mercredi 29 juin 2016

Aujourd'hui tout le monde ne dit pas merci ...

... ni pardon. Il en est qui ne prononcent jamais ces mots peut-être parce qu'ils estiment que tout leur est dû, ou que lorsqu'ils reçoivent quelque chose du monde, de la vie, des autres, ce n'est que normal. Or, la vie est un miracle chaque jour, nous pourrions dire merci dès notre lever pour la merveille d'être en vie et de sentir l'air entrer et sortir de nos poumons, pour ce rayon de soleil qui vient nous chatouiller le regard au travers du rideau, pour cette tourterelle qui chante et nous enchante, pour toute cette beauté qui nous éblouit au moment où nous ouvrons notre rideau, pour la chatte qui vient se frotter à nous du bonheur de nous revoir, pour toute cette confiance qu'elle nous offre, pour ce petit déjeûner au soleil et pour tous ces mots qui viennent à nos lèvres. »






samedi 25 juin 2016

"Vendre à l'encan mes rêves broyés"

Alors, "la Princesse tire les rênes du couchant et retient l'agonie du soir".
Puis il y a ce moment où tout bascule
Quand le soir finit quand même par agoniser, et les rêves avec.

Non, pas de commerce,
ni aux enchères, ni au moins disant
je veux bien donner
je veux bien rendre
un jour je saurai même abandonner
mais vendre, impossible
je vendrais mon âme en fait
si ce n'est déjà fait
Pour l'heure, mes rêves broyés, je me les garde, ils restent avec moi
je ne vois pas qui d'autre ça pourrait intéresser
la même machine broie nos mêmes rêves
à peu de choses près.

Des rêves broyés, ça peut faire de la farine de rêve
une magma noir d'où s'échappent des oiseaux mazoutés
Les rêves broyés ça ressemble à un monde où tout le monde a une prise plate quand toi seule as un trou rond ; et le rêve c'est de trouver l'adaptateur universel, mais à la place, tu trouves le broyeur universel qui te broie même les os.
Les rêves broyés, ça me fait penser à ces "moments d'amour que nous aimions prolonger tard le matin quand le soleil inondait ton appartement mais que tu transformais, les jeux d'amour à peine achevés, en mots de haine contre le monde".
J'en fabrique encore, j'en sécrète, ils m'accompagnent, ils mettent le même temps que moi à rouiller.

Sinon, j'ai un rêve de 3 coccinelles, s'il y a quelqu'un que ça intéresse, il paraît que ce n'est pas dangereux.

mercredi 22 juin 2016

BLEU

qui traîne /N°079 (Lili FRIKH)
Je n'en reviens pas de la poésie qui traîne par terre, à
hauteur de poubelle, au dessus de rien, de personne. Je
ne sais plus quoi en faire, quoi faire, si même... Parce
qu'elle est là la poésie, dans l'état des choses. Inutile de
prendre leur parti, de les prendre à partie et, au bout du
compte en otage. Pas la peine de les faire participer au
bénéfice des mots. Les choses ne sont pas intéressées.
On ne fait pas de poésie, elle se fait toute seule. On n'est
pas poète en écrivant des poèmes.
On l'est avant et après

lundi 20 juin 2016

Fin de semaine à Hauterives - Drôme - (3)

                                         Le palais idéal des ego étranges -  Ben -       


 Exposition du 29/04 au 28/08/2016

En hommage au facteur Cheval, Ben a invité 50 artistes singuliers (en fait il y en a beaucoup plus), créateurs, peintres, plasticiens à exposer à ses côtés avec un seul mot d'ordre "Présenter des oeuvres étranges" au château de Hauterives.
Contrairement au Palais Idéal du facteur Cheval qui est l'oeuvre d'un seul homme, cette exposition est collective. Ben a sélectionné plus de 200 oeuvres étranges, de celles qui ne rentrent dans aucun moule. Impossible de citer tous les noms mais il y a de vraies perles.


(Si vous vous rendez à Hauterives, pensez à visiter aussi les nombreux jardins botaniques, soignés, bichonnés et entretenus par de nombreux bénévoles. Un régal !)

