Voici le travail que j'ai réalisé lors des ateliers animés par Bertrand Leclair au mois d'octobre. J'ai légèrement détourné la consigne de départ, qui était de faire un remake d'une nouvelle existante, puisque je suis partie de la pièce d'Albert Camus "Le malentendu" . J'ai gardé l'intrigue et l'ai insérée dans une nouvelle tout en l'actualisant.
Mercredi 2/10
En regardant le ciel , aussi empli de taches sombres que le tampon buvard qui trônait sur le bureau de mon grand-père , je me dis que mon séjour ici est sur le point de prendre fin. Mon travail de recherche est pratiquement achevé, je peux partir et poursuivre mon voyage mais voilà, on remet au lendemain ce qui pourrait être fait à l'instant et on se trouve entrainé dans une affaire que l'on n'espérait pas.Hier soir, prenant mon repas au restaurant de l'hôtel , je me suis mis à parler avec une jeune femme qui, tout en mangeant, lisait à une table près de la mienne. Elle a fait tomber son signet – j'adore les signets – je l'ai ramassé et en ai profité pour regarder le titre du livre qui l'absorbait : Antigone de Henry Bauchau, que j'avais lu quelque années auparavant. La conversation s'est alors engagée et nous avons échangé quelques mots sur cet auteur que nous aimions tous deux. Je lui ai parlé de ses Journaux d'écrivain qui accompagnaient ses romans , donnant un éclairage sur l'écriture du livre et les strates qu'ils en révélaient. La fin du repas s'est écoulée sur quelques généralités puis elle me confia que son mari devait la rejoindre le lendemain matin. J'aie perçu une certaine inquiétude dans son propos mais n'ai su y lire que l'angoisse afférente à une attente intense. Je n'ai pas posé de questions – je pose rarement des questions – et lui ai souhaité une bonne nuit avant de rejoindre ma chambre et poursuivre la mise au clair de notes préparatoires à l'écriture d'un prochain livre.
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On peut lire la suite de cette nouvelle sur le site:
https://docs.google.com/document/d/1vKiU-AqD1cW2n-glVwB9Kft2IV_uLv1HHURjOQEWZ4k/edit?usp=sharing
3 commentaires:
Après une semaine qui pesait des tonnes, j'ai enfin trouvé les forces de lire -calmement- ton beau texte. D'une seule traite, presqu'un roman policier, il ne m'a pas forcément désoppressée mais je lui trouve un tel "souffle". Tu as beaucoup retravaillé, ciselé cet écrit. Bravo ... on continue
magnifique histoire, de la beauté des mots au suspens; et puis c'est la première fois, je crois, que je te lis dans un texte "long" (tout est relatif, mais bon...), dans une narration comme celle-ci qui contient ton style, tes images, tes arabesques, et si belles attitudes.
Merci pour votre regard indulgent!
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