lundi 26 juillet 2010

foin, frisson, fugue ... en juillet










foin,

frisson,

fugue,

fantasme,

fabuler,

fessée,

les mots de juin,

m’entraînent à fabuler ;

tu m’inspires,

une fable,

érotique,

une fugue sensuelle ;

si je l’écrivais,

la lirais-tu dans le foin de ta grange ?

dans le foin,

à plat ventre allongée,

sentir tes mains effleurer mon dos,

à la naissance du frisson,

juste avant l’effeuillage d’un marcel rouge,

entendre que tu m’aimes de dos,

attendre ta fessée tendre mais ferme,

«et mes fesses, tu les aimes mes fesses ?»





jeudi 22 juillet 2010

"MES" LISTES.

-liste de mes Amours politiquement incorrectes ou indécemment savoureuses.
-liste de mes Bijoux offerts ou achetés.
-liste des Coups de blues, du pourquoi, du comment?...
-liste des Disques 33T ou 45Tours que je conserve jalousement presque religieusement.
-liste de mes Envies satisfaites ou insatisfaites, raisonnables et déraisonnables, sages ou...
-liste des Fanfreluches qui remplissent mes placards.
-liste des Goujats que je n'ai pas envie de rencontrer.
-liste des Humours politiquement incorrects et indécemment savoureux!
-liste des Imprimés redondants et inutilement complétés par obligation.
-liste des Joies grandes ou petites, profondes, drôles, amoureuses, fugaces...
-liste des Kinésithérapeutes qui se sont penchés sur mon K.
-liste des Livres lus, aimés un peu, beaucoup...ou pas du tout puis rangés par auteur, par
genre, par maison d'édition, par,...par,...puis pas rangés du tout.
-liste des Manies qui encombrent ma vie.
-liste des Non, sans concessions.
-liste des Oui, sans concessions.
-liste des Pays où j'aurais rêvé d'exister.
-liste des Q. visités ou revisités ou à visiter...
-liste des Ratages ou "râteaux" selon le sens et selon l'époque.
-liste des Succès (voir :Ratages.)
-liste des Tatouages qu'un matin j'aurais aimé et qui le soir se seraient estompés.
-liste des Utopies auxquelles je crois et qui me permettent d'avancer.
-liste des Vérités pas toujours bonnes à dire ni toujours bonnes à entendre.
-liste des Week- end passés à ne rien faire, à attendre que le lundi revienne!
-liste des Xénophobies à combattre.
-liste des Yé-Yé dont les textes vont tomber dans le domaine public cette année, les Pauvres!!!
-liste des Zincs qui disparaissent irrémédiablement au coin des rues au profit des succursales
de banque.

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Foin



Quand les prairies denses s'effondraient sous la lame des faucheuses d'antan, que les fourches tournaient et retournaient une herbe destinée à sécher et, une fois amassée, à tenter dans un dernier effort à se dresser vers un ciel, dans un simulacre de cathédrale érigée au bord d'un pré où le bonheur n'est plus... Cette meule de foin, où se concentrent soudain ces lambeaux de souvenirs ressuscités par quatre lettres posées dans la marge d'une page, comme les points cardinaux d'une enfance à ne pas effacer, subsiste derrière les ombres disparues et les silences de l'horizon.

mercredi 21 juillet 2010

"MES" CHOSES ELEGANTES

Un bonjour au jour naissant en silence, les yeux clos, les mains ouvertes, les sens en éveil, la tête tournée vers le soleil qui se lève.
Un après-midi d'été allongée paresseusement sur une chaise longue, le livre de Claudie Gallay "Dans l'or du temps" dans les mains (ou celui de quelqu'un d'autre pourvu que je l'aime tout autant), le ciel d'un bleu puissant, une eau pétillante très fraîche dans un grand verre à côté de moi.
La nuit dans des draps de coton, nue dans un grand tee-shirt informe à force d'être porté.
Des vêtements déstructurés, des chaussures impeccables, nourries, originales.
Un intérieur où les couleurs se répondent dans la même pièce, d'une pièce à l'autre.
Quelques gouttes d'extrait de lavandin sur mon oreiller pour une nuit odorante et qui se voudrait paisible!!!
Ecouter, observer, savoir ne pas se dévoiler, garder le silence et ses mystères.
Une branche de cerisier en fleurs, un bouquet de fleurs des champs dans l' un des vases de mon enfance.
Des lumières indirectes, tamisées, sourdes qui m'enveloppent et me réchauffent quand les soirées d'hiver sont longues.
L'eau chaude sur mon corps qui coule généreuse, qui creuse son sillon et qui se perd en goutelettes dans les rondes bosses de mon anatomie.
Les épices chaleureuses, puissantes qui embaument, qui rehaussent le goût, qui colorient les plats et les papilles.
"Savoir rire de tout" selon la formule de P. Desproges et"surtout de moi" selon la mienne formule qui est le contraire de la vulgarité comme on voudrait bien nous le faire croire!
Barbara ou Léonard Cohen que je peux écouter en boucle dans le silence de mon appartement.
Le café servi dans des tasses de porcelaine très fine.
La délicatesse ou la violence des sentiments.
Vous mes amies(is) de l'atelier qui tissez mes lectures et mon écriture, qui ourlez mes jours de joie ou les surfilez de mélancolie.