Intérieur d'un cerveau





dimanche 19 juin 2016

Fin de semaine à Hauterives - Drôme - (2)

                                              Le palais idéal du Facteur Cheval

Vraisemblablement, je n'étais pas retourné voir Le Palais Idéal depuis 35 ans, lorsque j'y emmenais mes enfants. Toute petite, ma grand-mère paternelle qui avait bien connu le facteur, moqué, critiqué, voire ridiculisé à l'époque, m'y emmenait et je me souviens de la peur que me procuraient certains souterrains, ces serpents qui hantent la façade Nord et cette imagination délirante. Et aussi de la fascination de ses visions, de ses invitations aux voyages et aux rêves. Bien sûr, j'avais été impressionnée par les trois géants : César, Archimède et Vercingétorix et par la luxuriance exotique de sa Tour de Barbarie.
Depuis, le site a quelque peu changé. On n'y entre plus par la petite allée qui longe sa maison mais par un bâtiment moderne et une grande boutique. Tout autour du site un vaste espace muséographique très riche et intéressant où l'on peut admirer des photographies et toiles, hommages d'artistes au facteur : A Breton, Max Ernst, R Doisneau, W Ronis, T Lamazou, A Varda ...
A voir et revoir ...


Photo jFB



Photo JFB

Fin de semaine à Hauterives - Drôme - (1)

Photo JFB


Au "Baz'Art des Mots", librairie incontournable de la Drôme (essayez d'imaginer un monde sans librairie ...), le samedi 18 juin 2016.
Invitée : Madeleine Chaumat pour son livre "L'Algérie, le soleil et l'obscur"  Editions La Rumeur libre
Une rencontre qui, dans un si petit village, a réuni une cinquantaine de personnes.
D'autres évènements sont programmés tout au cours de l'été ; ne manquez pas  d'aller consulter le site au Baz'Arts des mots pour les connaître.




Photo JFB



Photo JFB

mercredi 15 juin 2016

A la Bourse du Travail de Saint-Etienne (42) : Exposition

A partir de ce mercredi 15 juin et jusqu'au samedi 18 juin 2016, une exposition photographique en noir et blanc, A VOIR absolument. Intitulée :

Regards sur Saint-Etienne


Vous pourrez y admirer les oeuvres de plusieurs photographes parmi lesquelles "Instants d'écoliers" de Claire Lacout,  "Paysages urbains" de Maurice Müller, "Soignantes et soignants de la résidence mutualiste de Valbenoite"  de Madeleine Steiner ....

Ce samedi à 19h se tiendra le vernissage avec des projections de "Scènes de la vie urbaine"  de Renée Barge

A voir absolument. J'y ai passé un long et bon moment cet après-midi et pour vous, j'ai sélectionné ces quelques cartes postales de Maurice Müller


7/04/2016 Tardy jardins familiaux de Couriot



15/04/2015 Palais de justice rue P et M Curie

PS : ce sont mes photos de photos qui sont flous. Celles de Maurice sont parfaites

mardi 14 juin 2016


Les vies brisées ne flottent plus sur l'eau stagnante des étangs noirs. Les étoiles en folie  changent de direction. Va étranger, ta noblesse n'est pas de mise ici, cœur écrasé n'a pas de jour et la nuit qui s'en vient te verra disparaître. La peur, la peur de l'autre effacera tes pas. Ton chariot embourbé ne quitte plus l'ornière et ton cheval fourbu se couche pour mourir. Vas-t-en frère étrange, ce pays est trop dur et malade d'envie. Les courbes y sont des angles et sa lumière est floue.

Homme de ce pays, je suis ton frère étrange et vois je vais mourir, laisse partir mon frère, mon fils, qu'ils retournent au pays et vendent à l'encan sur les marchés des villes, l'étoffe unicolore de nos rêves broyés.

samedi 11 juin 2016

Aujourd'hui si je portais des lunettes roses j'écrirais ...

 ... que tout est aussi beau dans le monde que ce que nous avons observé pendant la balade botanique de ce matin. Familles diverses (astéracée telle la lampsane commune, apiacée tel le céleri, fabiacée comme l'acacia, poacée que sont toutes les graminées ...) poussaient à profusion avec ce temps magnifique d'alternance de pluies bienfaisantes et de chaleur. Nous avons admiré la porcelle enracinée et même elle, qui pourtant envahit nos jardins était belle. Nous avons également constaté que le charme a des dents et le hêtre des poils (autour des feuilles). Oserais-je vous parler du nectar, de l'azote, des nodosités au goût de noisette et des pinacées ? Et de ces plantes qui cohabitent, chacune utile à l'autre et au terrain, et qui de plus, font bon ménage avec les insectes, oiseaux … ? Et de ces dames maghrébines qui cultivent un jardin partagé avec qui nous avons longuement herborisé ? Non, vous croiriez que le monde est une merveille. »

