Au petit jour, le jour gifle la ville et l’éveille. Elle sort lentement du sommeil comateux où elle se tient au sortir de ses rêves furieux. Pas autre chose encore, la ville, guère autre chose qu’une lueur, où sont brodés des adjectifs : tourbillonnante, gigantesque, tentaculaire. Et l’on voit sur elle alors comme un battement.
Le regard fixe et l’œil vide, quelques passants me croisent, le corps lourd de rêves inachevés. Déjà dans la pénombre qui précède le jour des ombres se pressaient.
Je marche lentement, sans but précis, guidé par le seul instinct de l’instant, le signe que me fait la ville qui m’entraîne vers un pan de mur, une porte cochère, un bâtiment dont la forme m’attire, une ruelle, un jardin. Ce que je perçois comme signe lentement pénètre ma conscience, ce que je sais, ce que j’ai lu, éclairent ce que je vois.
Je passe devant une église, plus loin une petite mosquée blanche, un magasin de musique, un jardin qui se révèle comme étant un petit cimetière.
Je m’engouffre dans le bazar, et ralentis devant les échoppe d’épices et de fruits et légumes secs. Je respire et je rêve. Je pense à eux, là-bas, si loin, dans cette ville d'art et de paix, et que la guerre menace.
A la prochaine église, j’entrerai, sans trop savoir pourquoi, j’allumerai un cierge, et je resterai là, silencieux et inquiet.
1 commentaire:
belle promenade qui, comme une madeleine, fait remonter des souvenirs diffus de lieux vus ou lus, alimente l'imagination après sa lecture, ville d'orient plutôt, Liban, Algérie, Maroc, Istanbul, qu'importe...
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