mardi 20 juillet 2010

Fugue




Cet instant où la parole se revêt d'aiguilles, perce les brouillards d'un jour qui n'est rien d'autre que la réplique d'un autre, se dirige vers les lointains et atteint ces lueurs bleues de tendresses cachées, vagabonde sur les crêtes, épouse les nuages et tresse ciel et terre en un sillon de vent: telle est la fugue, cette joie où s'égarer.

lundi 19 juillet 2010

Frissons




L'épaisseur d'un silence emplit l'espace du jardin assourdi de soleil; on rêve d'un rideau d'ombre, d'une lumière ambrée, qui tisserait un voile de frissons.

mercredi 14 juillet 2010

Frisson


Frisson :

Ecrire sur le frisson quand il fait 35° et que souffle un brûlant vent d'ouest peut-il apporter un peu de fraîcheur ? Il y a tellement de frissons.
Celui qui vous court sur la peau quand votre amant promène sur votre corps ses doigts avec la vélocité et la douceur d'un pianiste sur les notes de son clavier.
Celui que procure la douche, quand pour fouetter votre énergie, vous décidez de terminer par un jet d'eau glacée.
Celui qui vous transit quand, sortant du cinéma par moins dix degrés, vous devez attendre trop longtemps l'autobus. Adolescente, j'ai souvent attendu l'hiver le bus scolaire. Sur la gauche de l'arrêt, une petite boîte à lettres jaune, je rêvais de m'y lover entourée d'ouate, tant me rouler en boule m'apparaissait la position idéale pour offrir un minimum de prise au froid.
Le frisson que je fréquente le plus ces dernières années est celui que donne la sensation permanente de fièvre. Tout le corps si fatigué, ou bien certaines parties si douloureuses et depuis si longtemps, l'épuisement découlant de trop de nuits sans sommeil qui en résulte, l'exaspération de la douleur pulsative et titillante déboussolent la régulation thermique. Vous avez toujours froid. Quel que soit le nombre de vêtements , la chair de poule.
35° à l'ombre, le soleil brûlant ma peau, des rayons qui dardent et je ne sens plus la douleur.
Finis les frissons

Fuguer


Fuguer :

Qui n'a jamais rêver de disparaître pour de bon ? Je ne parle pas de fuguer pour quelques jours. Seul votre entourage immédiat s'en rend compte et encore ... Je me souviens, étudiante, ne rentrant dans ma famille que le week-end, avoir fugué plusieurs fois dans la même année, sans que personne n'en aie rien su. L'auto-stop m'emmenait loin en une journée et j'ai plusieurs fois passé une journée aux Sainte-Maries de la Mer, il m'est même arrivé d'y rester cinq jours et de dormir sur la plage sans que quiconque ne s'en inquiète. Grisée par une sensation de liberté, un paquet de gauloises en poche, sans le sou, j'étais convaincue que la vie qui s'étalait à perte de vue devant moi aurait en permanence ce goût de soleil et de mer, serait perpétuellement cette perspective béante sur l'immensité des possibles. Le monde tout neuf se levait pour moi dans sa splendeur. J'ai appris depuis que cela s'appelle des "vacances" et n'est qu'une parenthèse dans une vie qui bien souvent se résume à cela : attendre les vacances.

