D’abord dans
le grand atlas au vert de velours, il y avait:
des
archipels de taches colorées
des
reliefs d’un monde balayé de rayons ocre vert ou bleu
des
langues de soleil
, des
haillons d’Arlequin
des
lisières d’écume, des coulées de verdure
des
strates d’un
blanc cassé, surfilées
de lacets
jaunes,
rouges
ou bleutés
des
dentelles de mer
des crachins
d’îlots
bruns
Après,
ce fut le temps
des
étendues sans ombres, de landes, de pierres, de bruyères et de
lointains bleutés
des poignées de mousse rase
des
moissons de lichens safranés
du
cresson qui tapisse les eaux
des
feuillages qui n’en finissent pas de croître: émeraude,
olive, jade
des
hélices de lumière et d’ombres
des
bleuets dans
les blés et
des étoiles
d’asters
des
lucioles des micas dans les souvenirs flous
des
essaims
de soleil par-dessus les sols noirs
des
grammaires de bleu où les nuées s’écrivent
Plus
tard, ce fut:
des
ornières de traces bleuâtres, noires ou sang
des
îlotsgris à la lisière de l’au-delà
des
semis argentés des lichens Parmélia
l’uniforme
étendue grise des Aspicilia
des
cartes de Rhizocarpon
geographicum
des
ombres blanches vastes et vides
des
étoffes de riens avec un presque bleu
des
parcelles de pluies et de verroteries
des
encroûtements d’ocre aux alvéoles d’ombres
quelques
flaques de vies aux reflets de gris bleu
des
doutes de l’encre jusqu’aux débris des cendres
des
frôlements blonds sous la houle du vent
enfin
par-dessus tout l’entaille du bleu des aubes
2 commentaires:
Oui, c'est encore mieux ... et très beau
"L'entaille du bleu des aubes..." tout un programme... envoûtant et si discrètement majestueux.
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