samedi 31 mars 2012

quand on part en voyage


quand on part en voyage

dans la ville

il était

le ciel est

quand on part

cour

ce matin

courbe éloigné

parti où

en un sens

parti

il était

la ville est un bloc

il est là il est là regarde

un bloc

il était un

dans la ville

si si elle va venir

éloigné le ciel

elle va venir

il était un

le ciel est courbe

il le fait exprès

éloigné en un sens

il va perdre

un sens

je sais pas je jouais

sens

un qui arrive

la ville

hier j’étais

la ville est

il était un petit

un bloc dans la ville

pour ne pas les perdre

le ciel est courbe éloigné en un sens la ville

quand on part en voyage

la ville est un bloc dans la ville

il était un petit navire






avec une phrase de leslie kaplan "le livre des ciels"
et des paroles entendues, notées, sur mon itinéraire



échardes, lustrines, médiateurs, marasmes, oui mes moi


AU PLUS FORT DE L’éTé
L’éTé LAITEUX, DE L’éTé EN éTAGES
LE CIEL EST NEUTRE, LUSTRé
LE CIEL EST DANS LES RUES
POUR PAS LE PERDRE JE NE SUIS
JE M’ADAPTE A SON RYTHME
IL CAHOTE CAR SES ROUES ROUGES SONT VIEILLES
LES MéDIATEURS SONT EN VACANCES
EN UN SENS
LES MéDIATEURS ET LA CONCIERGE SONT
DANS LES éTAGES, DANS LES BLOCS
LE MARASME EST DANS LES MAISONS
LES ESPIONS COMME DES éCHARDES DANS MON CŒUR
JE PENSE à MOI COMME UN MARASME
JE PENSE à MOI COMME à DES ETAGES DE MOI-S
JE DéBOULE DANS LES ESCALIERS
JE COURS DANS LES COULOIRS
JE M’ENFILE DANS LES BLOGS
TRAQUéE PAR LES MéDIATEURS
ET PAR LA CONCIERGE
« VOUS AVEZ DU COURRIER »
« VOUS AVEZ UN NOUVEAU MESSAGE »
JE NE VEUX PAS LE PERDRE
PAS LE LIRE
PAS LE TEMPS
JE DEBOUCHE SUR LE TOIT-TERRASSE DE L’IMMEUBLE

JE BOIS LE CIEL EN éCHARPE
LE CIEL COURBE, SI PEU éLOIGNé QUE JE LE TOUCHE DE MON BRAS
DE MON BRAS EN éCHARPE
LES ROUES DE MA MéMOIRE SONT VIEILLES, ROUILLéES, ROUGES
ELLES CAHOTENT
JE PENSE à TOUS MES MOI
JE DOIS LES RASSEMBLER
AVANT LE VERTIGE
LES PIECES NE CORRESPONDENT PLUS
« LIN A AJOUTé UN COMMENTAIRE » ENTENDS-JE ENCORE TOUT EN BAS
UN CORPS éTRANGER S’EST ENFILé DANS LA MAISON
JE BOIS LA COURBE DU SOLEIL
MA MAIN éCRIT UN MESSAGE SUR LE CIEL EN LUSTRINES
JE RETIRE L’éCHARDE
JE RETIRE L’éCHARDE MAIS L’éCHARDE BOUCHAIT LE VIDE ET LE VIDE AINSI LIBERé COULE, COULE
ET MON MARASME SE RéPAND
DEVANT LA COURBE DU CIEL
ENGLOUTISSANT LES ESPIONS, LA CONCIERGE, LES MéDIATEURS ET LEURS DROGUETS DE SOIE, ET PEUT-ÊTRE TOUS MES MOI,
NE LAISSANT QU’UNE PETITE FLAQUE ETINCELLANTE, UNE FLAQUE DE PETIT MOI ECRIVANT EN APNéE.

ou bien

JE RETIRE L’éCHARDE
JE RETIRE L’éCHARDE qui obstruAIT la bonde de Mon coeur, empêchait tous mes mots de sortir, tous mes motus, mes bouches cousues, mon coeur cousu, tous ces moi-s non écrits pendant des mois
et les mots se répandent, en blocs, dans les blogs, dans les étages, sautent à la figure des médiateurs
enjambent LA COURBE DU CIEL
ça urge, ça hurle, ça dégouline
 
tous mes PETITs MOIs ECRITs EN APNéE.
 

jeudi 29 mars 2012

consignes du 30 mars 2012

pour le 12 avril : apporter ses textes sur les deux consignes de l'année afin de les lire en commun, voir si ces textes "font" quelque chose ensemble dans le but de retravailler ou d'avancer.

