Cette gare dont personne ne revient jamais pour en donner le
nom
Cette âme qu’il s’était approprié comme une armure, comme on
s’en va au camp de la mort.
Rendue comme on vomit
Ce père si énigmatique, si tant
est que l’on connût le mot, si souvent absent, même lorsqu’il était avec nous, et
qui tenait encore plus de place mort que vivant, étendu sur le plancher en
costume de rien, et que la figeance glacée nous empêcherait de revêtir.
Cette aube si semblable aux
précédentes, si tant est que j’en avais des souvenirs
Ce matin où nous dûmes échanger
nos vies d’enfants contre des errances de vagabonds
Ce moi qui pensais être un autre
et qui en était son ombre
Ce frère si peu fraternel
Cette main si fragile, si
blanche, si fine, cette main qui ne pouvait contenir un monde si froid
Cet univers si lâche et si plein
de trous, si peu consistant qu’il se voyait à peine, matérialisé par quelques
tranches de pain tartinées de beurre rance, par quelques incartades du côté des
marécages, par quelques assoupissements sur des couchettes dures à la literie
en lambeaux.
un peu avant – sans crier – nous avons
dû – un peu avant sans crier, nous avons dû – nous avons un peu nous avons peu
crié nous avons dû crier un peu avant - nous avons mon et peu nous avons rendu
l’univers, nous avons pris l’âme, nous avons pris la main de mon frère, nous
avons crié gare, nous avons pris l’âme de papa, nous avons un matin dû prendre
l’aube, rendre la gare, nous
1 commentaire:
Quel bonheur de retrouver ta plume, balbutiante, bouleversante, étonnante, toi quoi !
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