samedi 30 juillet 2011

BLEU comme les fragmentations

de la lumière

qui se chevauchent à l'entrée de la nuit

comme des rafales

suintent les larmes de la pluie.


Bleu comme les précipices

comme les abysses

qui longent mes nuits inachevées

comme les jours

imparfaits de moments suspendus.


Bleu comme nos corps qui s'enchevêtrent

sur le roulis

des draps mouillés

comme nos étreintes impudiques

vautrées dans de la soie fânée.


Bleu comme des cristallisations d'étoiles

qui viennent mourir

sur le lit de mes cauchemars laiteux

comme des phasmes pleurent

la nuit de mes métamorphoses.


Bleu de toutes les déclinaisons

Bleu immobile

Bleu égyptien

Bleu qui se fond et se morfond

Bleu du chiendent qui pousse

entre les tiges de ma tristesse.

Bleu de mon âme

qui s'exerce à mille nuances

et fait virer au gris

ton absence.



LOCATAIRE des mots
en exil
je cherche leur histoire
dans mes mains écorchées
sur le bord de ma bouche
dans le jour qui se lève
dans les soleils qui s'effilochent
et qui meurent
quand s'ouvrent mes crépuscules
éclaboussés d'errances.
En exil je suis
éparpillée
au travers de leurs sens.
Je les couche sur un papier froissé
Je les tords les déchire les pétris
dans la glaise de mon histoire.
Ils sont ma résilience
m'inventent des avenirs
encerclent les angoisses
que je sens sourdre
grandir puis s'effeuiller
dans leurs fourreaux voluptuaires.
Je les étreins leur sculpte des visages
mais ils s'évadent de mes prisons.
Quand ils me reviennent insoumis
ils sont ma liberté.
En exil,
je les attends.

La société industrielle

"Toute économie capitaliste comporte, à chaque instant, un nombre minimum d'ouvriers inemployés, ceux qui passent d'un métier, tombé en désuétude, à un autre métier ou d'une entreprise en déclin à une autre entreprise. Pour supprimer entièrement cette armée de réserve dans une société industrielle développée, il faudrait un planification intégrale de la main d'oeuvre. Autrement dit, dans une société industrielle moderne, l'alternative est celle d'une armée de réserve industrielle et de la suppression de la liberté de choisir son métier. Ou vous planifiez la main d'oeuvre, et, dans ce cas, il faut imposer aux ouvriers qui ont perdu leur métier dans telle partie du système économique d'aller vers l'endroit où ils trouveront du travail, ce qui implique la suppression ou l'élimination du libre choix de l'emploi ; ou bien vous laissez choisir chacun librement son emploi, et la répartition de la main-d'oeuvre se fera en fonction de la demande, en fonction des salaires que les travailleurs pourront obtenir dans les différents emplois, et il y aura à chaque instant un certain volant de travailleurs en chômage. Tout le problème est de savoir jusqu'où va cette masse de travailleurs sans emploi. S'il s'agit d'un grand nombre de chômeurs, alors le régime est injustifiable ; le capitalisme, s'il comportait en permanence une fraction importante de la main-d'oeuvre non employée, serait évidemment condamné"

Raymond Aron "Dix huit leçons sur la société industrielle" Idées 1967 p.129-130

Il me semble que bon nombre de ceux qui nous ont gouvernés jusqu'à maintenant et grand nombre de ceux d'entre nous qui ont voté pour eux, ferions bien de relire nos classique

vendredi 29 juillet 2011

Chemin de traverse, à La Réunion (fin)

Catalogue Manufrance, Chasseur Français, en Créole : en téléchargeant le fichier : https://docs.google.com/leaf?id=0B9RgCz7F4uZtNDFmZGE2YjktZjg1Ni00YTI3LWJiYjctM2U5NjIwZGRiYWQy&hl=en_US

jeudi 28 juillet 2011

Poèmes express (2° série)




La tristesse
Nageant dans des brumes argentées
Avait repris son cri.



La lune montait.
Dans ses cheveux où s'accrochaient quelques brindilles
Il pourrait se dissimuler.
Les flèches fières d'une magnifique cathédrale
Tige gracieuse et fine
Se posa en bordure d'un champ.


