jeudi 31 décembre 2015

Aujourd'hui ce qui demeure immobile


" Le temps bien sûr. Pour ce dernier jour de l'année une consige en devinette de sphinx. Le temps ne s'écoule pas comme on veut nous le faire croire. Le temps est là, tout le temps, statique, instant après instant. L'écoulement, la durée est une construction de notre esprit, construction de l'homme qui a besoin d'un passé, d'un avenir, de faire des projets. Le temps est un point, puis un autre point. Dès mon enfance, l'image du temps a été pour moi symbolisée par une grenouille qui saute. A chaque saut, l'instant qui jaillit, l'instant créateur comme le qualifie Bachelard. Entre les deux : rien, les instants s'égrènent mais n'ont aucune durée. Tout est donné et existe dans ce pur instant. »

mardi 29 décembre 2015

Heureuse année 2016

Pour cette année une gerbe de beauté, de pureté, une abondance de couleurs et de parfums dans une terre vivante, de la légèreté au coeur et la danse aux pieds.



Que notre eau demeure pure et transparente



Nos ciels toujours aussi inspirants






Que nous soyons chaque jour visité par la grâce comme cet ange qui prend son envol







Et je vous offre mon jardin bien sûr






Un énorme bouquet de couleurs ...






... et une assiette de bons produits de nos jardins pour vous garder en bonne santé.


Belle année à vous. Je vous embrasse.

lundi 28 décembre 2015

Aujourd'hui bras ...

 Comme Montaigne et La Boétie, nous allons bras dessus, bras dessous. Mais il est des bras moins connus, tel le bras d'Orion qui est pourtant la partie spirale mineure de la Voie Lactée où se situent le soleil et la terre, c'est à dire notre véritable adresse. Pour éclairer vos lanternes, les bras spiraux sont des régions de formation d'étoiles qui s'étendent du centre de la spirale des galaxies. Il existe 4 bras spiraux majeurs dans la voie lactée, le bras d'Orion est lui, un bras spirale mineur. Vous connaissez toutes et tous les bras d'un cours d'eau dont certains sont morts aujourd'hui, sans doute beaucoup moins les bras du chromosome qui sont ces parties qui s'étendent d'un côté et de l'autre du centromère. Devrais-je aussi mentionner le bras d'honneur ? »

mercredi 23 décembre 2015

Joyeux Noël à toutes et à tous




 
Que votre réveillon soit doux et paisible et votre Noël comblé d'amis, de présents et de joies.
A bientôt pour un repas de début d'année tous ensemble

mardi 22 décembre 2015


après la mer
après la vague, un peu lasse
y aller en trainant les pieds
si tu ne sais pas où tu vas, souviens toi d’où tu viens
dans la cour de l’école
désertée pour l’été, se rassembler
avec des inconnus faire une ronde
quand dans un village les gens marchent sur la tête, marche sur la tête
entendre un air qui entraîne
rythme chants d’ici cadence
se prendre par les bras 
dessus dessous
s’attraper aux petits doigts
regarder les souliers d'autres
s’emmêler les pinceaux
si tu vois un serpent à bicyclette c’est qu’il sait pédaler sans les pieds
point par point essayer
à tout petits pas
être connectée aux pieds 
planter déplanter planter les choux 
comme égarée dans un manège
prise dans la farandole
les jambes font toutes seules
la roue tourne
les mains se serrent les bras se soulèvent
laisser aller
les regards croisés
le soleil grandit rétrécit s’ouvre parfois
le sentir s’élargir à force d’y passer
flux et reflux 
des marées
déferlantes vagues
l’amitié est une trace dans le sable, si tu cesses de la refaire elle disparaît
j’entre dans la danse




* en italiques des proverbes béninois, burkinabés, ivoirien et gabonais dépliés avec nos papillotes 



vendredi 18 décembre 2015

une autre manière d'entrer dans la danse

sortir des eaux  du lac
faire un Cygne
en direction des jetés du port
sable chaud, à Petipa marcher sur les pointes
s'allonger sur le sol
simplement
oublier les pirouettes, les arabesques et les poses de plage
s'écarter des codes du langage
retrouver la voix du nouveau-né
Babilé
fermer les yeux et
arrêter le petit manège
mariner, (dé)bauscher, et même bejarter
sentir le fouetté de la brise
sur le corps déplié
assembler les pensées
échapper aux idées noires
accueillir la glissade des nuages qui cachent les étoiles
réinventer le jeu des petits rats entre (les) chats
regarder du côté du bois dormant et
donner sa chance à l'adage des sens.


