Ce matin, je fais le trajet dans le sens des départs
j'atteste dans ma poche que mon déplacement est limité
me suis réveillée avec la migraine qui va bien
celle qui résiste à tout
à la camomille de l'amie
aux compresses brûlantes
au masque glacé
j'ai enfilé mon sac à dos et marché dans l'air frais du matin
mais xi-xi ru piquait le nez
à ma hauteur s'est arrêté un homme à joli vélo
c'est un collègue
on a échangé sans masque 200 mots
on s'est séparés, lui filant vers le présentiel
moi vers le télétravail qui donne sur les crépuscules flamboyants.
à la pause, je fais le tour de mon jardin
10 fleurs de fraise, 3 capucines, 1 jaune et 2 rouges
toujours le plastique effiloché dans le cerisier
toujours des canettes balancées depuis la route
De l'autre côté de la haie sud, les grands enfants de ma nouvelle voisine
offrent leur visage à la vitamine D allongés dans des transats
on dirait des tuberculeux emmitouflés dans leur plaid
je fais quelques pas de plus, pour être en plein soleil moi aussi
je m'étire, je sautille, je vais voir la boîte aux lettres
de la poudre de fourmis.
1 commentaire:
Je reconnais les lieux à travers ton évocation; belle "la poudre de fourmis".
Enregistrer un commentaire