jeudi 19 novembre 2020

Au crépuscule bien avancé

 Au crépuscule bien avancé

plus question de vitamine D

nous nous rejoignons à ma porte, marchons à pas comptés

à bonne distance

nous arrêtons parfois devant le détail d'une ombre

l'appareil photo embarqué

shoote du rouge,

des fenêtres découpées dans le noir fuligineux,

des feuilles froufroufrantes

 

l'une demande à l'autre

"- Tu sais ce qu'on devient, "après" ?

- Non je sais qu'il existe plusieurs hypothèses, mais aucune feuille n'est jamais revenue pour nous le dire.

- Tu trembles ?

- Non je fais ma gymnastique"

 

à la même date en 2019, on était occupés à dégager la neige des branches lourdes de feuilles pas encore tombées

on était loin de se douter... même si ça nous pendait au nez

 

On découvre des rues, des passages,

On redécouvrage des rivages

là, un immeuble démoli

ici, un arbre veuf,

une grue scintillante qu'on voit parfois depuis un autre point de vue,tourner sur son axe dans la nuit blanche.

 

on ne sait pas pourquoi on s'évade à cette heure

pourquoi on accepte ça, prendre l'air qui n'a pas la même odeur la nuit

sous la lumière des lampadaires qui polluent le ciel

on se raccroche à du positif, l'oeil toujours en émoi




2 commentaires:

Ange-gabrielle a dit…

L'important n'est-il pas de "garder l'oeil toujours en émoi" et d'être dans le mouvement de la vie de nuit comme de jour. Accepter n'est pas forcément négativement connoté, c'est parfois tout un travail que de pleinement accepter ce qui nous échoie et d'y chercher une voie.

Linette a dit…

"L'arbre veuf..." "on redécouvrage des rivages" tout un programme à continuer.