Merci pour le contexte :Magie rose*



Dernier atelier 2015 - Vive le prochain, Mercredi 13 janvier chez Natô.

Les absentes étaient aussi représentées : 1 couple de cochons à la queue remuante, offert par Linette.
L'absent planait au-dessus de tout ça : les papillotes avec leurs proverbes africains, les biscuits roses de Reims, le vin rose pétillant de mon colis de Noël, le jus de grenade, les dattes moelleuses, l'émotion de notre nouvelle amie, la fatigue des journées de travail, la nouvelle chaudière ronronnante. Les textes toujours à la hauteur de nos (re) sentiments. 


* (un vieux spectacle de Diane Dufresne à Montréal)
** **(Grand Glaïeul, t'es passé où ?)

jeudi 17 décembre 2015

Entrer dans la danse

"Entrez dans la danse
Voyez comme on danse
Sautez, dansez
Embrassez qui vous voulez"

Sans hésiter, se jeter dans le tourbillon
Attraper une main à droite et une 
à gauche.
Se laisser entraîner, tirée, poussée, ballotée.
La longue chaîne humaine
colorée
serpente autour de la place.
Elle rit, elle chante, elle ondule, elle vacille, 
des pancartes passent de mains en mains
"Cop 21 Mensonges"
"Le climat c'est l'affaire de tous".
Des chants fusent, d'autres mains s'accrochent
Ouvrent la chaîne, se joignent
Des sourires éclatent, la joie perle, des mains
se tendent et ...
Tout à coup, je décroche. Je lâche deux mains, la chaîne se reforme, le maillon manquant n'apparaît plus, absorbé le trou. Je me jette dans une rue adjacente, une rue vide presque déserte, silencieuse, un peu triste après le feu d'artifice. Besoin de repos, de silence, de pas lents, d'entendre mes pas sur le trottoir, de me faufiler, de quitter les cris et les rires.

Prise dans la danse
Tu ne peux plus échapper au tourbillon
Tirée par devant
Poussée par derrière 
Tes pas ne t'appartiennent plus
La direction t'échappe
Tu n'es plus qu'un maillon
Et sans les autres tu n'es plus rien.

Je marche seule un long moment et décide de rentrer à pied, il me faudra une heure mais je choisirai de petites rues, la lumière et la foule me blessent, le bruit et les slogans m'assourdissent. Il me faut fuir et me réfugier dans la nuit, ré-installer le silence dans ma tête et la lenteur dans mon corps.

mercredi 16 décembre 2015

Paroles et tissage

 « Aujourd'hui tissus De tissu social en tissu urbain et en tissu de mensonges, le fil m'entraîne à tisser une intrigue et tisser des liens pour déboucher sur entrelacer, mailler, entrecroiser, intriquer, entremêler et aboutir inévitablement à « textus » dont la signification « enlacement, tissu » a donné le mot « texte ». Une chaîne, un trame, une navette, des fils et voilà le tissu qui naît sous nos yeux. Depuis toujours, l'humanité a associé paroles et tissage comme les Dogons aujourd'hui. Les dents de la bouche évoquent le peigne quand la langue qui va et vient sans cesse dans la bouche évoque la navette. Les paroles elles-mêmes sont des fils que le tisserand transforme en tissu. Dans l'acte de parler, le mouvement alternatif et régulier des mains se renvoient la navette de gauche à droite puis de droite à gauche ainsi que le va et vient vertical des deux pédales du métier à tisser qui changent le plan des fils. Les Bambaras du Soudan utilisent la même métaphore. »
Dans le muséee des rêve,
j'ai acccroché mes toiles
                                toiles d'araignées
                                toiles de jute
                                toiles de baptiste
fines si fines que j'y ai passé ma mémoire à travers
et elles se battent elles se débattent
contre le temps qui gratte et qui écaille
qui leur file des cauchemars.
Les araignées ont fait leur oeuvre
à longueur de toile.
Elles ont tissé détissé démaillé les propos
et troué les histoires.
Les toiles de jute ont résisté
opiniâtres
l'alpha tendu jusqu'à l'extrême
oscillant entre le droit et le penché
entre l'endroit et l'envers
entre le vrai et le faux.
Elles sont l'oméga de l'histoire
de celle qu'on voudrait oublier
de celle qui me fait exister.
                          Eaux calmes ou rivières en tumulte
                          lits de rien ou couches en volupté
                          monochromes ou chamarrées
elles sont.
Les toiles de baptiste
délicates
bleu de rêve et court vêtues
elles attendent
sans encadrement elles attendent leur heure
                     leur heure de rencontre
 au flot  des vents contraires et des arbres en fleurs
                     leur heure de mots tendres
sur les lignes des phrases
                    leur heure de vins moelleux
dans les verres vacances
elles attendent leur heure de nuits gelées
dans la moiteur d'un drap
Et elles dansent une valse en sous main
un tango pathétique
Indociles fragiles elles se balancent
et elles s'endorment
dans le musée des rêves évanouis.


