C’est une image où chacun décrypte
ses propres fantômes, ses obsessions ou ses peurs ancestrales, avec
des gueules béantes prêtes à engloutir le monde qui semble être
montré; des monstres de l’enfance s’étalent, dilatent leurs
membres, délivrent des recoins qu’il faut bien contempler,
déploient un réel auquel on va s’habituer.
On se dit que cette image pourrait
être un tableau de Dubuffet où des silhouettes s’installent, se
croisent, s’ignorent ou se regardent, occupent un espace, le
chorégraphiant avec souplesse, y inscrivant même des mots, tracés
de belles lettres, difficiles à déchiffrer, quelques taches plus
sombres, et l’on pense même paramécies.
Il faut aller plus loin, laisser ses
yeux de sable, creuser et récolter les noms qui disent ce qui
était, et est peut-être encore, un pays, un village, un hameau, un
lieu-dit qui fait toujours trembler lorsqu’il est prononcé à
haute voix, qui réveille des ombres et chahute les jours.
Chercher ce qui importe, les blessures
invisibles et les voies sans issues, l’innocence d’un matin, le
seuil d’une maison, les formes d’une aurore, les réponses d’un
ciel, les questions sans réponses, les pensées d’ombre et de
lumière, et les noms vêtus de deuil, rides et signes, puits à
creuser encore.
3 commentaires:
C'est vraiment très intéressant toutes ces ramifications. J'y suis allée ce matin (sans vélo, sans voiture, le c... sur ma chaise, super le voyage, rapide, confort et tout et tout). Je vais m'en servir pour notre univers, Pizieu, la Raze tout y est. Merci!
Pour Solignac ça fait comme un coeur
Vibrant, très eau.
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