Non, je veux parler de disparaître . Totalement. Aucun de ceux qui me connaissent n'ont la moindre idée d'où je suis passée.
Etre totalement ailleurs, dans un monde inconnu, entourée de personnes qui ne m'ont jamais vue. Des rencontres, le coeur et l'esprit poreux. Sismographe exposé à toutes les sensations, aucune habitude, chaque geste nouveau, tout à inventer, sursauter au moindre vent, être bouleversée par tout ce que je vois.
Personne n'attend rien de moi ou, chacun espère tout de moi. Pour un temps, finis les clichés, l'enfermement. Endosser une nouvelle peau tout en étant la même à l'intérieur. Ne pas être une autre, ni recommencer une autre vie, non, la continuer anonyme, sans le poids des regards de ceux qui me connaissent trop (ou le croient). Etre une passante dans la rue, dans une chambre d'hôtel. Me débarrasser de tous les objets qui m'appesantissent. Laisser tomber derrière moi la vieille peau des savoirs, des certitudes, des culpabilités... mais, tout à coup, les attaches, amours, amitiés me bloquent aux jambes, celles-là me lient trop fort, alors je "me" prétexte hypocritement ... médicaments, poids de la fatigue ...
Je ne fais que fabuler, incapable de passer aux actes.
Je reste au fond persuadée que le possible vient juste après l'impossible et que je ne sais pas aller vers l'aube et me débarrasser de tout ce qui pèse.

mardi 13 juillet 2010

Lettre F

Foin :

Il fait très chaud même si l'après-midi touche à sa fin ; la chaleur exaspère l'odeur pénétrante de l'herbe fauchée qui sèche depuis plusieurs jours au soleil. Mes bras et mes jambes nus démangent. Les hommes, en maillot de corps bleu sont collants de sueur et quand ils enlèvent leur casquette pour s'éponger le front, j'aperçois leur crâne blanc, à la peau fragile de ventre de poisson. Ils soulèvent d'énormes fourchées de foin qu'ils entassent sur la charrette déjà bien ronde et dorée, tractée par deux vaches attelées, qu'une femme vient parfois faire avancer, s'aidant d'une longe. Quelques femmes aussi soulèvent le foin, en plus petites quantités et se relaient tout au sommet de la charretée pour équilibrer le chargement en répartissant le foin. D'autres trainent d'énormes râteaux de métal, à l'emplacement des andains déjà ramassés par les hommes. Plusieurs voisins et voisines sont venus donner la main, c'est déjà signe de fête. Nous, les enfants repassons en tous sens, par tout le pré, avec de doubles râteaux de bois pour qu'il ne reste pas un brin du précieux fourrage que nous nous dépêchons de traîner jusqu'au prochain andain, là où les hommes s'en saisiront pour le hisser.
Parfois, une courte pause : une femme est allée chercher un panier de bouteilles mises au frais sous les arbres au bord du pré. Le choc des verres et des bouteilles éveille tout à coup une fraîcheur ; la piquette fait rire hommes et femmes, et leurs rires, si rares, nous désaltèrent plus encore que l'antésite.
La journée, déjà bien avancée, dure jusqu'à la nuit, parfois les premières étoiles apparaissent lorsque les charrettes s'ébranlent lourdement pour la grange. Ultime récompense, les bras des adultes nous hissent au sommet des charrettes surchargées et nous rentrons avec les attelages, dominant le pré, plus haut que les adultes dont nous surplombons le sommet des casquettes et des foulards des femmes. On ose à peine bouger, enivrés de foin, calés dans notre nid, heureux, épuisés. Si le temps ne menace pas, le foin sera déchargé le lendemain matin, sinon il sera rentré immédiatement par le porche arrondi de la grange, derrière la maison.
Nous sommes envoyés au lit. Avant de nous endormir, nous tournons beaucoup sur le matelas de feuilles de maïs, le corps encore suant, les brindilles de foin nous titillant la peau, du soleil emmagasiné sous les paupières brûlantes.

Lettre F


Fabuler pour éviter de crever

As-tu bientôt fini de raconter des histoires ? C'est à dormir debout !
Dès l'enfance, il était toujours seul dans son coin à marmonner, que se raconte-t-il ?
Des fables. Ce sont des fables ! Je n'en crois pas un mot.
Qu'a-t-elle à toujours ainsi noircir des pages de papier ? Qu'invente-t-elle encore ?

Fabuler ce serait donc mentir. "Mais non, ce n'est pas ça la vraie histoire" vous préviennent ceux qui ont vécu leur enfance à la même époque que vous. "Ca ne s'est pas passé du tout comme cela"

Fabuler semble intolérable à tous ceux qui ne croient qu'en la certitude froide de l'observation et ne perdent pas une seconde de leur précieux temps à écouter les inepties sorties de cerveaux trop imaginatifs et lunaires.
Nous serions de simples machines d'enregistrement neutre de la réalité.
Fabuler serait n'avoir pas une réponse appropriée à l'analyse objective d'une situation ou ne pas répondre de façon claire et adéquate aux questions précises que nous pose la réalité.