samedi 12 décembre 2015


au musée des rêves il y a
des étendues d’eau
des bottes d’esquimaux
la maison de l’enfance
la sœur, pure présence
le chaton gris évaporé
un plat à gâteau vide, blanc
une pelle dedans
le visage de l’ancien amour, rouge
des plaques urticantes
les feuilles mortes dans le caniveau
la maison japonaise du psy
des cordes entre deux eaux
l’échafaudage qui tremble
des escaliers à monter à descendre
du vertige à apprivoiser
la peur du chat perdu
le père au même âge que toi
un pan de cils qui tombe
le poids du premier rôle
ne pas savoir le texte
vouloir fuir la scène
recevoir une assiette vide
penser que c’est une roue
planer au dessus d’un l’escalier qui tourne
échapper au loup
savoir traverser
pouvoir voler




dimanche 6 décembre 2015

Aujourd'hui un secret

 ...  de famille bien sûr. 
« Ligne & fils » d'Emmanuelle Pagano commencé cette nuit d'insomnie - une de plus – m'a beaucoup brassée. Au travers de ces pages, elle remonte au fil de l'eau les générations, dévide les fils de soie des cocons de ses mémoires, passe du fils à l'arrière-grand-père, retrempe ses mains dans l'eau bouillante qui défait  les chrysalides pour retrouver le chemin de ses lignes de vie. Dans les archives de l'eau, par capillarité, remontent les mémoires anciennes des secrets bien gardés agissant sur les corps d'aujourd'hui. L'auteur trie les débris restés enchâssés au cours des siècles dans les méandres de la rivière, et ça fait mal. »

samedi 5 décembre 2015

La permaculture est arrivée chez nous !

2 buttes en lasagne terminées et recouvertes de paille (prêtes à la plantation pour ce printemps)

Une 3° en cours : ici la couche de bois concassé



Il y a longtemps que je voulais me lancer mais pour cela, il fallait AVANT collecter tous les matériaux nécessaires. Voilà qui est fait. Il ne reste qu'à laisser les 3 buttes reposer tout l'hiver, se réchauffer et à procéder aux plantations dès le printemps. Je vous parlerai des résultats

Pour qui voudrait se lancer, voici comment procéder :

 Permaculture en lasagne



1° Déposer des cartons sur le sol en 2 ou 3 couches croisées. Recouvrir de tonte fraîche. Arroser abondamment pour bien détremper les cartons.

2° Déposer une couche de bois broyé et feuilles mortes. Ajouter une couche de déchets de légumes et de fumier. Arroser copieusement.

3° Ajouter une couche de compost et de tonte sèche. Ajouter une couche de tonte fraîche. Arroser à nouveau.

4° Recouvrir d'une couche de terreau (environ 10 cm). Puis une couche de paille sèche. Arroser une dernière fois.

5° Procéder aux plantations.

Pas d'arrosage par la suite pour que les plantes développent un système racinaire en profondeur.

Ou pour celles et ceux qui préfèrent les croquis :  









jeudi 3 décembre 2015

Le musée des rêves

On y chuchote à l'imparfait, en observant dans les vitrines opaques des clones qui nous ressemblent par morceaux.
On traverse tour à tour
La chambre des promenades, nue
La chambre des conduites sans chauffeur
La chambre des rivières du temps
La chambre des pierres et des fontaines
La chambre des rêves non identifiés
La chambre des images escamotées où les ombres à peine entrevues s'effilochent en brume de révélation fugace mais à jamais perdue
La chambre de l'escalier qui mène en soi en colimaçant.

