mais la nuit était arrivé comme le personnage qui entre juste pour annoncer «trop tard»
la nuit tombe tôt chez les nippons
l’une tombe dans le trou d’eau
l’eau engloutit le trou absorbe
elle s’absorbe dedans disparait
l’une est dans la rivière
l’autre sur la rive à regarder
les bulles en trainée ondulent au courant
flottent elle attend debout au bord
près du gouffre souffre attend
l’arrivée d’un souffle peut-être espère
voir remonter les bulles et son regard à la surface
elle regarde trop attend tard ferme les yeux
et dans le trou saute enfin se jette à l’eau
tombe vole elle descend la caverne liquide au ralenti
«ô puits sans fond comme pour l’oiseau»
personnage en chute douce au coeur du puits
clair mouvement lent se dépose au fond du lit
lit de torrent à galets ronds où l’oreiller l’attend
juste un oreiller blanc pour reposer sa tête
il n’y avait rien de moins mais quelque chose en trop
3 commentaires:
Ton texte est très beau. Quand tu lis en atelier à la 1° audition, je n'ai jamais le temps "d'entrer" dedans, il me faut plusieurs lectures lentes.
Quant à la photo, elle est très forte, me dérange donc et fera désormais partie de mon trésor intime d'images irrémédiablement gravée au tréfonds d'un imaginaire que chacun croit être le sien
on voyage chez l'écrivain qu'on aime tant et qui nous amène dans le monde des rêves...
Entre dux mondes, entre deux eaux, entre deux femmes, entre beauté éterée et terreur,entre tréfonds et surface, entre rêve et certitudes, ce texte est magnifique.Bravo Natô (entre deux blogs)
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