phrases de travail pour aujourd'hui :
- pour pas le perdre.
- des médiateurs pour sortir du marasme.
- dans la ville, le ciel est courbe, éloigné. En un sens, la ville est un bloc.
- et maintenant, au plus fort de l'été, le vent envoya de nouveau ses espions dans la maison.
- parce que nos roues elles sont vieilles.
- le premier y enfile ses lustrines.
- le ciel est neutre, en étages.
- je pense à tous ces mois passés sans écrire comme une écharde dans la cour.




mercredi 28 mars 2012

Mon itinéraire-retour en 3 épisodes : 1° épisode

 
Dimanche-25 mars-anniversaire de ma fille- « Annonciation faite à Marie » est-il noté sur le calendrier. Assise devant un café, au PMU, ma bulle flotte dans le brouhaha qui m'entoure, serveuses criant les commandes, hommes accompagnés de jeunes enfants remplissant leurs coupons de paris, hommes (encore) s'interpellant au bar, télé au-dessus de moi, répétant en boucle les mêmes banalités sur la campagne électorale « 50 milliards d'euros, socialistes, intentions, Toulouse, basculer, banques, économies ...» quelques mots émergent de toute cette bouillie. Combien est plus vivant le bourdonnement de la salle, étrange aussi car lorsque je regarde les individus un à un, ils semblent absorbés dans une profonde réflexion, quel chiffre cocher … et pourtant de toute cette foule découle une rumeur confuse, pièces de monnaie entrechoquant les tables, combien vous dois-je ? …
Seules deux femmes ensemble à une table et moi, seule à la mienne, avec mon crayon, mon petit carnet et mon appareil photo.

Un bonheur matinal inouï, l'heure a changé cette nuit, quelle bonne idée, toujours réveillée à quatre heures, il en était déjà cinq, je pouvais donc presque me lever et être à dix, nouvelle heure, dans ce café. Tout cela parce que J C Bailly m'a ramené sur mon itinéraire.
C'est décidé, aujourd'hui j'observe la faune, la flore, et les gens, enfin tout ce qui vit.
Le premier animal que je rencontre est une panthère noire, perchée sur une mappemonde vert cru et l'entourant de ses pattes, collée ici pour une quelconque publicité.

En levant la tête, je vois tournoyer d'immenses corneilles transportant de grosses branchettes pour leurs nids, quand je m'éloignerai de la Grand'rue, je les entendrai coasser de loin, mais il n'y en aura plus une seule ; pourquoi ces animaux grégaires s'installent-ils si près de l'homme, grégaire lui aussi, et qui ne les aime guère ?
Quelques énormes serpents noirs se faufilent sous les rails, immobiles au soleil.

En traversant la passerelle, j'ai vue sur les balcons des arrière-cours où tout un bric à brac s'accumule : micro-ondes, bouteilles, escabeaux, cocotte-minute, serpillières sur un fil à linge, tout ce que l'on n'ose pas exposer sur le balcon avant.
Quant à la flore, peu de choses jusqu'à maintenant, trop de béton, plus d'inscriptions sur les murs « Vive Montreynaud » que de plantes. Plus loin, deux troncs de bouleaux tout blanc s'entrelacent au bord d'un parking, d'énormes « babets », très longs comme je n'en ai jamais vus, pendent, fruits mûrs qui jettent leurs graines. Dans les rares parterres d'herbe du parking un petit monde rejeté poursuit avidement une seconde vie. Me voilà Gotlieb, mains dans le dos, accompagné de sa fidèle coccinelle entrain de faire sa rubrique à brac, armé de sa loupe : papiers de bonbons, canettes écrasées multicolores, bouts de métal rouillé, kleenex, étuis transparents divers, mégots, pailles colorés pour siroter, épluchures d'oranges, os rognés, pages de journaux, capsules, verre pillé, blisters de médicaments, verres plastiques marrons de distributeurs automatiques, éclats de miroirs et bris de catadioptres, sachets de graines …. Les rares poubelles sont étrangement vides.
J'y ai même trouvé quelques pages d'un missel ?, d'une bible, 19 pages exactement que j'ai précieusement mises dans ma poche et dont je vous citerai quelques phrase quand je les aurai lues.

chemin en patchwork

Que fait la boue sans le vent?





