BLEU comme les fragmentations
de la lumière
qui se chevauchent à l'entrée de la nuit
comme des rafales
suintent les larmes de la pluie.
Bleu comme les précipices
comme les abysses
qui longent mes nuits inachevées
comme les jours
imparfaits de moments suspendus.
Bleu comme nos corps qui s'enchevêtrent
sur le roulis
des draps mouillés
comme nos étreintes impudiques
vautrées dans de la soie fânée.
Bleu comme des cristallisations d'étoiles
qui viennent mourir
sur le lit de mes cauchemars laiteux
comme des phasmes pleurent
la nuit de mes métamorphoses.
Bleu de toutes les déclinaisons
Bleu immobile
Bleu égyptien
Bleu qui se fond et se morfond
Bleu du chiendent qui pousse
entre les tiges de ma tristesse.
Bleu de mon âme
qui s'exerce à mille nuances
et fait virer au gris
ton absence.
4 commentaires:
Ton texte me chavire, passant de la lumière aux précipices,des corps enchevêtrés aux cauchemars laiteux, du bleu égyptien au gris de l'absence. Linette est là toute entière, jamais dans la plainte, mais la douleur dans la poésie et la tendresse, dans l'amour de la vie. Je t'admire pour cette force tendre qui pousse en toi
oui aussi, si tu pouvais ajouter une photo ? bleue ou pas bleue du tout..que serait le bleu ? de la vie? si tu le dessinais, photographiais avec ce si bel écrit.
Je suis "bien" dans tes mots, je me laisse porter sur une vague amie et emporter dans le filet de ta poésie.
C'est beau bleu, blues,
Vers de gris, aussi
Eclats de vers, encore.
Merci Linette
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