Une corolle
Prenait une odeur mauve de lavande.
A la frange des vagues
Aucune lumière.
Le chant de la terre
Discret et doux
Comme un flocon de neige oublié.


Les villages perdus
Ne serviraient plus qu'aux piétons.


Afin d'éviter un danger
On leur confia
Les perles de cristal du lustre.
Ce n'est qu'un grain sans importance
Dans le sablier du temps.

dimanche 17 juillet 2011

Poèmes express

Vu que ce dimanche, il n'y en avait que pour les escargots et que je n'ai pas pu lire dans mon hamac - qui de toute façon me lâche salement pour me briser l'arrière du crâne et le dos alors que je repose en lui accordant toute ma confiance - j'ai sorti les vieux bouquins "à donner" et me suis lancée dans des poèmes express en ne laissant apparaître (à partir du choix d'une page) que certains mots qui mis bout à bout font apparaître une phrase cf : mail de Marie, Pierre du 29/06/2011

Voilà ce que ça rend :

Le silence était peuplé de 1000 et 1 vies bruissantes.
Une vraie luciole devint douce comme une lanterne verte.
C'était la meilleure heure.
La bonne distance pour parler.



De jeunes bouleaux
Se plaisaient à imaginer
La lumière ardente du soleil
Pour la dernière fois.



Les trains roulaient à vide.
Le P.F.H. - Parti-Franchement-Hilare
Ne rate jamais une occasion de s'exprimer ...
Voilà qui paraissait primordial.


Les gypsophiles étaient menacés.
Inquiet, il fit un bond.
Il s'installa dans la fourche d'un arbre.
C'était cela la solution :
Se cacher.



Une main
D'où sortait une puissante odeur d'ail rissolé
Leur criait de se taire.


Il pleuvait.
Penché avec tendresse
Il n'avait pas remarqué
Un massif de potentilles.


Une poignée d'herbes odorantes
Dont ses mottes étaient avides
Semblait boire à la nuit.


Des embouteillages sans fin
Déchiraient la nuit.


Parfois, j'ai pioché au hasard, yeux fermés et éliminé ce qui n'arrivait pas à faire sens, parfois j'ai choisi les mots.



mercredi 13 juillet 2011

Fleurs de juillet



Composition florale dans un vase en forme de ... douille, écrirait Lìn







Fortes chaleurs et pluies fréquentes font pousser de bien étranges fleurs vénéneuses

dimanche 10 juillet 2011

les chamoiselles s'amusent










chut chut un bus prisonnier, des des


pauvre bus immobilisé contre la maison «regarde il a le flanc tout égratigné, on dirait qu’il est blessé»


murs-murs, bus sandwichs. Gris gri-


«c’est sa première sortie» le jeune chauffeur novice balaie le rosier jaune accroché au balcon


-llages dans le village. Un bus rosier, arrach arrach-


le voici qui quitte le navire en détresse «il va avoir des problèmes avec son patron» et il photographie son engin coincé entre les parois


-eurs et sueurs, en soupes et en hires le chauffeur de bus, attent attent-


sans prévenir il déplace nos vélos (là au moins il maitrise), replie le grillage .. nous, on a juste peur que sa roue arrière tombe dans le trou du palier d’entrée, peur qu’il nous bloque dans la maison


-ion mauvais ions, bus vélos va tomber dans, trou trou-


«allez envoie ! envoie le bus !» : heureusement que le voisin est là pour nous tirer d’affaire


-trouilles, ouilles, et moque et ris du voisinage, nage nage... Elles sur leur bal-con con le chauf euh... rrrr


accoudées au bastingage, deux chamoiselles un brin moqueuses, de cette scène inédite se délectent, en riant, du spectacle, vivant, riant




jeudi 7 juillet 2011

JUILLET





Quelques roses et fushias cueillis dans le jardin d'Ange-Gabrielle un dimanche soir rempli de chaleur et de douceur. Merci pour ce moment. L.

mercredi 6 juillet 2011

Pour Amorgos : un carré de douceur

pour Béa : des fois que tu flasherais

POur Linette : j'ai pas trouvé de ste vierge

pour Michelangelo qui n'est pas un coq

POur J. de Dallas : piscine miraculeuse de poche avec son mode d'emploi en images

Pour Lin : une petite histoire de petite plage ?