Que devient la rouille sans la bouillabaisse?
terre sans mer


capitaine d'eau douce

fourmis anonymes
miment le beau dimanche

Que fait la boue sans le vent?
Que fait la boue sans le vent?

dimanche 25 mars 2012

l'enfant

sur la voie
under the void
près du vide
into the wild
sauvage et sage
without tears


dans sa bouche
listen the wire
goûte la sauge
under wave
saute la vague
Blood in the mouth

sang des larmes
wipe his sadness
s'offre à la mer
shout the sound
oublie son père
oublie sa mère



dans son âme
storm and stone
pas de colère
without sob
obéit à l'orage
under anger


pas de voix
Swallow Dive
au bord du toit
slow swallow
offre son ennui
cross the line.


(il avait 12 ans)







Reflets, la nuit

 
Tout l'après-midi, nous avions circulé sur une route large, mauvaise, face à un ciel brillant. Le dos en compote, le coccyx meurtri par les trous profonds de la chaussée laissés par l'hiver et le non-respect des barrières de dégel, nous arrivons vers dix-huit heures trente dans cette ville : La Grande Beausseigne, c'est son nom, comme d'autres s'appellent La Grande Motte.
Aussitôt garés, nous nous engageons dans une rue commerçante aux grandes devantures vitrées dans lesquelles le soleil couchant fait miroiter mille reflets : contre le ciel resplendit brusquement un lavabo ou une baignoire ou d'autres faïences, comme des fruits demeurés dans les arbres jusqu'en cette fin de février. Nos silhouettes rougies, déformées grimacent parmi les faïences. Yeux écarquillés, appareils photos prêts à saisir les images insolites, mains gelées, nous savons qu'il ne nous reste que peu de temps avant la nuit, et que la ville est une taupinière, surtout le soir. Quand l'obscurité la recouvre, ça a beau s'agiter en dessous, si l'on n'est pas du coin, on n'en sait rien. C'est l'ignorance et on peut très facilement passer tout près de mystères indécelables. Dans une dizaine de minutes, tout au plus, la nuit recouvrira tout, parcs, rivière, rues, seuls les halos des lampadaires publics seront réellement vivants. La ville devient vite le fleuve de l'oubli, de tout oubli.
                              photo JF Barthale

mercredi 21 mars 2012

Taupinière, la ville

Taupinière, la ville. Surtout le soir.
à 8 heures, couvre-feu? les portes muettes, les murs, murés. C'est l'ignorance. La grand rue qui s'étire, vidée de ses trams, le fleuve de l'oubli.
Les fonds de rue en contre jour s'éteignent. Comme si on fermait les fenêtres. Je circule en voitures avec des amis, bravant l'en-dessous. Cul de sac. Fond de cour. Contre le ciel resplendit un lavabo, une baignoire. des traces de vie, du passé en pagaille, des fruits tardifs abîmés dans les arbres, des compotes en perdition, des chefs-d 'oeuvres en péril. La Grande Beaussaigne, c'est son nom, nous guide tant bien que mal parmi les gravas de la ville. Fantôme. Les cheminées, les infrastructures, les complexes sportifs, les multiplexes, le Zenith, les salles omnisports, les centres commerciaux, tout pousse en dedans à présent. La surface est post mortem, neo Tchernobyl. Les quelques rares qui comme nous, masqués à grand frais s'aventurent encore sur la route large, savent que les sirènes vont bientôt retentir et que les robots nettoyeurs vont venir nous prendre et nous ramener dans le droit chemin de la vie souterraine. Une minute encore, à respirer l'air. 
Sainte Fukushima, priez pour nous.
11 mars 2012

Itinéraire , un peu

Je l'ai presque fait. Sans respirer, Sans pensées du passé. Sans photos non plus. Juste avec les pieds s 'enfonçant dans l'asphalte. J'aurais bien aimé le faire sans regarder.
Le ciel était bleu, avec cette douceur des premiers jours de printemps, venue un peu avant l'heure, où l'on s'attend à voir surgir un lapin au coin d'une maison. J'avais au fond du sac un livre plein de mots. Et je me suis cognée à tout ce qui me heurte. Des voix démesurées qui ébranlaient les pierres, des éclats de bras qui tricotaient le vide, des rides rafistolées sous des cheveux de chaume, et tant de mains tendues ponctuant les trottoirs, et tant de mains tendues qui plantaient leurs échardes. Des regards somnambules et des phrases glanées entre les bouches obscènes, une sorte de sciure où se noie le chagrin. Au milieu de cela, l'éclair d'une vitrine emplie de chocolat et le regard clair de l'enfant juché sur les épaules d'un père égaré dans la ville, un papier à la main, une adresse où aller, un refuge peut-être. Et je le guidai là, agriffant mon regard à celui de l'enfant.
Peut-être j'exige trop de la ville que j'arpente et bougonne de la voir si renfrognée , un peu abandonnée. Mon regard, toujours enchevêtré au passé, ne sait pas feuilleter la partition des rues, saisir aux commissures d'un mur une lumière douce, dénicher un angle de vue où tout est un peu flou, pousser la porte d'un peu d'imaginaire. A force de chercher des traces, on oublierait de vivre.