Le Musée des rêves est ouvert 7 nuits sur 7. L'entrée se fait pas la fenêtre dérobée, ou par le troisième œil, par la bouche du petit déjeuner, par le cahier à spirale, car un rêve ne vaut que d'être raconté, mis en mots ou en sons.
Et pour peu qu'on y croise un autre, les images se mettent en 3D. Picachou contre Totoro, Super 8 contre HD.
L'entrée semble gratuite, mais il faut y mettre un peu du sien.

Parfois il n'y a rien à voir. Le rideau est tombé dès la fin de la connexion.

Dans l'aile Ouest du Musée se trouve l'expo permanente. On y chuchote au conditionnel, voire au  futur Y sont exposés, des chefs d'oeuvre de rêves non rêvés, des rêves grandeur nature au pays des géants, irréalisables, inaccessibles, hors de propos, mais qui avaient tenu un temps leur place dans la galerie des rêves à la mode, ou dans celle des Refusés et qui pensent encore avoir leur heure de gloire.

Et puis trône, en belle place, le plus beau rêve, qui telle l'oeuvre d'art quand elle vous touche, vous donne envie de rentrer chez vous et de vous y mettre, vous aussi, à faire le Bonnard, l'Hokusaï, l'Odilon REDON.

Pas de musée des rêves

Les rêves bougent sans cesse. Ils courent, volent, s'envolent, s'interpénètrent. Quand on veut les écrire ou les raconter, ils s'échappent, s'évadent. J'ai bien essayé de les collectionner, de les épingler comme des oeuvres dans un musée, de les mettre en conserve, de les consigner dans un grand cahier. Quand j'ouvre le cahier des année plus tard, je ne les reconnais pas, ils ne sont plus miens, ils n'ont l'air de rien. Tout a fondu dans le papier. Envolés les images dynamiques, les glissements de sens, les changements d'époques, de personnages. Disparues les superpositions de lieux et les paroles immédiatement intelligibles. Les rêves résistent mal au bocal. Ces traces sur le papier ne sont que résidus mémoriels sans vie. Ce n'est qu'en rêvant à nouveau que je plonge dans cet abîme de visions et de mise en abyme.
Dans un musée, bien sûr, je peux rêver, voler des images qui viendront hanter mes rêves. Je peux thésauriser sans m'en rendre compte tout un bestiaire qui viendra alimenter un imaginaire que j'ai longtemps cru personnel. Des figures de Goya, Dali, Ensor et tant d'autres hantent mes rêves ou leur donnent figures et formes.
Enfant, un temps, j'ai eu la capacité, en fixant le plafond, les rainures dans un plancher ou une quelconque tache d'humidité sur un mur, d'y voir tout un peuple merveilleux d'elfes et lutins ou grouillant de visions de monstres et de loups. Les murs parlaient, sous les lits se glissaient des fantômes, cachés derrière les rideaux, des yeux me regardaient. J'habitais alors des lieux peuplés d'un monde qui s'est, peu à peu dépeuplé, vidé asphyxié. Où sont allés ces vivants habitants, nombreux, mouvants, fidèles compagnons quoique rarement bienveillants. N'auraient-ils pas été épinglés sur un mur ?

réveil

Entre les persiennes des songes, le souffle du matin murmure des mots azurés
    l'encre de chine reprend son vol
    les voix des défunts s'apaisent et des tâches étoilées recouvrent leurs linceuls

Le mouvement du monde repousse le décor
   redresse les corps à l'envers

Entre les murs du musée : bataille des rêves en stock et des lendemains désenchantés
   un jour, le renoncement de l'hiver sursautera à nos oreilles
   tout sera oublié



