C’était …. sous la table de la
cuisine,
ou recroquevillée entre mur et
commode
calfeutrée près du fourneau
l’hiver
c’était …. assise sous le
pommier du grand pré surplombant la maison
allongée sur la mousse du bois de
pins
assise en tailleur sur le gros
rocher de granit
c’était …. coincée derrière
la table d’écolier
appuyée au tronc d’arbre à la
halte d’une marche
calée dans l’angle du mur ou se
lovait le lit
C’était... c’est ...puisque je
suis toujours parmi, avec,
immergée dans ce bivouac bleu où
se bousculent les mots
c’est le livre donc
le livre, les livres
depuis les tout premiers qui ont
déchiré l’épaisseur des murs dressés autour
jusqu’au dernier abandonné sur
le bureau avant de sortir
et que mes yeux espèrent
C‘était, c’est…. un certain
vis à vis
où le regard touche le dense,
effleure l’épais de ce qui
importe,
ébranche les certitudes
aspire une parole claire
C’était, c’est ….
le petit monde du quotidien
bousculé
la noirceur d’un matin tranchée
l’espace et le temps
métamorphosés
un présent un peu rehaussé
C’est …. assise sur la plage
entre mots et océan
là
où l’azur s’accorde à ce qui tremble
sur une marche d’escalier
le
jardin délivré devant le regard
dans le fauteuil près de la
fenêtre les yeux entre ciel et freux
et
la cathédrale de livres bien plantée dans le dos
et c’est toujours la même
intensité entre nous
l’oracle bleu finit presque
toujours
par ensemencer la jachère du jour
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