Disséminer quelques points de croix , ici ou là, lorsque saigne quelque antique blessure.
Pincer l'étoffe du temps pour effacer certains écarts et ajuster au mieux.
Coudre une doublure pour y sceller un secret ou deux.
Nouer un petit ruban plein de vivacité pour donner le goût du bonheur.
Effiler juste ce qu'il faut, là où il faut, et ourler à petits points pour finir le travail.
Repasser tout cela par le filtre des ans, plier avec délicatesse et ranger dans le tiroir du temps.
Rapiécer de temps à autre pour ne pas oublier.
Au préalable de tout ce travail, il est nécessaire que le fil de l'histoire passe par le chas de l'aiguille. Il est vrai que j'ai quelques soucis avec les cha(t)s. C'est sans doute pour cela que je me laisse guider par le fil des mots, et que la broderie qui en résulte , même un peu décousue, n'est rien d'autre qu'une longue écharpe luxuriante, orgueilleuse, envieuse, gourmande, qui se déroule tremblante face à ce qu'il reste de vie.
2 commentaires:
Qu'elle est tendre ton écharpe et qu'il est luxuriant dans la délicatesse ton texte, il me fait penser à une voie lactée tissée d'étoiles
merci laura pour ce texte sensible et sensuel tissé au fil de tes mots,
la couturière qui sommeille en moi apprécie,
la passionnée de poésie aussi ..
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