(La consigne d’écriture était de compléter une lettre de Rilke dont je ne possédais que la moitié gauche! Natô avait l’autre moitié….Il a donc fallu écrire “entre” les mots de Rilke. Exercice périlleux mais très enrichissant! Surveillez la mise en ligne de Natô pour vous faire une idée ; ensuite nous mettrons le texte réel!) . Les mots de Rilke sont en italique.
Une seule chose est nécessaire: accepter la béance de sa solitude intérieure. Aller en soi-même, – n’accepter de ne voir des jours durant personne – c’est à cela seulement que vous verrez votre écriture creuser son sillon. Soyez seul, comme l’enfant est seul quand ses pensées se rangent en lui et qu’alors des certitudes lui viennent, mêlées à des choses futiles, intimes et importantes du seul fait que tous autour de lui s’affairent et que l’enfant ne comprend rien à ce tournoiement du monde. Il est certain qu’il n’est pas de communion entre les êtres sans cette solitude intérieure qui nourrit et qui permet d’être prêt des choses: elles ne vous susciteront que si elles se sont insinuées dans le silence des jours. Dans la solitude encore des nuits, il y a encore des pensées nouvelles qui se dénichent et courent sur les pays. Dans le règne des songes et des rêveries toutes bêtes, tout est plein d’évènements auxquels il est aisé et utile de prendre part. Les enfants sont habiles et brillants à ce jeu là, mieux que vous fûtes: tristes et heureux, ils font briller de mille feux les récits de leur enfance, vous revivez parmi eux, et vous réalisez que les propos des grandes personnes ne sont rien, rien d’autre que paroles bien ternes et sans âme.
1 commentaire:
C'est stupéfiant et... beau surtout le début
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