mercredi 19 février 2020

Carte de Cassini/ T

 

C’est une image où chacun décrypte ses propres fantômes, ses obsessions ou ses peurs ancestrales, avec des gueules béantes prêtes à engloutir le monde qui semble être montré; des monstres de l’enfance s’étalent, dilatent leurs membres, délivrent des recoins qu’il faut bien contempler, déploient un réel auquel on va s’habituer.

On se dit que cette image pourrait être un tableau de Dubuffet où des silhouettes s’installent, se croisent, s’ignorent ou se regardent, occupent un espace, le chorégraphiant avec souplesse, y inscrivant même des mots, tracés de belles lettres, difficiles à déchiffrer, quelques taches plus sombres, et l’on pense même paramécies.
 
Il faut aller plus loin, laisser ses yeux de sable, creuser et récolter les noms qui disent ce qui était, et est peut-être encore, un pays, un village, un hameau, un lieu-dit qui fait toujours trembler lorsqu’il est prononcé à haute voix, qui réveille des ombres et chahute les jours.

Chercher ce qui importe, les blessures invisibles et les voies sans issues, l’innocence d’un matin, le seuil d’une maison, les formes d’une aurore, les réponses d’un ciel, les questions sans réponses, les pensées d’ombre et de lumière, et les noms vêtus de deuil, rides et signes, puits à creuser encore.


3 commentaires:

Ange-gabrielle a dit…

C'est vraiment très intéressant toutes ces ramifications. J'y suis allée ce matin (sans vélo, sans voiture, le c... sur ma chaise, super le voyage, rapide, confort et tout et tout). Je vais m'en servir pour notre univers, Pizieu, la Raze tout y est. Merci!

MarieBipe REDON a dit…

Pour Solignac ça fait comme un coeur

Linette a dit…

Vibrant, très eau.