j'y arrive pas, j'arrive pas à faire comme si, bien sûr le résultat en vaut la chandelle, être presque heureux à deux, même un moment c'est toujours ça de pris, mais là j'arrive pas à faire comme si j'avais été avec vous, ça fait 4 fois que je commence, avec tous mes différents moi, j'invente, je pianote, je lis vos textes, je recommence, je gomme je copiecolle, je change la place des mots, je les mets en ligne, à la Natô, j'aime pas rester coite devant l'écran blanc, je cherche l'illumination, je vais manger un morceau de chocolat, je me frotte le lobe de l'oreille pour stimuler mes bonnes glandes, je me gratte le troisième oeil, je fais une réussite, je reviens toujours rien. faire comme si, c'est pas comme faire do, c'est pas faire ça, faire comme si, c'est trop aigu, c'est pas juste et moi mon moteur, c'est la justice, ma blessure, c'est l'injustice ; sachant que là aussi, y aurait beaucoup à dire. je suis complètement à côté de la plaque, les concessions, tout ça, la flexibilité, la douceur, les caresses en pensant à quelqu'un d'autre, ou à ce qu'on va manger plus tard, en se bouchant le nez parce qu'on aime pas l'odeur, ou.... c'est pas mal aussi, quand on y arrive, faire comme si, c'est se prendre pour qui on n'est pas, ça peut faire découvrir d'autres moi, ça peut faire explorer des sentiments qu'on aurait pas connus sans ça et sans si. Faire comme si la tour Eiffel avait vraiment été construite au Moyen-âge et comme si djizeus xraïst était vraiment venu nous sauver, mais de quoi, je vous le demande, de quoi nous a-t-il sauvés au fait ? et comme si je n'avais pas envoyé ce mail un jour d'avril et comme si je n'avais pas pris ce train un jour d'avril aussi, comme si, je n'avais pas souri alors que j'avais envie de fondre en larmes, et le contraire aussi, à me tenir droite alors que j'étais toute tordue à l'intérieur, comme si je n'avais pas été toujours là alors que j'aurais préféré être à si. L'un dans l'autre -ou pas- ce n'était pas si mal au bout du compte, il y a même eu des instants, et même en faisant comme ça, où je fûmes heureuses.
4 commentaires:
Benh pour quelqu'un qui reste coite devant la page blanche !
Moi non plus, j'y arrive pas et c'est bien notre handicap, crier de plaisir quand y en a pas, faire des sourires à ceux que je peux pas saquer...
Mais par écrit, on peut peut-être bien
ah... tes mots me touchent au fin fond et raisonne résonne avec ces mots d'erri de luca (encore lui, oui je sais, je suis amoureuse d'erri, je n'y peux rien, bon sang !): Job se tait : alors, sur lui,, descend du tourbillon des cieux la voix qui l'instruit, qui lui apporte le salut (plus loin) faire taire l'ennemi (...)la mort comme agréable satiété" (etc.)... alors évidemment soit on prend au pied de la lettre soit... comme y invite Erri mon amoureux on chemine avec ses propres mots, fantômes, signification... le silence comme tu sais et continues à apprendre et que j'aimerais apprendre de toi MP, mourir... à soi-même comme le zen nous le dit mais cela est gâché par les interprétations psycozeuses dans bien des livres de zen comme étant de l' ego (alors que l'égo est l'énergie de vie !) quelle belle contraction !, mourir à la vie en train de s'emballer, s'étirer, se tordre, se narcissiser, chercher dans le présent ce qui est mort (appartient au passé, aux relations passées dont on a la nostalgie), taire l'ennemi (les pensées mauvaises contre soi-même) et ces mots encore "celui qui se sent mal compris (du ciel) porte en soi sa limite "il vaut mieux garder le silence" finit-il sauf dans un cas : (ne pas se taire quand on )"(est) pris dans le ventre d'une baleine"; rien n'est donc définitif, rien n'est moral, rien n'est règle absolue. Erri dans ses traductions Yiddish de la bible (multiple) enseigne la non croyance en un dieu, le silence, l'acceptation, l'invitation à suivre ce silence donc ne pas sourire quand on a envie de fondre en larme... et plein plein d'autres choses riches riches, au-delà des masques, des protections de soi, des relations "je te prends si tu vas bien, sinon dégages, je n'ai pas à écouter ta demande, ton chagrin me crée des rides !". Bon ben on va arrêter là !!! Sauf que tu es si juste, MP, si bonne et juste, qu'il n'y a pas d'autre à ajouter, qu'un chut à la bella que tu es
Fulgurante, cette manière de bousculer la langue au plus près de la pensée, d'entrechoquer les mots comme des silex et de faire jaillir du sens comme des étincelles.
¡Que duende!
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