On y chuchote à l'imparfait, en observant dans les vitrines opaques des clones qui nous ressemblent par morceaux.
On traverse tour à tour
La chambre des promenades, nue
La chambre des conduites sans chauffeur
La chambre des rivières du temps
La chambre des pierres et des fontaines
La chambre des rêves non identifiés
La chambre des images escamotées où les ombres à peine entrevues s'effilochent en brume de révélation fugace mais à jamais perdue
La chambre de l'escalier qui mène en soi en colimaçant.
Le Musée des rêves est ouvert 7 nuits sur 7. L'entrée se fait pas la fenêtre dérobée, ou par le troisième œil, par la bouche du petit déjeuner, par le cahier à spirale, car un rêve ne vaut que d'être raconté, mis en mots ou en sons.
Et pour peu qu'on y croise un autre, les images se mettent en 3D. Picachou contre Totoro, Super 8 contre HD.
L'entrée semble gratuite, mais il faut y mettre un peu du sien.
Parfois il n'y a rien à voir. Le rideau est tombé dès la fin de la connexion.
Dans l'aile Ouest du Musée se trouve l'expo permanente. On y chuchote au conditionnel, voire au futur Y sont exposés, des chefs d'oeuvre de rêves non rêvés, des rêves grandeur nature au pays des géants, irréalisables, inaccessibles, hors de propos, mais qui avaient tenu un temps leur place dans la galerie des rêves à la mode, ou dans celle des Refusés et qui pensent encore avoir leur heure de gloire.
Et puis trône, en belle place, le plus beau rêve, qui telle l'oeuvre d'art quand elle vous touche, vous donne envie de rentrer chez vous et de vous y mettre, vous aussi, à faire le Bonnard, l'Hokusaï, l'Odilon REDON.
1 commentaire:
lors de l'atelier on se posait la question de la concordance ou de la tension entre "musée" et "rêves"; ici tu allies superbement les lieux (matériels/physiques et symboliques/imaginaires)
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