mercredi 13 novembre 2024

L'œil et la source/ 2



quelque chose cherche à se perdre et

s'est déjà perdu dans ces

vagues d'ombres où l'on se froisse et se défroisse dans chaque repli au sein d'une liturgie d'images, à tenter de lire dans ce jeu de hasard

où se tirent les cartes d'un réel de jadis



n'être que ce passant inoffensif de la contemplation d'un bras d'eau




dans ce templum, cet espace enclos tracé dans l'air par le bâton de l'augure pour champ d'observation en vue des augures,

s'ébauche la transfiguration de ce qui est, et du flou entre voir et penser

jeu de miroir dans le réceptacle à images lorsqu'on attend que puissent se dissoudre les nuages de l'esprit

premier plan et arrière-plan s'interpénètrent, la toile d'araignée ou la végétation, le feuillage ou le reflet de l'instant



et le bras d'eau derrière bien trop lisse





puis glissement du sens dans la survivance de l'image

que faut-il contempler: une mémoire à vouloir sauver, l'inquiétude d'un moment, un émoi dont on cherche un écho, une pensée magique

ou croire à une sentence gravée dans ces halos soudain révélés

qui s'imprègnent sur la rétine jusqu'à les voir alors même que l'on regarde dans une autre direction



tourbillon autour d'une pierre écorchant le bras d'eau







l'araignée aurait-elle son mot à dire dans ce hors-champ de la pensée entre ce qui semble être et ce qui, peut-être, est

l'incertain reste le guide de la pensée qui trébuche, chancelle, et vacille

entre ciel et terre et dans l'équilibre à conserver, le halo noir d'un réel enserre

jusqu'à résonner soudain en halonoir, en auréole de cendre durcie, dans la cartographie du champ opératoire



le vertige prend forme au-dessus du bras d'eau





halo: cercle brillant, lumineux, couronnant parfois le soleil ou la lune, dû à la réfraction de la lumière dans de minuscules cristaux de glace en suspension dans l'atmosphère lorsque celle-ci est brumeuse, vaporeuse.

pourrait-on évoquer le halo de la langue,

entre réflexion et réfraction d'une lumière qui scintille dans ce qui s'écrit

ligne mélodique où se déploie un thème infime à l'écart, la migration d'un motif, une fêlure dans le réel où s'auréole une pensée

 

aller, dériver, vers un atlas de halos




Aucun commentaire: