Nuit noire.
11 minutes 30.
la brutale panne électrique comme menacée étouffe l’obscurité de l’éclairage public. Avec lui, les ordinateurs poissent, alarme, salle de cinéma, caisse enregistreuse dégurgitent. Sans lumière s'installent les bruits confus des Machines à café dominées par l’ombre de la Cathédrale.
Voix des chuchotis, des cris. Téléphone, corps en décomposition, tabac froid, Filaments de gouttes lourdes, aube blanche. Souillée et pullulante
Sans lumière, les odeurs s’élèvent.
Porte de magasin, ascenseur, recharge de batterie, distributeur de billets, chaudière, figés et en suspension. Souffres et charbons. Cétones et essences. Lascive, l’acidité du gaz s s'enlace aux vapeurs du crissement des roues. Bientôt elle se mêlera aux flocons de neige. Lueurs tourbillonnantes des feux arrière. Phares fugaces. Opacité des arbres alourdissant la ville. Depuis La place s'inquiète ou dégueule. Renouera-t-elle avec l’usage de la parole, de la colère ?
La soirée blafarde se vide peu à peu de sa moelle humaine car le crachin d’hiver commence à tomber lentement : chose non identifiable sur laquelle sont brodés des filaments. Peut-être bruits, odeurs disparaîtront-ils sous les décorations tentaculaires de Noël ?
Et, De guerre lasse.
En attente ou en abandon, à nouveau, la ville sera dévorée.
Un jour la marcheuse dira à ses petits-enfants combien le temps parut long, grisant, aux habitants de la cité, combien les gigantesques bras de l’asphalte les enivrèrent.
1 commentaire:
merci ! chouette !!! le suivi en ordre de la chansonnette 2-4 etc.... ?
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