On parle de moi, dit le parano
Tout le monde parle toujours de moi dit
le mégalo
Je n'aime pas qu'on parle de moi,
rétorque le timide
De toute façon, on ne parle toujours
que de soi, ajoute le philosophe
Et l'écho de répondre « Moi,
moi, moi ».
« Oui mes moi » rapplique
et ne parle que des siens
Quand « Jardindombres »
derrière sa vitre
nous parle de sapin, de bruyère et de
songes.
Parle-moi plutôt de toi, c'est toi que
j'aimerais entendre.
Où te caches-tu ? Toi et moi, tu y
crois ?
Toutes ces paroles qui me parlent de
moi
me font un grand collier de mots,
si grand que je m'en sers de corde à
sauter.
Et je saute par dessus les mots : à
pieds joints, sur un pied, à l'arrière, à l'avant et
je finis par m'emmêler tant et tant
que je chute.
Plus personne ne parle de moi. Quel
malheur ! Et moi, pleure.
Moi, a soif des mots des autres,
moi les attend, moi les espère.
Dans les rêves, ça parle encore de
moi.
Tous, ils s'y mettent tous, même le
chat du rêve
me parle encore de moi et quand je veux
fuir
mon ombre me court après
pour me parler encore de moi.
Que ce grand manège cesse
Allez, parle moi de toi.
1 commentaire:
merveilleux ! surtout, par ton écriture, le rythme que tu choisis ici, tu donnes à sentir un débordement de "moi", une sorte de déferlante jusqu'à épuisement. donc le rythme avec les mots créent des images, un film; on verrait une inondation, un torrent qui dévale la montagne, quelqu'un qui courre jusqu'à s'effondrer aux pieds de quelqu'un, le tournis du manège que tu évoques, etc. etc. !
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