Eugène Savitzkaïa

http://www.telebruxelles.be/news/eugene-savitzkaya-laureat-du-prix-rossel-2015-2/

mercredi 2 décembre 2015

Je suis différée, me cognant contre les égaux surdimensionnés ; des orgueils qui me piquent le nez.
Le jour se lève, puis se recouche. Ne restent que des squelettes d'arbres, des troncs de boulot négatifs, des branches épileptiques et des fils électriques. La brume fait fond, surtout par le bas.
Passe le camion poubelle- la-vie et je me dis : "ça force les yeux que de vouloir percer les ténèbres" et je retourne à mon quant-à-moi, hérissé de douceur contrariée, mais chimiquement -Shalom- Pace- Salut- Salam- infiltrée

mardi 1 décembre 2015

C'est un fruit orange veiné de grenadine . Ses cornes pointues et piquantes lui font croire qu'il est intéressant. Il explose en vert luisant, son jus acide sulfurique laisse un trou à la place du cri. C'est un cactus tout petit dans son pot qui ne pique que si on le serre. "Je suis un homme libre", clame-t-il. C'est un homme piqué par je ne sais quelle mouche, qui frotte ses humeurs à mes vices. c'est une surface trompeuse aux aspérités cachées urticantes. On croit s'abandonner à son lisse et on se brûle à ses malices.
Je me pique de me frotter à des sentiments infréquentables. Des dards je ne crains que ceux des frelons, même morts. Qui s'y frôle..
Je me pique, je me casse le coeur, je ne me tiens pas assez à carreau.
Et si d'aventure je me frotte au danger, si la piqûre en vient à s'envenimer, que ma peau tombe en lambeaux, sous la lamelle de bourreaux. Que les tiquent me liment, que les tocs me troquent et que l'on m'apporte des frittes.

dimanche 22 novembre 2015

Aujourd'hui suffirait de trois fois rien ...

... pour que le monde soit habitable, que les coeurs s'ouvrent et la beauté s'épanouïsse. Il me suffit d'entendre Angelica Ionatos, Barbara ou Anne Sylvestre pour ressentir l'amour à fleur de voix qui tremble à la porte ne demandant qu'à vivre comme l'enfant qui naît. Que les pères portent leurs enfants pour qu'il n'y ait plus place pour des mitraillettes au bout de leurs mains et que disparaisse toute attirance pour la mort, que les femmes aient droit de cité pour que l'amour fleurisse. Que nous devenions désencombrés, humains auxquels un peu d'eau, d'air, de sel … suffit pour vivre légers et que la danse, la joie nous entraînent, les bras tendus vers les étoiles. »


Figeac  peinture de Sacksick photo JFB

samedi 21 novembre 2015



pique-fleur noyé dans la coupe paysage 
hérisson de plomb au fond de l’eau
un pique-assiette il attend


au bois dormant le fuseau chute
la belle pique un fard
un hérisson passe


sur le pic du midi
rencontrer un pique-feu
rêve de cactus


devant la tige de la rose
hérissée d’épingles sans tête
le pic vert s’incline


entre piquets et piquette
un vol de pique-bœuf
pique-nique au lointain


l’aiguille de la brodeuse file
l’épine perce le doigt
il pique et elle coud 


(18-11-2015)








l’aiguille pique entre les mailles
c’est une pelote d’épingles
le papillon transpercé se retourne
c’est un hérisson tête rentrée
une goutte de sang perle sur le doigt
c’est l’écorce d’un marron rond
ça ressemble à une brûlure
quelque chose de transparent entre deux eaux


(03/04/2015)

jeudi 19 novembre 2015

Aujourd'hui une lumière

 
« Aujourd'hui une lumière parce qu'il finit toujours par apparaître une lumière au bout du couloir, même au bout du bout de l'horreur, beaucoup l'ont vu. Cette lumière a rempli leur vie alors qu'ils avaient voulu la détruire. Gratitude à la lumière.  « … et puis devant l'inéluctable, l'impossible car la souffrance et la fatigue au maximum deviennent insupportables … quelque chose soudain craque …; Je suis deux. Je dis oui. J'accepte inconditionnellement … de mourir. … Je tombe mais pas en bas, en haut, je tombe, je me trouve dans le bleu … et c'est une immensité infinie... Je suis en vie avec un regard qui voit à 360 degrés. ... »

En italique Extraits de "Algérie le soleil et l'obscur" Madeleine Chaumat 
Editions La Rumeur Libre