Et si la réponse appropriée n'était qu'un appauvrissement, une sécheresse, une tyrannie. Les événements ne s'impriment pas en nous tous de manière égale; leur acuité, leur richesse varient en fonction de l'intensité et de la nature des émotions qui accompagnent les expériences vécues. Comment survivre sans histoires ? Pourrait-on vraiment vivre sans écrivains, sans conteur ni artiste qui nous éclairent ? La renversante beauté du monde, l'intolérable horreur du mal seraient-ils supportables sans histoires, sans le format du livre, le cadre du tableau, la partition de la musique qui ordonnent les événements, nous les révèlent, les travestissent, les embellissent, les décorent, leur donnent un sens et une vérité plus vrais que la réalité.
La vie, elle, ne va vers rien. J'écris des fables pour donner mon sens, ma vision du monde. Même si errer est bon, faire parfois comme si je savais où j'allais, réconforte. Fire exister ce dont je crois être la seule à avoir peur, fait reculer la peur et rencontrer les cent mille personnes qui partagent les mêmes pensées.
A chacun son désordre mental, à chacune sa richesse intérieure. Vive le kaléidoscope chatoyant de nos milliers de versions colorées ou moroses de chaque jour. Il nous faut continuer à tracer des lignes toujours nouvelles, sans cesse changeantes et qui se déplacent depuis le début de l'humanité plutôt que de nous enfermer derrière des frontières rigides qui nous engloutissent dans d'immenses zones d'ombre.
A bas les certitudes. Ceux qui ont inventé le story telling veulent fabriquer des gens simples et nous prennent pour des cons. Ils inventent des tranches de réalité, veulent s'accaparer notre théâtre intérieur, nous voler notre histoire en la mettant dans des cartons carrés, bien ficelés, tous identiques comme des sandwichs lyophilisés. Un univers entre deux tranches de pain de mie.

Mais c'est à l'intérieur du sandwich, sous les cartons, dans le noir, l'absence de lumière que s'embusquent les univers invisibles et précieux de chacun d'entre nous.


Le quotidien n'est merveilleux que brodé de mille points de détail.



dimanche 11 juillet 2010

Devoirs de vacances et Petits ménages d'été

Bonjour à toutes et à tous,

Avec Laura, on s'était dit qu'il fallait faire un peu de ménage dans le blog, dans les libellés notamment. Je viens de consacrer un grand petit moment à cette tâche mais je n'ai pas encore fini.
voici les changements : j'ai sélectionné l'affichage en nuage et en fréquence ; j'ai choisi de n'afficher que les libellés qui avaient un certain nombre d'occurences plus un ou deux. On pourra toujours revenir sur ce choix subjectif.
En ce qui concerne le choix des libellés, bien sûr il ne faut pas brider notre créativité redoutable mais il faut éviter les redondances.  Par exemple ne pas mettre "paysages" lorsqu'on a déjà choisi un libellé avec"paysages"
Il faut également veiller à l'orthographe et à la police dans les libellés (j'ai enlevé un certain nombre de "dictionaire" et de "lettre" (que j'ai respectivement remplacés par "dictionnaire" et par "lettres" dont le nombre était plus élevé). Peut-être que dans les consignes de l'année prochaine, on mettra aussi dans la consigne post atelier sur le blog, les libellés "par défaut" à choisir, histoire d'être cohérents, ce qui n'empêchera pas la fantaisie, bien sûr.

Je vous rappelle enfin que vous pouvez utiliser la rubrique "rechercher dans ce blog" pour retrouver des messages.