Montreux, Juillet 2011

POur AngeGabrielle : un arbre planté en 1798

POur GrandPierre : la solution du balcon : Sinon voir du côté des Collections de l'art brut


Pour Natô : Chapeaux les lampes !

pour Laura : une glace à la gondole

mardi 5 juillet 2011

MAMAMANUNUNUFRANCCCCCCCCCCCHE

JE VOUS RAPPELLE POUR LES PLUS INTREPIDES D'ENTRE NOUS QUE CE SOIR A L'ESC IL Y A UN SPECTACLE AMATEUR SUR QUI VOUS SAVEZ

dimanche 3 juillet 2011

Dimanche





Sevrées de Manufrance depuis 15 jours, c'en était trop pour Linette et moi. Nous avons donc repiqué un petit coup ce dimanche au MAM.
Au passage, nous avons été happées par les marionnettes d'Oppenheim et comme l'art ne nourrit pas sa femme, nous avons fini par un pique-nique géant sur la pelouse. Terminé ce premier dimanche de vacances dans le jardin de Jeanne d'Arc avec la câline Félines et le reposant silence végétal.

PS : Nous aurions bien voulu saluer la Joconde mais ...

samedi 2 juillet 2011

Feuilleton (suite)

Episode 3 … suite... in « Train de nuit pour Lisbonne » P Mercier


Parfois, je m'endors par pure satiété. S'endormir est dangereux, il est rare que je me réveille rafraîchi et heureux des changements. En règle générale, ce que je trouve à mon réveil, en moi et à l'extérieur de moi me contrarie. Parfois, je sursaute avec effroi et je pense : le train peut dérailler à tout moment. Oui, la plupart du temps cette idée me fait peur. Pourtant, en de rares moments chauffés à blanc, elle me traverse comme un éclair bienheureux... Le voyage est long. Il y a des jours où je souhaite qu'il n'ait pas de fin. Ce sont des jours rares, précieux. Il y en a d'autres où je suis content à la pensée qu'il y aura un dernier tunnel, où le train s'immobilisera pour toujours.

vendredi 1 juillet 2011

chute d'anniversaire (en rose)




les fleurs de cerisiers

sont tombées

roses

«rose rose est amoureuse»

sous la pluie chaude

comme des nippons

nous marchons

cheminons

«j’ai envie d’y retourner»

des fumées blanches

de nos lèvres

s’échappent

«malgré tout»

des mots

nonchalants

dans nos bouches

petites brumes

légères

des roses roses roses

sur mes épaules

bruine tropicale

la pomme a noirci

le temps passé

lune noire calcinée

il a deviné

«tu écrivais un roman ?»

il sait

malgré tout

voir en rose

pomme noire empoisonnée

recrachée

«je ne pars pas»

se revoir

se regarder

s’entendre

faille

défaille

soudain là

comme par magie

face à face

derrière nos sourires

tout près

mon beau papillon

rêve éveillé

réveillé



Feuilleton (suite)

Episode 2 ...suite... in « Train de nuit pour Lisbonne » P Mercier


Peut-être le train tourne-t-il en rond, sans relâche, sans que quelqu'un s'en aperçoive, pas même le chauffeur de la locomotive ? Je n'ai aucune idée de la longueur du train... L'éclairage dans le compartiment change sans que ce soit moi qui aie pu en décider. Soleil et nuages, crépuscule et encore crépuscule, pluie, neige, tempête... Dehors les choses semblent suivre leur cours habituel, raisonnable. Peut-être est-ce pareil dans les compartiments des autres ? Dans le mien, en tout cas, cela se passe autrement que je m'y serais attendu, tout autrement. Le constructeur était-il ivre ? Ou fou ? Ou un charlatan diabolique ? Dans les compartiments, il y a des brochures avec le plan de la ligne. Je veux regarder où nous allons nous arrêter : Les pages sont vides. Aux gares où nous nous arrêtons manquent les panneaux portant le nom de la ville … Que peut-on faire pendant le voyage ?

Ranger le compartiment. Fixer les objets pour qu'ils ne cliquettent pas. Mais ensuite je rêve que le vent de la course folle enfle et enfonce la vitre....


... à suivre ...