KICIFROTCIPIK

Kendell Geers

A bas les proverbes



 M'y frotter, moi j'aime ça, mais d'abord c'est qui « i grec » ? et de là à m'y piquer …
Un hérisson ? Un pinson ? Un garçon ? Un blouson ?
Pic et pique et colégram, am stram gram, bour et bour et ratatam.
Si je monte tout en haut du pic trouverai-je le hérisson ?
Entendrai-je le pinson ? Me cognerai-je à un garçon ? Devrai-je mettre un blouson ?
Je frotte une allumette, pas de piquants
Je frotte un meuble, c'est tout doux
Je frotte ma joue à la tienne, ah ! Tiens ça pique
« Tu chauffes » dirait la comptine
Je frotte ma brosse à cheveux, ma lime à ongles
Je frotte mes pieds nus sur le paillasson. Aïe, là ça pique sérieusement.
Tu frottes tes mains dans les orties
Il, elle, on frotte son nez dans la fourrure du chat
Nous frottons nos yeux quand nous n'en croyons pas nos oreilles
Vous vous frottez à de drôles de gens, pas étonnant que ça pique.
Ils, elles frottent deux pierres l'une contre l'autre, ça pique le nez mais l'étincelle ne jaillit pas.

La devise de Louis XII et de la ville de Nancy ne sera jamais mienne.
« Tu l'as bien cherché », « On récolte ce que l'on sème », « A trop s'approcher du feu, on se brûle », « Qui aime le danger en périra ». Je n'ai entendu que ça de tous mes éducateurs. A bas les proverbes, tous les proverbes incitant à la prudence et prévoyant déjà toutes les conséquences. Je leur préfère :
« Jette toi dans le feu et tu verras tes forces croître », « Qui ne se jette jamais à l'eau ne connaîtra jamais rien de la vie », « Jette ta chemise par-dessus les moulins et jouis de la vie », ou encore « Frotte toi à tous tes semblables »



mercredi 18 novembre 2015

au fond des bois, se cacher

qui cherche le vent récolte la tempête
qui se frotte à l'absurde se pique aux aiguilles de sang
qui s'agenouille à la proue de sa vie, voit s'abattre le glaive des rois déçus
qui panse ses plaies ne réfléchit plus la lune
qui rêve du frotti frotta des vagues se réveille avec le mal de coeur
qui imite  les dervishes tourneurs rend à l'océan un torrent d'âmes
qui voudrait épouser une princesse finit en frêle-crapaud
qui tire l'as de pique se frotte aux menus fretins

comme une envie de n'importe quoi au fond des bois

quand l'orage grondent, mes dents font des claquettes
comme je vieillis, j'aime mieux Dalida
quand ici gît un plat de courgettes, mon neveu râle
quand ça frotte, c'est que ce n'est pas la frite
comme je  Desproges, je Coluche
quand la rose flétrit, les pervers rient
comme ça pique, ça fend le coeur
comme charlie, nous sommes à la terrasse d'un café
quand Sissi FiFi et Alice se rencontrent, les gens merveilleux du pays font un brin de fête chez l'impératrice
quand l'auteure retourne à ses héroïnes d'enfance c'est que ça froufroute aux encolures
quand les I grecquent, les films Xent
comme l'encre et la neige, les grues suspendent leur vol.



LA LUMIERE DANS LE COULOIR....

                                                                                                                                                                                 Des points, des points qu'on voudrait lumineux, des points de suspension,d'interrogation, des virgules transparentes saccagent le couloir de leur monotonie monochrome.
      Des éclairs noctiluques, blafards et imprécis laissent entrevoir l'encoignure d'une porte, la peinture écaillée de la plinthe qui court le long du mur, les contours déformés d'une poubelle éructant des seringues et vomissant des larmes de désinfectant. Une ombre glisse dans ce clair-obscur nauséeux puis disparaît à l'angle du boyau verdâtre percutée par le noir et les tubes lumineux intermittents. Les mâchoires de la nuit mastiquent bassement sur ses pas, à Elle ou à Lui, dans le contre-jour malade où la question du genre n'a pas été invitée.
      Un chariot est échoué là, par hasard, jeté contre le mur douteux, un peu comme un voilier après une avarie. Un peu plus loin gémit un lit. Sous le drap, tache huileuse, s'agite un spectre lent aux gestes déjà morts.
      La radiométrie de cette lumière froide et fausse, donne le diagnostic d'une maladie prolongée qui l'oppose à la vie.
      Conjonction de sources malfaisantes, propagation de virus ennemis, révolution des organes internes, déclin des esprits éclairés, noeud gordien.
   Et le couloir clignote, sans soins prodigués, quelquefois agonise, réfractaire aux signaux clairvoyants du bon sens. Pas la moindre échappée prometteuse. 
      De points-virgules en points-virgules, les aubes tristes se succèdent, les aurores sales se rejoignent en palabres désabusées.  Mis en suspension les lits souffreteux; entre guillemets les lits condamnés; points de conjonctions,points de convusions, points de commotions.
   Maladie cérébrale. Encéphalogramme plat mais ni sombrer, ni se noyer dans l'obscurité. Injecter des vers luisants aux frontispices des hôpitaux, que les bals des lucioles commencent, qu'enfin "danse la lumière dans le couloir". 