vendredi 10 juin 2016

Vendre à l'encan tous mes rêves broyés



En puisant dans la boîte à mots, m'est tout à coup apparue la solution pour ne pas finir ma vie trop à l'étroit avec retraite de misère.
Des rêves, j'en ai eus, en veux-tu en voilà et l'on m'a dit qu'ils sont le bien le plus précieux …
Depuis celui de la petite enfance où lorsque rien ne me convenait, je me consolais d'être l'enfant trouvée dans une poubelle, recueillie par de méchants parents, mais, en réalité l'authentique enfant abandonnée d'une très belle actrice qui survenait pour me sauver et m'emmener avec elle. Puis, il y eut celui de m'enfuir, loin, si loin - sans que quiconque ne soit prévenu - que toute trace de moi disparaissait et qu'une toute nouvelle vie recommençait. J'ai ensuite failli être femme de ministre : un lointain correspondant gabonais ayant un jour, inopinément, déboulé chez mes parents pour venir me chercher, en vue de m'épouser. Je passe tous les rêves de sensualité, polissonneries diverses, tous les rêves érotiques et les folles passions qu'ils ont engendrés, ceux d'ivresse et de désir pour des rencontres passagères. Plus prosaïquement, j'ai aussi rêvé d'être journaliste, courant le monde et parcourant tous les continents, le monde entier me suffisant à peine. Et puis, il y eut le rêve fou de vie à la campagne, à l'écart de toute activité, vie au jour le jour à cultiver mes légumes et celui, encore plus fou, d'être nonne et de méditer toute la journée, sans enfant ni mari, sans travail ni passion.
Inutile de poursuivre puisque tous ont été broyés, laminés par une réalité aiguisée comme une lame de rasoir, dans un monde sans merci et qui se délite de plus en plus, devant lesquelles il a bien fallu plier l'échine. Et de déboires en désillusions, la vie cahin-caha m'a menée par le bout du nez alors que je pensais la mener à la baguette.
Donc, ma boîte à mots me suggère de vendre tous ces rêves à l'encan : dès la semaine prochaine, je les apporte bien emballés à la salle des ventes de Sotheby's et les mets aux enchères.
Comme le monde dans lequel nous vivons semble bougrement en mal de rêves, sans doute ferais-je d'excellentes affaires avec mes rêves en prêt à porter. Et puis, aujourd'hui, geignante comme un vieux meuble à quoi me serviraient-ils ? Je constate que la vie est brève et le désir sans fin, et que je n'ai plus, ni les forces pour les mener à bien ou la naïveté, de simplement y croire. L'inétouffable espérance qui m'animait, s'amenuise de jour en jour. Prévoyante, je me suis fait un manteau de mes fictions, peut-être me tiendra t-il le corps au chaud pour ce qui me reste à vivre ?

jeudi 9 juin 2016

"Vendre à l'encan mes rêves broyés" (boîte à mots)

C'est une brocante, en haut de la colline
On y vend, à l'encan, des rêves broyés
des rêves de coccinelles, des rêves d'instants.

A l'infini, leurs échos clapotent, mais ne remontent pas à la surface de la conscience, qui n'existe pas.

Bulles d'air cherchant leur source, ne la trouvant pas sous la cendre du temps, les rêves-brocantes sont retenus par le crépuscule du fond de l'océan.

Et pourtant un rêve-crabe s'ébat comme le guerrier solitaire, sans armes ni ennemis à combattre
puis est mangé jusqu'aux pattes par le rêve-piranha égaré entre deux-eaux.

Le rêve-sardine s'ennuie sur l'étagère de sable et patiente en comptant et recomptant les rêves-bulots entassés dans une vieille caisse posée sur un tabouret comme un lapin sous la pluie.

"L'art est-il scandaleux" philosophe le rêve-corail qui rêve qu'il se promène dans le musée de l'innocence en baillant aux corneilles.

C'est l'heure ! dit le brocanteur en se réveillant de sa longue sieste oublieuse de rêves. Il passe un coup de balai sur la poussière de sa léthargie, éteint les lampes-étoiles de mer, pousse un dernier rêve étourdi vers la sortie, sort son trousseau de clés et le laisse tomber au pied du rocher couvert de vieux rêves-d'algues.

mercredi 8 juin 2016

Eclosion





L'un s'est épanoui dans la nuit, l'autre m'attendait ce matin pour sortir de sa coque.
Au plaisir d'écrire ensemble ce soir et "Heureux Anniversaire" à Jean-Pierre