lundi 19 mars 2012

Souffle de printemps

                             Palette


                           Mon coeur en pince pour vous

                          Sorbet pistache

                           Sorbet framboise

dimanche 18 mars 2012

Cheminement 2

Cheminement 1

Sur les pierres qui forment, comme une dentition, la bordure du trottoir de terre qui longe la rue Alfred de Musset entre la rue du Midi et le carrefour avec la rue Victor Duchamp à gauche et la rue Palluat de Besset à droite, j’ai trouvé, tombée en évidence ou placée là, une fleur de plastique. Plus loin un long fil de laine à tricoter jaune et embrouillé (une fin de pelote peut-être). L’extrémité d’une branche du platane au pied duquel elle est posée (portant quelques bourgeons qui ne s’ouvriront jamais). Plus loin encore une petite feuille sèche qui a traversé la rue, le seul érable possible est en face dans le jardin qui précède l’entrée de la maison de passementier qui est à l’angle de la rue Jean-Jacques Rousseau. Enfin un paquet de cigarettes Camel, vide, écrasé. Tous ces objets abandonnés, évocateurs de la fin de toutes choses, ou d’histoires anciennes, me renvoient à d’autres souvenirs.

Paquet de clopes.

Jeune encore nous songions à nous mettre à fumer, autre chose que ces cigarettes mal emplies de ce tabac noir qui nous brûlait la gorge, nous faisait tourner la tête et cracher ces affreux petits morceaux de bois que nous aspirions avec la fumée à chaque goulée. Les Camel nous faisaient changer de catégorie sociale de l’enfance nous passions à l’âge adulte, pensions nous, avant de découvrir que ces cigarettes étaient plutôt l’apanage des femmes et des jeunes dans ce monde où nous vivions alors. Et c’est ainsi qu’un jour nous passions enfin à des plaisirs plus rudes, des plaisirs d’hommes, croyions-nous. c’était en tout cas les valeurs attribuées aux cigarettes brunes, de tabac brun, comme les Gauloises plus populaires ou les Gitanes plus sophistiquées et qui sentaient déjà son petit-bourgeois, sauf si elles étaient enveloppées de ce papier dit maïs, dont nous saurions plus tard fortement cancérigène. Alors nous l’ignorions et tombions ainsi dans le piège de l’image stupide, à défaut d’être.

Plastic lily flower.

Elle ressemble à ces fleurs abîmées que l’on trouvait sur les tas d’ordures, à la porte des cimetières, avant que l’on y place ces grandes poubelles de matière plastique que l’on appelle conteneurs, mais qui sont souvent désignées du terme anglais de container.

Combien de ces fleurs imputrescibles ont finies enfouies dans les décharges avant que l’on ne se préoccupe de recyclage. Recyclage qui conduit à transformer ces fleurs hors d’usage, en d’autres fleurs destinées à remplacer celles que l’on jette. Elles pourront servir à faire de nouveau bouquet ou peut-être des conteneurs pour les recueillir usées. Devant cet enchaînement de reproduction, j’ai la vision horrifique et drolatique à la fois d’une planète terre de bande dessinée, qui dans l’espace évolue et tourne, recouverte de fleurs de plastiques et de conteneurs gris.

Bout d’laine

Petit personnage rouge au chapeau vert, il ne manque que toi. J’ai trouvé le brin de laine nécessaire pour tricoter un tube sans usage défini, si ce n’est celui d’apprendre le tricotin. Que cet objet me paraissait étrange, j’en savais l’usage, mais je n’avais aucune idée de l’emploi possible du tricot cylindrique dont nulle trace n’existait dans notre environnement proche. Je me souviens des figures géométriques que ma sœur inventait, ses mains écartées, un fil de laine courant entre ses doigts.

Platane

Les troncs des platanes, lorsqu’ils se desquament, laissent apparaître une étrange géographie d’îles et de continents gris sur un fond de mer jaune. C’est de cette couleur que j’imaginais la mer qui sépare les deux Corées de la Chine.

