J'ai emprunté la carte de Linette, chiné un peu à la Chaise-Dieu où une grande brocante s'étalait dans la grande rue, puis suis partie sur une route décrite dans un de ses textes et ai découvert un lieu plein de poésie et j'ai imaginé Linette sur les rives de la Dorette dont elle nous parle avec tant de chaleur! J'ai pris quelques photos en pensant à elle et la remercie grandement de m'avoir fait découvrir ce petit coin où je reviendrai sûrement! ( Il y a une auberge où les menus ont l'air délicieux...!) et j'ai repris ses mots....
Partir par l'étang du
Breuil, l'antichambre de la départementale 20 toute en lacis entre les
prés batifolant du vert au bleu, du blanc au jaune, mariant les
marguerites et les bleuets, les coucous et les boutons d'or, les
épilobes et les grandes digitales au fil des heures et des saisons. Etroite, elle erre en somnambule entre des murets de pierre posés là en désordre les nuits de pleine lune.
La route continue
de descendre, incise les verts et les marron, surplombe un cimetière
inoffensif, une pancarte blanche et enfin un nom tout en rondeur
"Bonneval"; bon vallon, bonne vallée, accueillant, tassé autour de sa
chapelle, sa mairie, de son auberge "La Dorette" du nom de la petite
rivière qui coule en contrebas, et de sa maison d'hôtes "Chez Valentin".
Un hameau de carte postale où le temps semble s'être arrêté. Une carte
postale où j'ai griffonné mon nom quelque part pour ne rien oublier.
C'est l'histoire d'une
si petite rivière qui paresse et procrastine entre les herbes folles.
Insoumise, elle se rit d'un tracé rectiligne et lui préfère les courbes
élégantes, les coudes qui l'égratignent ou les boucles mutines. La
Dorette puisqu'il en est ainsi naît quelque part près des sources
ferrugineuses de La Souchère en amont de Saint Victor sur Arlanc avant
que de s'enfoncer dans la forêt, ressurgir entre les pierres, miroiter
au soleil de ses gouttelettes dorées et continuer son cours.
Elle invite mon vague à l'âme, me possède
par enchantement, s'offre à moi de son rire cristallin. Elle s'insinue,
fiévreuse et entêtée, m'oblige à la courser et impudique je lui offre
un orteil qui joue avec les phasmes ou bien les scarabées rutilants.
Elle espère, elle attend aguicheuse, elle pétille puis fatiguée du
spectacle et du rôle qu'elle a à assumer, elle s'endort bercée par le
bruissement des marguerites.
3 commentaires:
Ouah ! Où ça t'emmène ... hé bien, on n'a pas fini ! Si on emprunte toutes les routes des copines, ce sera "Le tour de France par huit ami(e)s". En tout cas, la Dorette fait rêver
Et j'y étais le même jour!!!! Pris presque même photos. Il n'y a pas de hasard. Merci Solange.
vous êtes folles
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