la lumière dans le couloir


Eric Chevillard "L'autofictif" 2278 du mercredi 18/11/2015


Avec un peu de retard, mais malgré tout présent, il a bien répondu à la consigne. Nos remerciements.

dimanche 15 novembre 2015

Aujourd'hui dans le rôle principal il y a ...

L'eau

Elle contient la vie, elle la détient : toute vie vient de l'eau, notre corps est d'eau. Qu'elle soit de glace, pluie torrentielle, bras de mer, rivières ou vapeur d'un très lointain quasar, elle est le coeur de tous les éléments, Elle vient du cosmos, arrive sur terre, retourne dans l'atmosphère, ubiquitaire, elle est partout. Gazeuse, liquide ou solide, on la trouve dans la voie lactée, dans les nébuleuses, les comètes, les planètes … Son cycle est un perpétuel échange entre l'hydrosphère, l'atmosphère, l'eau de surface, les nappes phréatiques et les plantes. Notre terre est à trois quart recouverte d'eau et 97% de cette eau est salée. Elle symbolise la purification, le renouveau et dans la mythologie elle est tour à tour destructrice, purificatrice, source de vie, guérisseuse, protectrice ou régénératrice. Elle a une mémoire et pour qui sait l'écouter, une voix.»



2015 11 15


samedi 14 novembre 2015



il y a un filet d’or sous la porte
comme dans un film de hitchcock
il a un fil à la patte
« voyons voir »
elle tire un trait de lumière
pâle blonde brillante
la majorette fait tourner sa canne clignotante
l’agent nippon lève son bâton néon
la lueur rend la nuit plus claire
« je veux voir »
il vole des vers luisants
il passe des étoiles fileuses
l’enfant frileux ferme les yeux
« n’éteins pas la lumière »
point de jour au bout du tunnel
dans le film de hitchcock il arrive
un signe ?
une insomnie ?
un interrupteur ?
« tu n’as pas peur »
à pas feutrés dans le noir
c’est une ampoule sur le fil
au bout du film
le clignotement de l’enseigne
est régulier régulier régulier
un grésillement
un rythme
des yeux pleurent
d’autres se ferment 
s’ouvrent dans le couloir 
lumière


(28/10/2015)









éteindre la lumière
courir dans le couloir
aux courant d’airs
allumer une bougie
au couloir noir
existe-t-il dehors ?
en pleine lumière
dans celle du soir
le couloir est-il long ?
rime-t-il toujours avec noir ?
au bout du tunnel
en haut du puits
au fond du couloir
la lumière


(27/2/2015)
J'aurais aimé être une lumière dans le couloir
Comme d'autres l'ont été pour moi, parfois
Mais il y a encore du chemin
Comme l'être sans vouloir le savoir
Cacher la lumière de son éclat, ne pas s'en prévaloir

Berce et tais toi

lundi 9 novembre 2015

Aujourd'hui hommes et femmes


Aujourd'hui hommes et femmes continuent à être inégaux. Et d'abord pourquoi pas femmes et hommes. On a beau être au XXI° siècle, en Europe dans une démocratie éclairée (c'est bien cela qu'elle prétend être, non ?), un libellé s'écrit encore en sens unique, les salaires des femmes continuent à être inférieurs, la double journée leur lot. Au Centre Social où je suis bénévole, on ne voit que les mamans, où donc sont passés les papas. Pas un, lors des fêtes de quartiers, aucun lorsqu'il s'agit d'accompagner les sorties d'enfants ; en sorties d'activités ou lors des inscriptions en début d'année, absents les mecs. Alors, ils m'exaspèrent : les femmes s'occupent des bébés, des enfants, des malades, des vieux, des morts (vous en avez vu beaucoup vous lors de ce 1° novembre entrain de nettoyer les tombes ?) et tant pis, si j'ai dépassé les cent mots exigés par la consigne.