De la rue Jean-Jacques Rousseau à la rue Victor Duchamp, des platanes longent le mur de la caserne des CRS. On ne disait pas caserne, on disait camp. Après leur départ, les baraquements seront affectés au logement de familles étrangères venu attiré par le boom économique des années soixante. On les nommait siciliens.

L’érable et le misérable

L’érable, c’est celui dont j’ai trouvé une petite feuille emportée par le vent, sur le trottoir d’en face. Le misérable c’est le Pétain de 1941 venu visiter les passementiers de la rue Alfred de Musset. Cette visite déclenchait un vague sentiment de honte chez l’adolescent né cinq ans après cette visite, à quelques numéros de là.

samedi 17 mars 2012

dates ateliers (et un morceau de musique)

jeudi 29 mars : chez lin
jeudi 12 avril : chez Ange-Gabrielle
jeudi 26 avril : chez Linette
jeudi 10 mai : chez Ange-Gabrielle
mercredi 30 mai : chez Lin
Jeudi 14 juin : ....

bouquet ! au jardin !

C'est en regardant les libellés de mon message " légers jardins, à peine", le titre du chapitre de "le dépaysement , voyages en France" de Jean-Christophe Bailly, dont Laura transcrit le début aujourd'hui sur son blog "Jardin d'ombres" qui comme toujours à une face des plus solaires que soudain je me dis : "bon sang mais c'est bien sûr !" , les jardinières devraient organiser une petite séance de jardinage dinatoire avec Stéphane BOUQUET en leur jardin OUVRIER ou Familial, Volpette ou Syndicaliste
ça lui ferait l'occasion d'y voir de près, non ?
Jeudi 22, nouvelle rencontre à la médiathèque..... ?

vendredi 16 mars 2012

les dessous de mon itinéraire étoilé










mon itinéraire en chantier

Pour une fois c'est vrai  le chantier !
 je suis en train de changer de vue
Je pensais pouvoir me reposer sur mes lauriers quelques jours.
pas de chance "ils" ont décidé aujourd'hui de démollir le collège en face de chez moi !
ça fait un bruit terrible, plus poussière,

au secours  ! mon itinéraire est en train de tourner au gravas.

jeudi 15 mars 2012

Souien Yi, faux conte japonais

Dans les temps très anciens, vivait dans la montagne un vieux moine zen, Ryokan, que l'on venait consulter de tout le pays pour ses paroles sages et ses "kito" car il interférait auprès des dieux pour que se réalisent les voeux de chacun.
Un jour, une femme d'à peine trente ans vint le voir.
"Moine sage, je vais avoir trente ans et je n'ai point de mari, je suis trop laide, si j'étais belle toute ma vie changerait et je trouverai enfin la paix auprès d'un époux".
"Hum... - fit le moine à la mine étonnée - que veux-tu embellir en toi?"
" Oh d'abord mon visage, il se ride, le teint est terne, j'aimerais retrouver la fraîcheur de mes quinze ans".
"Bien bien, je vois... c'est bien ce que tu désires?"
"oui" - balbutia-t-elle.
"Mais est-ce que cette beauté là serait suffisante, tu peux demander davantage aux dieux"
"ah... maintenant que vous le dites je suis de votre avis, si je pouvais être moins grande, avoir des pieds plus fins et des mains longues et douces"
"voilà qui est très bien - rétorqua le sage. Mais alors, la beauté serait-elle nichée uniquement dans ces parties du corps, n'as-tu rien à désirer de plus, les dieux sont généreux".
" Oh...- rougit-elle - je vous avoue que je trouve ma poitrine molle et rêche, ma taille trop fine et mes hanches trop larges"
"Parfait ! Parfait ! - S'exclama Ryokan. Mais pour réaliser le kito cela va te coûter cher, es-tu prête?"
"Je paierai ce qu'il faut, je ferai tout ce qu'il faut, mais je n'en peux plus d'être si laide".
Ryokan ne lui demanda pas d'argent (cela ne se faisant ni au Japon ni en Chine de l'époque), amoureux, il souhaitait que la dame resta un peu auprès de lui, simplement. La fin de l'hiver arriva, Souien Yi sortit les rares affaires de la cabane et nettoya meubles, ustensiles, sol, de fond en comble. En revenant de la rivière (où il composait des poèmes) le moine fut enchanté et s'écria : "Quelle merveille, tu as réalisé le plus beau nettoyage de printemps que je n'ai jamais vu!";
la dame sourit, toute heureuse. Elle entreprit alors de couper du bois en tentant de trouver les forces nécessaires à la hache et monta un tas de bûches d'une hauteur d'homme durant deux jours, sans s'arrêter ni pour boire ni pour manger, à peine pour dormir. Ryokan en pleura de joie: "magnifique ! Voici une oeuvre belle et utile, je ne saurais jamais assez te remercier".
La dame, éreintée, fit des rêves d'allégresse.
Chaque soir, ils regardaient ensemble le ciel étoilé, et Souien Yi - qui avait une bien meilleure vue que l'ancêtre - lui décrivait les constellations, les étoiles filantes, la brillance de vénus, et ses mots sonnaient si justes que Ryokan ne cessait de la complimenter pour la beauté de son langage.
A la fin du printemps, elle dessina pour son hôte un tableau de fleurs de cerisiers virevoltantes d'une légèreté incroyable. Ryokan ne pu prononcer aucune syllabe, mais la femme comprit son émoi et en fut bouleversée de bonheur.
Un soir d'été, pris tous deux par une joie indicible mais torride, Ryokan proposa sa natte à Souien. Elle s'allongea, dégrafa sa longue robe, et laissa entrapercevoir ses seins malgré sa honte et sa timidité. Le moine les effleura à peine, puis les embrassa très, très doucement, soupirant : "quelle douceur". Puis il caressa les hanches de la femme "quelle rondeur extraordinaire" (et ainsi de suite).
L'été, l'automne, un autre hiver passèrent. Au début du mois de mars de l'année suivante, Ryokan lui dit :"Bien, Souien Yi, il est temps maintenant de faire le kito que tu m'avais demandé".
"Ah..., répondit la dame, je ne sais plus pourquoi je vous l'ai demandé".

