Aller : de la rue Dombasle aux tunnels de J. Allemane
Je longe le chemin de fer
sur une toute petite sente herbeuse et mouillée, après un tournant
sur la droite, je me trouve face à une volée d'escaliers accédant
aux résidences Dombasle – vaste ensemble d'immeubles de cinq à
six étages – à l'écart de La Cotonne - dressé dans un ensemble
de verdure, sente à laquellle succède un bout de route goudronnée
aboutissant à deux tunnels situés exactement dans un virage à
angle droit et débouchant rue Jean Allemane. Un miroir routier
permet aux voitures de s'engager dans les tunnels car la visibilité
est nulle (Les résidences peuvent aussi se rejoindre en voiture en
poursuivant la rue Dombasle après le tournant qui termine la rue
Darwin et dont le coin est occupé par le Parc de la « Grande
Beausseigne »).
J'y pénètre à pied, la
journée est grise, il tombe un petit crachin. Je m'attends à
entendre résonner à tout moment les pas du soldat traversant le
tunnel dans « Rêves » de Kurosawa, et sans aucun doute
le chien qui grogne et l'attend à la sortie du tunnel est-il aux
aguets lui aussi -sortie du tunnel que je n'aperçois pas à cause du
coude. Ca suinte, c'est gluant, sombre et beau par l'architecture :
grosses pierres, contreforts, arcs-boutants, arches, portants,
construction austère et de style militaire.
Il y a là un dédale
d'impasses, d'escaliers passant sur la voie ferrée et de ponts la
surplombant et qui tous montent à La Cotonne ou descendent sur Jean
Allemane et Centre Deux ou continuent sur Bellevue par la rue du
Mont. J'affectionne ces lieux complexes, où l'on peut se perdre à
deux, simplement en se promenant le nez en l'air, perdus à quelques
mètres l'un de l'autre. Là où il y a complexité ça veut dire
qu'il y a « plis », donc des angles, des entrées pour
pénétrer, alors que la rue droite, la simplicité est lisse, nul
bout où s'égarer, nul dédale (mot dont l'origine vient du nom
de l'architecte mythologique qui construisit le labyrinthe, symbole
du cheminement difficile)
Je pars sur la droite,
abandonnant ces deux tunnels, et suis deux longs murs sans publicité,
sans couleur, sans rencontrer une seule personne si ce ne sont de
rares voitures. Avant de parvenir à la rue du Mont que je
traverserai, je longe les ruines d'un ancien bâtiment, actuellement
entouré de barrières et qui a longtemps servi bien plus utilement
que cette jachère, de squatt à une famile de Roms qui ne gênait
personne. D'ici, j'ai l'embarras du choix pour me rendre dans les
« derrières » de la gare Bellevue : la rue de
l'Egalerie m'y conduit tout droit ; la rue Proudhon me permet de
rejoindre l'arrière de la gare en passant soit par celle des
Verriers, celle de la Lithographie ou Buffon
2 commentaires:
Ca y est ça tout remarche, textes, photos, mais je sais pas comment ni pourquoi et j'utilise la nouvelle version
egalerie ! joli mot à inventer s'il n'existait pas déjà, égalerie... égalité, galanterie... magnifique, à quel chemin as-tu ! tu nous invites bientôt?
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