jeudi 5 novembre 2015

Aujourd'hui dans l'actualité


« Aujourd'hui dans l'actualité, la bière belge victime du réchauffement climatique : la brasserie Cantillon à Bruxelles ne peut plus brasser sa bière à cause des t° trop douces, elle a dû interrompre le brassage. En effet, les t° nocturnes atteignent actuellement 10 à 15° ce qui empêche le refroidissement naturel à l'air libre et le brassage artisanal selon la méthode ancestrale. Il doit faire entre moins 3° et 8° pour un refroidissement optimal. De plus, la période de brassage est écourtée d'année en année. Mais ce n'est pas tout : l'augmentation des t° influence la composition de l'orge. La quantité d'amidon dans l'orge diminue, la bière change de goût et risque de fortement augmenter. Que la calotte glaciaire disparaisse, que des populations entières soient menacées n'inquiète personne, mais si la bière s'y met, ça risque de mousser. »

La lumière dans le couloir...7



Aux abords du miroir qui ne reflète plus que la mémoire d'un passage furtif s'évaporant entre le regard, qui a soigneusement évité de se rencontrer et la lumière qui scintille encore, comme les bords d'une plaie ayant du mal à se refermer, il y a dans cet espace étroit - car un couloir est toujours un espace resserré et sombre - une forme de terrier où il ferait bon se calfeutrer pour gratter un peu ces semences inutiles qui prennent naissance là, dans les recoins de ce couloir où l'on ne voit presque rien sinon la cartographie étudiée des toiles d'araignées où s'égare mon regard flou à le recherche de proies.

mercredi 4 novembre 2015

La lumière dans le couloir #1

Dans le couloir
Des placards
Non !! pas eux !
avec des monstres dedans
La lumière, pas assez
Verdâtre
une porte de chaque couleur
barbe bleue, ventre jaune et chien rouge des placards à laine
penderie de deuil
des restes de fleurs depuis toujours fanées, sur les autres pans de murs
dans le couloir
on y passe
dans le corridor, on y dort
un va et vient
pour faire aller et faire partir
la lumière reste
obligatoire
suspendue sans abat-jour -sinon, qu'en resterait-il ?-
glauque et si peu rayonnante
glauque étant d'une nuance vert bleu, yeux ternis
Comment bien débuter dans la vie
lorsqu'il s'agit d'emprunter un passage aussi opaque ?
il mène aussi à la sortie
ça sent l'antimite, le parapluie mouillé, la vieille pantoufle
la lumière ne sent rien, à peine le tiède d'une tristesse lente, d'un dénuement de fil nu,
l'impossibilité de faire plus.
Au milieu du couloir (1.50 l x 2.5m L), la possibilité d'une lumière du jour, vite éteinte par le verre dépoli de la porte, fut-elle à 2 battants.
Dans le placard Barbe Bleue, la photo sépia, toujours elle, avec ses pierres. Et les gravures des massacres qui font clignoter le bas-ventre.
Parfois l'ampoule grille. Le couloir à certaines heures est noir.
Ce n'est pas un lieu de recueillement. Il n'y a rien à aménager. C'est une ruelles dans l'appartement.
A une extrémité, la porte d'entrée et donc de sortie ; à l'autre, la porte d'une chambre, je n'ose dire la mienne, ce ne fut pas toujours le cas. On l'appelle "la chambre du balcon". Le balcon, on peut l'enjamber, faire le mur, aller vers d'autres lumières dans la nuit. Retrouver Roméo
Puis revenir dans le vif du sujet, par les escaliers.
C'est donc un petit couloir dont on n'a pas su tirer partie.
ça venait sans doute de la lumière, mal choisie
vers la fin du couloir et de ma vie dans cet appartement
j'avais mis un 100 watts.
ça crachait mais ça ne disait rien de plus.
aucun espoir de faire de ce non lieu autre chose qu'une fonction couloir.
stagnation, déambulation, cris et chuchotements enfermés dans le noir
Et la lumière du couloir qui au lieu de faire espoir ne révèle que l'à peine ombre.