" Une attraction sans violence, mais
difficilement résistible, me ramène d'année en année, encore et encore,
vers de hautes surfaces nues - basaltes ou calcaires - du centre et du
sud du Massif: l'Aubrac, le Cézallier, les planèzes, les Causses. Tout
ce qui subsiste d'intégralement exotique dans le paysage français me
semble toujours cantonner là: c'est comme un morceau de continent chauve
et brusquement exondé qui ferait surface au-dessus des sempiternelles
campagnes bocagères qui sont la banalité de notre terroir. Tonsures
sacramentelles, austères, dans notre chevelu arborescent si continu,
images d'un dépouillement presque spiritualisé du paysage, qui mêlent
indissolublement, à l'usage du promeneur, sentiment d'altitude et
sentiment d'élévation."
Julien Gracq "Carnets du grand chemin"
1 commentaire:
Saisi. Mots exhalés du paysage. Respiration. Ouf!
Enregistrer un commentaire