Morale 1: quand on est belle/beau aux yeux de quelqu'un-e (même d'un terrible macho ou d'une imbécile heureuse), on l'est pour l'univers entier et, par ricochets, pour soi-même.
Morale 2 : quand il ou elle s'apprête à accepter vos désidératas les plus crétins c'est qu'il ou elle a vraiment besoin de solitude et, peut-être, a des vues sur autre damoizelle ou damoiseau.

mardi 13 mars 2012

Mon itinéraire : de La Cotonne à Bellevue

 La conférence donnée par Jean-Christophe Bailly -invité à la Médiathèque par Stéphane Bouquet- sur son livre « Le dépaysement / Voyages en France » a ramené mes pas et mes pensées dans les traces de mon itinéraire et ranimé mon enthousiasme pour ce projet.

En commençant à écrire, je n'ai pas vraiment compris pourquoi mon choix s'était porté sur les marges. Jean-Christophe Bailly m'a éclairé. Ici, toute l'histoire de la ville affleure et quelques couches d'un mille-feuilles y sont bien visibles.
Une minuscule maison ouvrière avec pour unique luxe ses volets peints en bleu et son jardinet potager impeccablement entretenu, son faux puits, sa petite brouette en bois et ses carrés tracés au cordeau y côtoie une grosse maison bourgeoise entourée de son immense parc arboré, avec sa porte de service ayant servi dans d'autres temps et sa longue allée élégante en arc de cercle conduisant en voiture jusqu'aux portes de la demeure ; aisé d'imaginer la vie telle qu'elle se déroulait dans ces deux maisons, deux façons d'habiter le monde.
HLM des années 70 – cinq/six étages- se dressent au milieu de maisons individuelles, HLM sans jardin mais avec « Espaces verts », vocabulaire et usage ont changé avec le temps.
Les noms de rues, noms de métiers « Rue des Verriers », « Rue de la Lithographie » nous parlent de métiers aujourd'hui presque disparus et il m'a été impossible de trouver l'histoire de ces rues ni la moindre trace dans le quartier de ces métiers, excepté un nom sur une plaque. Ils nous rappellent aussi les rêves sociaux d'un XIXième siècle : Rue de l'Egalerie, Rue Proudhon …
Voie ferrée et TER flambant neufs et petits chemins de terre. Poules dans un jardin et Lavomatic au karscher. Friches d'un ancien squatt et piscine aux formes modernes. Jardins ouvriers et casse automobiles. Parkings payants automatiques disputant leur place à un terrain vague. Tags s'infiltrant dans des hangars abandonnés de la SNCF et l'arrière d'une gare repeinte de neuf en façade. Tout cohabite en une seule mosaïque, s'enchevêtre.
Nous sommes derrière le décor, dans ces derrières attachants. Un monde est là, vibrant, fait de juxtapositions et de chevauchements de territoires, hors de l'exposition de marchandises à consommer qui achalandent les vitrines des magasins de la Grand'Rue, cinquante mètres plus bas.
Envers du décor où se déroule la vie, non son spectacle.
Lieux où sont venus s'installer diverses populations, se juxtaposer, cohabiter, sans réel partage mais sans heurts non plus. Je n'y sens aucune violence, aucun communautarisme.
L'aujourd'hui, le contemporain se résume à ces diverses couches d'hier. Traces d'un monde entrain de disparaître (?) comme on constate aujourd'hui la disparition d'un certain monde rural, ou seul monde vivable ?
Il semblerait que ce qui est entrain de se faire, de se défaire, de se déliter ici, se reconstruit plus loin, essaime ailleurs, comme les jardins sauvages. J'y pressens, de plus, toutes sortes de choses secrètes qui palpitent. Jean-Christophe Bailly, lui, écrit « clapot », petites vagues qui forcément laissent des sédiments qu'il faut découvrir en examinant les strates.
Sont-ce ces petits secrets que nous révèlent les « urbiers » et les « herbains » de soeurs Natô et MPB, le minuscule nous transmettrait-il ces messages-là ?
L'expérience menée à cinq, d'emprunter ensemble le même itinéraire a bien mis en évidence la multiplicité des points de vue, des approches. Quand on s'empare du trajet à dix pleines mains et dix yeux dévorants, avec des rires, des histoires et des déguisements inventés sur place avec les rebuts délaissés, quelle richesse et comme on se sent bien, chez soi, dans un monde où la vie, la créativité, l'humour sont possibles, où toutes sortes de portes sont grandes ouvertes et où l'air circule dans tous les sens et non selon une signalétique pré-établie.
Oui, je vais y retourner, ne serait-ce que pour le parcourir à rebrousse-poil et écrire sur le retour puisque chacun sait qu'on voit pas différemment quand on change de « sens ». Et puis, je n'y ai pas cherché les animaux sauvages : lombrics, araignées, chenilles, … ni les plantes, tous ces êtres vivants qui ne connaissent pas les frontières.

