je m'imprègne de la symbiose des éléments. A ma bataille intérieure, répond la quiétude de l'automne, ses teintes sourdes, ses couleurs de feu, son pas pesant dans le sillon d'une année interminable. Des freux traversent le ciel; ils emmènent avec eux mes pas malhabiles sur les traces d'un sentier nouveau.

dehors

 

se risquer sur le seuil du dehors



à bas bruits sous les ramées de vent

sur les sillons d’une terre de silence

affamée de lumière de frisson d’aile

de ballets d’ombres légères égarées

des brassées de feuilles chiffonnées

des bouquets d’oiseaux s’effeuillant

de cette délicate éloquence d’arbre

de ces signes essentiels et masqués



se risquer sur le seuil du dehors



 

dimanche 15 novembre 2020

Balade de Plan Lara (1) : coucher de soleil sur la forêt de Saoû


 


                                               Fin de jour très doux

                                               la main tendue de nuit

                                               caresse les plis de velours de Saoû

                                               promesse d'une nuit paisible.

 

Toutes les photos -sauf mentions particulières- seront de Jean- François Barthale. Cf le blog jfb-mon.oeil


itinéraire 2020

 Contexte :

Imaginez un monde où toute sortie hors du domicile familial serait contrôlée tant sur sa destination que sur sa durée ou sur la distance autorisée, limitée dans un rayon d'un kilomètre avec preuves dans la poche à l'appui, attestation dûment datée, signée avec carte d'identité à l'appui.

Incongru ? Impossible ? Surréaliste comme on dit de nos jours ? Ajoutons-y un critère supplémentaire : pour sortir de chez eux, ces habitants devront être masqués, seuls les yeux, voire les oreilles devront apparaître à leurs concitoyens, chacun pourra ainsi croiser son voisin sans même le reconnaître d'autant plus qu'une des règles du jeu consiste en l'interdiction de se toucher, de s'embrasser, se congratuler, à plus forte raison de se respirer, voire même de se parler au-delà de quelques minutes et encore à la condition expresse de se tenir à plus de 2 mètres l'un de l'autre. Tout cela étant passible de très fortes amendes pour les contrevenants. 

Les habitants des contrées de ce monde qui marcherait sur la tête, ayant de plus pour consigne -entre autres et qu'il n'y aurait aucun intérêt à énumérer ici- de rester sur le lieu où ils sont, le jour où ces ordres prennent date d'effet. Avec les conséquences prévisibles innombrables dont une, évidemment est qu'on n'a jamais vu autant d'habitants qui se découvrent une envie folle de marcher, marcher pour marcher ; les uns pour s'aérer, les autres pour pratiquer une activité physique, d'autres encore simplement pour flâner et contempler un paysage qu'ils ont depuis des années sous les yeux mais dont ils ne découvrent la beauté et la singularité qu'aujourd'hui parce qu'on les leur a retirées. Il en est bien sûr beaucoup d'autres, qui toutes ont la même motivation : Comment contourner de telles consignes sachant que plus il y a de contraintes, plus grand est le plaisir, plus l'exercice s'avère délicieux et plus les résultats sont excellents ?

C'est dans un tel contexte, inimaginable il y a un an, que se déroulent les promenades qui vont suivre et vont vous être proposées. Quotidiennes, voire bi-quotidiennes pour les malins, ces balades peuvent ou non emprunter le même itinéraire. Les miennes se dérouleront dans un cadre géographique très précis, la commune de Bourdeaux dans la Drôme, située entre le village de Saoû et celui de Dieulefit