jeudi 29 mars 2018

Cartographie /10 cimetière

Quel beau moment de partage devant ces livres riches de tout un travail réalisé! Merci d'avoir joué le le jeu, d'avoir passé du temps et de l'énergie dans ces réalisations. Cela donne envie de poursuivre, de recommencer, de travailler en binôme peut-être pour d'autres productions! Je vais imprimer tout ça et relire tranquillement.

C'est pas tout ça, mais on ne va pas s'arrêter là! On continue notre errance dans les cimetières avec l'aide de quelques textes pour nous mettre dans l'atmosphère!

Daniel Bourrion et un extrait de son dernier livre paru aux Editions publie.net: Lieux
 
Le centre d’ici de fait, de la vallée entière aussi, est à la porte du village son cimetière qu’on croise en venant de M*** et qu’on a donc longé après la traversée du pays, l’arrivée dans la gare là-bas perdue, le reste du chemin dans l’auto surchauffée, son cimetière et ses six gardes qui sont tilleuls, dont les rangées de tombes tracent sur le sol des allées de gravier rouge crissant sous les chaussures plates des femmes qui toute la journée y traînent des pots de fleurs, des plaques, des arrosoirs, des souvenirs dorés dans une incessante fourmilière monotone, monochrome, que ne rehaussent pas les pétales vite tombés, le froid n’épargne rien, la porte est noire de fer forgé qui grince à chaque passage et ça ne cesse pas, ça ne dérange personne et certainement pas les morts dessous la terre dans leurs boîtes bien rangés attendant le jugement dernier pour ressortir, ça risque de durer, quelqu’un devrait penser à graisser les gonds mais les hommes dont c’est ici le travail ne viennent jamais dans ce rectangle ou seulement pour accompagner l’enterrement et ce jour-là n’est pas le jour, ou seulement trop morts et c’est trop tard pour bricoler.

Baptiste-Marcey pour poursuivre et son évocation de San Michele dans  Venise l'ile des morts (Editions Le temps qu'il fait)
 
C’est par le cloître à colonnes coupé en deux comme une arène/ ombre et lumière/
Avec son tapis de dalles mal jointes où entre les fentes naissent hautes et fragiles
Des campanules mauves et violettes/ autour du puits central/ marmite géante de pierres/
Que l’on pénètre dans l’Ile des Morts

Jeanine Baude dans Venise Venezia Venessia ( Editions du Laquet)


On peut se distraire, à la lecture des inscriptions, elles sont parfois touchantes. Les plus nobles se trouvent dans les allées qui bordent le jardin d’entrée, à l’intérieur du péristyle. Ici, la brique rouge s’assagit. Il y a bien sûr , dans les divers carrés, les tombes toujours fleuries, parfois recouvertes de guirlandes, des passants célèbres. Igor et Vera Stravinsky, Serge Diaghilev, Ezra Pound, qui se trouvent dans le périmètre le plus visité. ( …) A lire les inscriptions, justement, on peut faire, chacun selon son gré, d’assez remarquables découvertes, parfois amusantes, si l’on est suffisamment attentif. (…) La prima notte che il poeta dorme.

Un poème de Pablo Neruda pour affiner

Tu ne dors pas, non, tu ne dors pas

peut-être ton cœur entend-il éclore la rose d’hier,

la dernière rose d’hier, la rose nouvelle.

Repose doucement...

Une proposition d'écriture a suivi : en s'inspirant d'une errance réelle dans un cimetière de notre carte , tenter une description de cette déambulation en y joignant des mots, phrases adressés à ceux qui dorment là, connus ou inconnus...

Journal pauvre par Linette





lundi 26 mars 2018

vendredi 23 mars 2018

Mon Journal pauvre

Et voilà, le travail, grâce à vous toutes et tous, un beau plagiat. Merci Solange, merci Christine, merci l'écriture.













vendredi 9 mars 2018

Adel Abdessemed

Hier 8 mars 2018, au Musée d'Art Contemporain de Villeurbanne, avait lieu l'inauguration de l'exposition de l'artiste franco-algérien Adel Abdessemed (exposition du 8/03 au 8/07/2018) dont voici quelques oeuvres exposées. Hélène Cixous a présenté pendant une heure l'oeuvre et l'artiste en même temps que la sortie de son livre "Les sans arches d'Adel Abdessemed" (Gallimard). Ce titre fait référence à l'arche de Noé qui permet de sauver les animaux et les hommes lors du déluge. Nous vivons aujourd'hui dans un monde sans arche, faibles, oubliés, migrants, balayeurs, animaux que l'on abat ...
Les oeuvres de l'artiste sont très controversées, H Cixous explique que l'artiste ne saurait être violent ou transgressif : il ne fait que présenter, représenter la violence à l'oeuvre dans le monde, sans jugement moral.












cartographie # 8 : les morts parlent #extra

Finalement elle m'a retrouvée
Je n'en mène pas large depuis qu'elle s'intéresse à toutes ses douleurs fantômes
je me doutais bien, la sérendipité bat son plein
On cherche on trouve autre chose
dit-elle toujours
et moi je l'entends penser