Quant aux recettes de cuisine, je suis bouillonnante de nouveautés, un clafoutis aux abricots incroyable de vanille et de traces de confiture de pêches, une soupe glacée à la courgette crue sur son lit d'infusion de thym. Pas la moindre fessée, mais je n'ai pas dit mon dernier mot, puisque je prémédite un sorbet aux petits pois si j'arrive à faire de la place dans le congélateur.
j'y vais.

mercredi 7 juillet 2010

Liste de listes



- liste des objets encombrant mon bureau
- liste despremières phrases de mes livres préférés
- liste des cimetières où j'aime me rendre
- liste des mots que j'utilise le plus souvent dans mes textes
- liste de noms de rues sans nom propre
- liste des choses qui ne servent à rien dans ma maison
- liste des rues que j'emprunte le plus souvent
- liste des rêves ( ou prémonitions) qui se sont réalisés
- liste des dernières fois
- liste de mes paysages devant lesquels je reviens toujours
- liste des chemins apaisants
- liste de gens rencontrés sur un trajet de bus
- liste de tous les cloîtres que j'ai visités
- liste des coins où je me suis cachée
- liste des lieux où j'aimerais vivre
- liste de ce qui me fait pleurer
- liste des colères rentrées
- liste des petits coins de Lozère où il faut absolument que je retourne
- liste des objets rangés dans le petit placard vert sous la fenêtre de la cuisine de mon enfance
- liste des chambres où j'ai dormi
- liste des bonnes nouvelles
- liste des livres que je peux lire plusieurs fois
- liste des chansons que je connais par coeur
- liste des personnes que j'ai plaisir à rencontrer
- liste des dates importantes de ma vie
- liste des souvenirs incertains
- liste des phrases où est écrit le mot "bruyère"
- liste des petits villages qui me font faire un détour
- liste des troncs d'arbres que j'ai caressés
- liste des grands SI et des petits si
- liste des  poèmes que je préfère

dimanche 4 juillet 2010

Discours de Le Clézio à Stockholm

"Pourquoi écrit-on ? J’imagine que chacun a sa réponse à cette simple question. Il y a les prédispositions, le milieu, les circonstances. Les incapacités aussi. Si l’on écrit, cela veut dire que l’on n’agit pas. Que l’on se sent en difficulté devant la réalité, que l’on choisit un autre moyen de réaction, une autre façon de communiquer, une distance, un temps de réflexion."
pour lire la suite Le Clezio : discours 2008 Nobel de Littérature

Pour faire plaisir à Natô, notre petite Chouchoute...

Mes listes de listes

Liste de lieux de mon enfance
Liste de lieux où je me suis disputée et qui laissent un sillage amer
Liste de lieux à l’étranger
Liste d’Angleterre
Liste de Budapest
Liste de gens morts qui me manquent
Liste de petits bobos qui font très mal
Liste d’actes héroïques que j’ai accomplis
Liste d’actes héroïques que je n’ai pas accomplis
Liste d’oeuvres remarquables que je n’ai pas terminées
Liste de chansons qui me font venir les larmes aux yeux, les frissons à l’échine et qui sont cependant très puériles, et sûrement pour cette raison, me font
Liste de vestes et de manteaux dans mes armoires
Liste de moments avec du vin
Liste de souvenirs liés à Jeannine, à Laura, à Béatrice, à Natô, à Ange Gabrielle, à Linette, à Danièle, à Michel
Liste de boutons sur lesquels j’appuie au cours de la journée
Liste de mes vacances d’été
Liste de Natô
Liste des ouvrages extraordinaires de Pierre Paul Riquet
Liste de fous-rires
Liste rouge
Liste d’actualité en juin 2010
Liste de 1976
Liste de catastrophes naturelles de ces dernières années
Liste de villes où j’ai vécu
Liste des objets qui pourraient constituer des collections si j’étais collectionneuse
Liste de coups de téléphones miraculeux, lamentables, dramatiques
Liste de mauvaises habitudes dont il est trop tard pour que je les abandonne
Liste de bonnes habitudes qu’il est trop tard pour que je les acquière
Liste de solutions
Liste de regrets
Liste noire
Liste de mélancolies
Liste des grandes décisions que j'e n’ai pas prises mais qui se sont imposées
Liste de mes voitures
Liste de mes sacs
Liste de ce qu’il y a dans mon sac à main
Liste de choses qu’il ne faut plus critiquer mais abolir

Le jour à peine écrit


A force de regard

la barque du ciel
bouge.

