lundi 1 mars 2010

Lettre A

Avaler :

A force d'avaler des couleuvres -école, église, société- et d'avoir trop peu vomi, j'ai avalé ma langue. Aujourd'hui, je voudrais régurgiter mais les mots restent coincés, accrochés aux anneaux.

Ailleurs:

Avec la fuite de la jeunesse, mes ailleurs sont plus souvent liés à l'inaccessible du temps passé, au paradis à jamais perdu, aux chants de l'enfance. Le champ de mes ailleurs s'étale dans une temporalité révolue, irréversible et inatteignable, ou sur les pages des livres aimés et dans mes rêves nocturnes.
Subsistent quelques champs bien réels et palpables : l'éden de mon jardin, la campagne drômoise.
Il m'apparaît soudain que jeune femme pleine d'énergie, tous mes ailleurs s'étalaient devant moi, dans l'action, sous forme de perpétuels projets se bousculant.

Lent basculement du ciel et de la terre par les ans.

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