En arrivant devant la pancarte du village, ce fut comme une illumination
elle s'est revue, dans ma maison de comte
avec l'escalier majestueux en pierre
les objets précieux

Pas un conte de fées
car très vite, elle s'est retrouvée dans l'enfer du décor
ma soit-disant fille l'a introduite à mon chevet
Où je grabatais depuis pas mal de temps déjà
j'étais "le Pépé" c'était comme ça que m'appelait l'autre folle 
Elle (la Simone) partait acheter le pain et revenait 3 jours après, plus morte qu'ivre, à peine déssoulée
Ce jour-là donc, elle avait ramené la petite
et me l'avait déposée en cadeau, au bord du lit
comme un chat apportant une souris à son maître.
(j'essayais bien avec elle aussi, mais elle était costaude, et savait à quoi s'en tenir
y avait plus l'effet de surprise)
Je n'arrivais plus trop à parler déjà alors je lui disais de s'approcher
encore plus près, encore plus près encore plus près, une sorte de remake du petit chaperon rouge
d'un coup je lui ai mis les mains où j'ai pu, partout
j'étais pas encore complètement invalide 
et cette chère petite fraîche
humm,oie blanche
il me restait de la force !
je m'étais enfui des chez les cocos,
j'avais traversé la Volga ou un de ces horribles fleuves de là-bas-quand-j'y-étais
elle se débattait, mais je la tenais bien,
bon j'ai pas eu le temps de faire grand chose
l'autre folle est revenue, la traîtresse
les fois d'après, parce qu'elle est revenue, bien sûr
elle était plus méfiante.

Toujours aussi petite, un peu plus, tassée même.
Elle rôde avec ses souvenirs, il pleut, elle parle avec sa consigne
Elle voit la stèle qui lui confirme tout
Mais elle se trompe
Elle ne se souvient plus de mon prénom (le pépé, ça ne la mène pas bien loin)
Je suis ailleurs, juste de passage aujourd'hui ici,
dans ses douleurs fantômes

Mais elle se réchauffe dangereusement



mercredi 7 mars 2018

A vous toutes (succession ouverte)

Il y a quelques temps, nous étions, mon chéri et moi à la Croix Rousse, salle Paul Garcin pour écouter "Des femmes chantent". Au répertoire, Michèle Bernard, Anne Sylvestre, Véronique Pestel ... et cette merveilleuse chanson que je vous offre, à vous mes copines de l'atelier et aussi à toutes celles pour qui elle a été écrite.







lundi 5 mars 2018

Cartographie # 10 Cimetières St Martin de Fugères

Hier, nous sommes allés dans ma carte
c'était vraiment loin
je pensais tellement fort en conduisant que mon copilote devait entendre mes pensées
il faisait froid et pluvieux
Dans un village et sur des routes où je n'avais jamais pénétré
Peut-être un pied ou 2, du temps où je faisais le Tour du Velay avec le GR 40,
en tout cas, il passe par là.
un gros choc lorsque j'ai vu indiqué le village de naissance de ma mère à 4 km
ALLEYRAC



j'en étais loin, je ne le voyais pas par là
la carte à plat, décidément ça n'a rien à voir
dans le cimetière je n'ai pas trouvé ceux que je cherchais
mais j'ai trouvé autre chose, un autre personnage qui m'a sauté à la figure
au moment où j'ai vu la pancarte : St Martin de Fugères.

Et puis aujourd'hui, 5 mars, salut à Philomène et à Marie Amélie, mes grand-mère et arrière grand-mère, mortes à 100 d'intervalle le même jour



vendredi 2 mars 2018

Cartographie/ 9 livre pauvre

Séance "Retour sur le passé"!
Nous sommes revenus sur la première partie de Cartographie ( soit les 5 premières consignes d'écriture). J'ai proposé à chacun-e de souligner, surligner des petits bouts de ses textes (phrases entières ou morceaux) qu'il trouve pas mal ou carrément bien! Réaliser ce même travail avec les textes d'auteurs que j'ai proposés pour ces cinq premières consignes, ainsi que sur les textes des copains . Mettre tout ça de côté.  Des petits bouts des  lectures ou carnet de bord ( si on en a  fait un pour accompagner ce travail de cartographie) en lien avec la thématique des consignes peuvent aussi y trouver leur place. Avec tout ce matériau récolté, je  propose de réaliser un " livre pauvre" fait de 4 pages où sera présenté , de manière originale(!) la récolte effectuée! 
Dans ce "livre", il peut (doit...) y avoir des photos, dessins, collages....Il peut être fait manuellement ou en numérique au bon plaisir de chacun.
C'est une manière de revenir sur nos premiers textes de Cartographie , de revoir les beaux textes produits , de mettre en valeur les petites pépites qu'on y trouve! 
 
C'est Christine Jeanney  qui a inspiré l'idée avec son "livre pauvre" qui parait tous les 8 du mois: l'e dans l'o. ( On peut s'y abonner...) Je l'en remercie vivement.