Ici.

samedi 3 juillet 2010





mes choses élégantes


- des pieds nus, halés qui s'enfoncent dans du sable tiède

- porter des lunettes de soleil, italienne

- collectionner des colliers chinés au gré des voyages, les porter exceptionnellement, de manière générale, se passer de bijoux et de toute décoration corporelle

- utiliser un sac à main différent chaque jour, suivant l'humeur et la tenue portée, et donc, ne presque rien transporter dans ce sac

- éviter tous vêtements ou accessoires affichant franchement leur marque ou un slogan

- associer des choses de même couleur, dans des tonalités et des matières différentes, créer des monochromes vestimentaires

- le soir, être habillée parfois toute en noir, avec juste une touche de rouge sur les lèvres ;
en été, porter des sandales et avoir les ongles des pieds peints d'une couleur identique,

- des jupes, des robes, au moins un jour sur deux,

- une petite cape de laine avec sa capuche bordée de fourrure (fausse bien entendu) qui entoure le visage,

- mélanger des habits décontractés avec d'autres plus sophistiqués, comme, une robe en satin et une veste de sport vintage, un kimono et des baskets...




il y a 2 ans je dressais souvent des listes,
des listes comme celle-ci :
"mes choses élégantes",
en résonance à celles que Sei Shônagon écrivait,
dix siècles plus tôt :

Choses élégantes
Sur un gilet violet clair, une veste blanche.
Les petits des canards.
Dans un bol de métal neuf, on a mis du sirop de liane, avec de la glace pilée.
Un rosaire en cristal de roche.
De la neige tombée sur les fleurs des glycines et des pruniers.
Un trés joli bébé qui mange des fraises.

Choses qui ne font que passer
Un bateau dont la voile est hissée.
L'âge des gens.
Le printemps, l'été, l'automne et l'hiver.

Choses qui doivent être courtes
Le fil pour coudre quelque chose dont on a besoin tout de suite.
Un piédestal de lampe.
Un voyage à Madagascar.
Les cheveux d'une femme de basse condition. Il est bon qu'ils soient gracieusement coupés court.
Ce que dit une jeune fille.

Choses qui gagnent à être peintes
Un pin.
La lande en automne.
Un village dans la montagne.
Un sentier dans la montagne.
La grue.
Le cerf.
Un paysage d'hiver, quand le froid est extrême.
Un paysage d'été, au plus fort de la chaleur.


Sei Shônagon - "Notes de chevet" - Traduction et commentaires par André
Beaujard - Connaissance de l'Orient - Gallimard / Unesco


jeudi 1 juillet 2010

Chemin






Relire les textes de Natô, couchés dans ce tendre livret cousu main, relié japonais, m'a donné envie de revenir aux chemins, peut-être pour boucler une année, peut-être parce que la venue de l'été m'invite à m'y laisser entraîner, peut-être par tendresse ... ou par sortilège.

Me revient en mémoire cette promenade habituelle que nous faisions toutes les deux en fin d'après-midi, celle que l'on a faite cent fois, toujours le même trajet, toujours dans le même sens ; juste pour le plaisir d'apercevoir la maison de loin à la fin de la boucle, la maison massée dans le bosquet, le chemin qui surplombe. Le chemin sans imprévu, celui qui nous ramène à la clôture de ta maison. La promenade dont on ne revient jamais.
Sur ce chemin si connu de nous passait justement ta ligne de vie, il me ramène à toi, à ton destin, tout en lenteur, tout en douceur. Il me ramène à mon centre, à ma vie. Nous y étions à la fois en pays de connaissance et face à ce qui venait. Nous ne parlions de rien, trois mots de temps en temps. Nous pensions sans y penser à nos vies, au bol de tisane miellé du retour.

La même ballade pendant des années.

Aujourd'hui une autre vie, la même.
Un rayon de soleil, le même.
Le rappel d'un jour de notre vie passée et le goût d'un jour de ma vie à venir.

Sans toi, je tourne les pages de l'album photo comme nous déroulions nos pas l'un derrière l'autre.

Merci Natô

salade touffue et flan fleuru

Dernière séance


 La soirée chez Betty fut à l'image de notre hôtesse tout en douceur dans son jardin d'ombres et de fraicheur: nous avons bu et mangé comme il se doit pour une dernière séance et n'avons même pas dit du mal des absents qui nous ont malgré tout bien manqué!!!
Nous avons reçu un cadeau de Natô - très beau -  je vous en donne un aperçu par la photo, mais n'en dirait pas plus!

Pour les absents et les étourdis nous devons nous retrouver le week end du 28/29 août chez Grand pierre sur son Causse préféré. Une autre date a été fixée celle du mercredi 29 septembre à 19h15 chez Béa. Entre temps nous aurons des infos par Bip ou d'autres sur l'éventualité d'ateliers animés par Noëlle Revaz en octobre/novembre.... D'ici là, continuons nos listes, allongeons-les, développons-les et nourrissons le blog de nos élucubrations!