"Nous avons tous expérimenté, comment la vie, la grâce, le charme, le je-ne-sais-quoi se faufilent, malgré nous, comment ils surgissent alors même qu'il nous faut combattre l'ennemi, ou quand nous connaissons un immense chagrin : comme un signe, une lueur, un répit qui peut s'apparenter à un sourire, déjà évanescent, et pourtant si profond, nous le ressentons, intensément, d'ailleurs parfois il est immédiatement suivi d'une mauvaise conscience : comment avons-nous osé accepté ce répit, ce pas de côté, cet enchantement, alors que le désenchantement gronde.
C'est la preuve même que les principes du pur et de l'impur ne sont pas si simples à démêler, qu'ils s'entrelacent sans cesse, pour faire vivre leur tension, leur opposition et révéler la valeur morale et métaphysique de l'ambiguïté ...
... Celui qui sait saisir le printemps au milieu des pires hivers a l'âme pure, non à cause de sa pureté mais tout simplement parce qu'elle fait son travail d'âme, saisir le je-ne-sais-quoi."
Cynthia Fleury " Un été avec Jankélévitch p 173 Edit Equateurs parallèles
1 commentaire:
Oui. C'est essentiel. Et pas facile. Merci pour cet extrait
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