Un jeud soir je fus à la cinémathèque de Saint-Etienne pour voir un film d'Alain Dumas, de 1996, intitulé Tiers Lieu. Ce film racontait l'un de ses innombrables retours au Pérou, sur un mode de journal de bord d'un voyage improvisé. Tiers lieu, car en faisant son film, il recréait un troisième espace, ni ici, ni là-bas, puiqu'il n'a jamais su choisir, puisque les images de Haute Loire succèdent à celles de l'Altiplano, et que les paysages se confondent au bénéfice des retrouvailles avec soi-même, et voilà que je m'y retrouvais aussi. Embarquée par ce demi frère qui ne m'a jamais emmenée là-bas, comme projeté parfois. Lui et ses acolytes dérivent, de fièvre en révélations immenses, coïncidences inévitables lorsqu'on cotoîe cet Alain-là. Parmi les spectateurs, pourtant prévenus, certains étaient parfois déçus de ne pas reconnaître dans ce film les clichés habituels, la musique à flûtes, (OUF !) les grands sites, même Cuzco était ennuyeux, Arequipa hautaine et Nazca filmée au raz du sol, faisant de ses dessins seulement compréhensibles vus du ciel, de larges sillons de terre sèche survolés par l'incessant brouhaha vrombissant des petits avions à touristes. Mais à la fin il y eut Macchu Picchu et sa pierre. Celle qui fait prisonnière le soleil à son lever et signait la fin de la quête. Après la fin de la lumière, quelques mots-clés encore, Culpérou, et le nom de la pierre piégeuse, et celui d'une jeune fille, fraîchement adoptée. Maintenant je n'ai plus forcément besoin d'y retourner.
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