L’anémone
et l’ancolie
Ont poussé dans le jardin
Où dort la
mélancolie
Entre l’amour et le dédain
« Clotilde », Alcools, Apollinaire (1913)
La première fois qu’ils virent Spiti1, ils la trouvèrent franchement belle. Du moins, elle leur plut. Ils aimèrent comment elle était habillée. Un revêtement qu’ils auraient pu choisir. Ils avaient des idées sur les revêtements. Ils avaient su déjà apprécier celui-là. Cela leur fit bien augurer de cette rencontre avec celle qui portait un nom méditerranéen sans avoir l’air de se considérer dans l’obligation d’avoir une silhouette hiératique de cariatide.
Le chef incliné, sans retenue, comme frangé de glycine et de volutes vineuses, sans apprêt malgré la couronne de roses. Ils n’auraient pas su dire si ces tuiles étaient brunes ou rousses. Ils l’avaient pourtant scrutée. Il ne leur en demeurait qu’une impression vague, générale, de désirs et d’émotions. Ils se demandèrent même pourquoi. C’était disproportionné. Plutôt grande, joviale, dans leur souvenir.
Elle portait sur la tempe une longue veine d’un bleu égéen qui courait entre les branches du cassissier stérile et les épines du rosier blanc. Le sang y battait, innervant les tomettes rouges de l’entrée, comme une promesse d’embrassement.
Elle n’aurait pu s’appeler ni Jeanne, ni Marie, ils ne l’auraient pas retenue à bien y réfléchir. Mais Spiti, drôle de superstition. Voilà bien ce qui les avait arrêtés.
Je reçois ce texte tôt ce matin sur mon smartphone accompagné de ces quelques mots :
"Bonjour,
1 commentaire:
C'est super. Préviens la dame qu'on va aller continuer !!!
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