à l’endroit ou à l’envers
en surplomb d’un buisson de hasard
au sauvage désir d’eau
une goutte de lumière telle une hypothèse
telle une question enserrée dans une bulle
emmure quelque chose d’un peu noir
un bout de monde aux reflets de revenants
agitant leurs tristes lambeaux de chair
déformant le miroir d’espérances
mais l’on se tiendra sur le bord
klasma correspondant à la deuxième partie du troisième interlude des Vagues de Virginia Woolf dont voici une ébauche malhabile de traduction:
Dans le jardin, les oiseaux qui, à l’aurore, avaient chanté de manière hésitante et épisodique sur tel arbre, tel buisson, désormais chantaient en chœur, avec des sons stridents et aigus ; ensemble, comme conscients d’être en compagnie, ou seuls face au ciel bleu pâle. Ils s’écartaient, tous en un seul vol, lorsque le chat noir sortait du buisson, ou lorsque le cuisinier jetait des braises sur le tas de cendres et les faisait sursauter. Il y avait de la crainte dans leur chant, l’appréhension d’une souffrance, et le plaisir d’un envol rapide à cet instant .Ils chantaient avec rivalité dans l’air clair du matin, s’écartant de l’orme, chantaient ensemble tout en se poursuivant les uns les autres, s’enfuyant, se pourchassant, se donnant des coups de bec alors qu’ils tournoyaient dans les airs. Puis fatigués de cette poursuite et de ce vol, plaisamment ils redescendaient, déclinant délicatement, en se déroulant et se posaient en silence sur l’arbre, sur le mur, les yeux brillant en coin, leur tête tournant d’un côté et de l’autre, à l’affût et vifs, intensément conscient d’une seule chose, d’un objet en particulier.
Peut-être était-ce la coquille d’un escargot, grimpant sur la pelouse telle une cathédrale grise, un édifice gonflé avec des cercles noirs et des ombres vertes dues à l’herbe. Ou peut-être voyaient-ils la splendeur des fleurs faisant une lumière d’un pourpre fluide sur les lits, au travers desquels des tunnels noirs aux teintes pourpres étaient conduits entre les tiges. Ou bien fixaient-ils leur regard sur les petites feuilles brillantes du pommier, dansant toutefois avec retenue, effervescence rigide parmi les bourgeons à la pointe rose. Ou regardaient-ils la goutte d’eau sur la haie, en surplomb mais ne tombant pas, avec une maison entière recroquevillée en elle, et des ormes gigantesques ; ou regardant droit vers le soleil, leurs yeux devenaient des perles d’or.
1 commentaire:
Parfaitement incurvé !!!
Enregistrer un commentaire