vendredi 7 avril 2023

Interlude 5.1 p.126 La femme aux cheveux d'or

La femme aux cheveux d'or la roue rouillée les gouttes d'eau opale les maisons de carton roses le dépaysement multicolore la couche de mer émeraude  un petit acompte argent sur le bonheur conjugal les charbons rougeoyants de l'amour, les fournaises du coeur la barque bleue azur du destin flottant sur des eaux incolores 3 nuits champagne la poitrine bistre la fragrance mauve de son after-shave une robe blanche imméritée la débâcle anthracite une chausse-trappe moutarde une bottine acajou sans lacets les sillons noirs creusés par le vent vermeil

de l'oubli

du rabougri

des tissus kakis froissés sur les pierres brûlantes



ma traduction

Le soleil était au zénith. On ne le devinait ni ne l'entr'apercevait plus à partir d'indices et de lueurs ; c'était comme si une jeune fille allongée sur sa couche maritime verte se fatiguait le regard à distinguer les joyaux aquatiques, ronds comme des globes qui lancent des lumières teintées d'opale, tombent et clignotent dans l'air incertain comme les flancs d'un dauphin glissant ou l'éclair d'une lame qui tranche

Maintenant le soleil brillait sans équivoque, de manière indéniable. Il dardait ses rayons sur le sable dur et les rochers devinrent aussi rouges et brûlant que des fournaises. Il cherchait chaque flaque, et attrapait le petit poisson caché dans le moindre recoin, faisait apparaître la roue rouillée, l'os blanc, ou le ... sans ... accroché, noir comme du fer, dans le sable. Il donnait à chaque chose sa masse exacte de couleur. Aux dunes leur scintillement innombrable, aux herbes folles leur vert brillant. ou bien il tombait sur l'étendue aride désolée du désert, montrant ici les sillons creusés par le vent, ici balayé en cairns désolés, ici parsemée d'arbres exotiques (?) rabougris d'un vert sombre. Il allumait la fine mosquée dorée, les frêles maisons de carton roses et blanches du villages au sud, et la femme à la poitrine généreuse et aux cheveux blancs, qui s'agenouillait dans le lit de la rivière en battant des vêtements froissés sur les pierres. Les paquebots qui s'élançaient lentement sur la mer étaient pris dans le regard rasant du soleil qui, à travers les auvents jaunes, frappait les passagers qui somnolaient ou arpentaient le pont, abritant leurs yeux pour chercher la terre, tandis que, jour après jour, comprimé dans ses flancs huileux et palpitants, le navire les portait monotonement sur les eaux.

à partir de la phrase " 2023 04 07   - "Le soleil donnait à chaque chose sa masse exacte de couleur" 

"The sun fell in sharp wedges. Whatever the light touched became dowered with a fanatical existence"

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