vendredi 9 mars 2012

phrases de l'atelier du 7 mars 2012

Route large, mauvaise, et le ciel brillant. Je circule en voiture avec des amis. C'est l'ignorance.
Devient vite le fleuve de l'oubli.
Contre le ciel resplendit un lavabo ou une baignoire ou d'autres faïences, comme les fruits tardifs demeurés dans les arbres.
La grande Beausseigne c'est un nom.
Taupinière la ville
surtout le soir.

+ photos de l'itinéraire de Lin.

mercredi 7 mars 2012

pourquoi le mont? Avec les mots de l'atelier du 7 mars 2012

A la Taupinière on la dénomme la Grande Beausseigne en raison de son léger dérangement que d'aucuns attribuent à sa naissance rumeurs qui la font surseoir au creux du ventre maternel comme les fruits tardifs demeurés dans les arbres retenue par le cordon ombilical agrippée aux étoiles attendant Kairos* jusqu'à ce que la ville n'en puisse plus de retenir l'ignorance de la nuit.
La grande Beausseigne est donc née trop tard et son nom, pourtant choisi six mois avant sa venue au monde, s'est égaré dans l'oubli découragé par tant de langueur, par tant de contractions qui ne contractent que les nerfs.
Et puis à la surprise de tous, au rythme du fleuve drainant des détritus, le bébé a glissé dans le lavabo, flasque dans les mains de l'infirmière chargée de sa toilette, exaltant sa chair de faïences blanchâtre et fissurée.
Fissurée, elle est restée la Beausseigne.
La grande Beausseigne, donc, tourne en rond dans le quartier comme dans une baignoire. Elle fait des bulles. Divague. Chante à tue-tête. Crache. Parle à tous et toutes. Pleure ses amis perdus en Arménie. Pourquoi l'Arménie ? Nul ne le sait. Il ne faut pas savoir. Là-bas, la Mauvaise - raconte-elle - éblouit une route solitaire, une route large et dangereuse. Elle serait l'ambassadrice des non-nés de l'autre pays, par-delà le Mont Arr, vibrant au-dessus des voitures, glaive levé (...)

* Kairos : le bon moment, le temps opportun, le moment venu que l'on "sent" et qui ne découle pas du chronos, de l'organisation sociale du temps.

La Petite Marandinière

Ce qu’ils ont dit avant, tu ne l’as jamais oublié. Ca restera tapi sous le chemin de ta peau et ton sang Monchovet, de cogénération en cogénération ne se régénèrera jamais assez pour que s’efface de la surface de ta vie ce qu’ils t'ont fait. Depuis toujours lorsque tu marchais sur le boulevard de la P. pour aller faire des courses, poster une lettre, te rendre à l’arrêt de bus, les hommes sifflaient sur ton passage. Ça, c’était il y a longtemps. Après, les hommes ne surent plus siffler, ils te jetaient les mots qui entravaient ta marche, parfois tu ne comprenais rien à leur vocabulaire aigre et gras, tu sentais seulement la pesanteur gluante de leur regard sur ton être découpé en morceaux choisis. Un jour, tu as clairement entendu « La petite Marandinière, elle voit les choses en grand ! » C’était un type élégant, un peu bizarre, qui l’avait prononcée. Autant de mots à la fois, c’était rare ! Ce type, tu le voyais parfois dans le bus,  les gens l’appelaient « le Prophète. Bizarre mais pas méchant, presque distingué. Dans le bus il avait joué pour d’autres à être ton fiancé. Tu t’étais prêtée au jeu, sachant que tu descendais à la prochaine et avant lui. Et puis tu n’y avais plus pensé.
Ce soir-là, tu revenais de l’une de ces réunions où l’on espère changer le monde de son vivant, tu étais de bonne humeur, il n’était pas encore très tard. La soirée pourrait se poursuivre en lecture, en solitude tranquille.
Elle s’était poursuivie. Les types ont surgi en grappe de la galerie marchande et ne t’ont laissé aucun choix. Ils ont dit toutes ces choses gravées mais imprononçables maintenant. Et puis le prophète a lancé sa sentence : « le plus important pour moi, c’est que les mecs que je forme assurent et que mes pairs disent, avec lui, ça déchire ».
Ça avait déchiré.

en vert italique : les phrases de la boîte

"Légers jardins, à peine"

"Car il faut le dire, et cela saute aux yeux, dans plusieurs regroupements de parcelles, aujourd'hui, l'ordre règne : ni cabane de guingois, ni bidon de plastique bleu pour récupérer les eaux de pluie, ni bataillons de fleur éteintes -rien qu'une surface de production dûment peignée autour d'un cabanon réglementaire de couleur unie et, surtout, privé de tonnelle et même de fenêtre ou d'auvent : sous la pression d'une idéologie composite où entrent pour une bonne part des réflexes petits-bourgeois d'ordre er de conformité teintés d'un souci écologique plus nomatif que généreux, les jardins semblent pouvoir, si nul n'y prend garde, glisser peu à peu vers une caricature où plus rien d'ouvrier et, surtout, de libre, de retiré, d'errant, ne subsistera. Peut-être est-ce pour cela que, surtout dans les services, l'on ne dit plus "jardins ouvriers" mais "jardins familiaux" comme s'il y avit de la honte à remuer le vieux fond sans lequel, pourtant, ils n'auraient jamais existé.
J'ai entendu dire que les propriétaires de pavillons qui se construisent alentour des jardins et qui, lotissement après lotissement, finissent par par les rejoindre se seraient plaints, justement, de l'aspect négligé de beaucoup d'entre eux : on comprend facilement ce qui est en jeu ici, l'énigme sociologique n'est pas bien grande mais, mine de rien, ce sont deux mondes qui s'opposent. Le second, celui qui arrive avec les pavillons, les lotissements et tout ce qui les accompagne (matériaux, formes, usages), peut se présenter avec arrogance comme le visage du renouveau ou de la modernité (ce serait bien dans le ton d'une époque où les ouvriers qui font grève sont décrits comme "hostiles au changement"), il n'est pourtant que le fruit d'un avachissement du présent sur lui-même. Dans la combe de la Cotonne ou du côté de Montaud, partout où les jardins se sentent libres entre des palissades bricolées et des assauts d'herbes folles, par contre, ce que l'on peut percevoir, et peu-être est-ce déjà une survivance, c'est un nouage étonnamment raffiné, entre des temporalités différentes - le rêve d'un futur éteint dans un passé qui chantonne et un présent sans doute ouvert à lui-même mais comme une jachère."
Le dépaysement- Voyage en France - Jen-Christophe Bailly 
Jeudi 8 mars 2012 à la méditahèque de Tarentaize - 19 h - rencontre avec Stéphane Bouquet

mardi 6 mars 2012

Haute - Savoie


                           Cache-nez pour parer les grands froids



                        Façade savoyarde aménagée pour ranger le bois


                      Chapelle Notre-Dame de la gorge

Mont - Blanc

                       

                                   Crépuscule


                

                              Aube