Je n'ai pas peur de me
disputer avec les gens, il y a le souvenir de ton odeur, de
longues mains fines posées sur des genoux, des tremblements de mots
doux échangés, j'aime beaucoup me souvenir et j'ai peur
des fantômes la nuit, une plume noire, des cheveux bruns qui
virevoltent à la proue du bateau, ton teint pâle, ta voix, surtout
ta voix, j'ai plusieurs fois mis fin à des histoires d'amour,
le vent qui balaie tout à La Cotonne, de grandes branches de cèdres
qui ondulent doucement, la Loire qui brille au soleil et tout là-haut
le château de Saint-Paul en Cornillon qui se découpe sur le ciel,
la nuit j'aime entendre craquer la forêt ou couler le torrent, des sirènes qui déchirent l'air, un puits profond, de la
mousse tendre et quelques champignons, ton odeur qui revient encore
et le présent qui veut la chasser, des etc... à la pelle,
j'aimerais tellement qu'il n'y ait que des jours réussis,
un coup de fil, une voix inconnue, l'Isère, Vienne et le chemin de
Seigne, je fais souvent des
listes et puis je m'y attaque, des paroles
incompréhensibles, une glycine qui se balance, une odeur de poisson,
des plantes partout, une demande de rendez-vous, parfois je me
recroqueville dans ma coquille pour me reconstruire, des cachets,
du soleil, une paire d'éléphants, un gros homme bedonnant et
sympathique sur son lit d'hôpital, une odeur de brûlé, j'aime
tricoter, bricoler, jardiner, lire mais je n'aime pas coudre, des
marguerites, un pot à eau, une grande table de bois et plein de gens
autour, des coccinelles et une antenne de télévision, j'ai
toujours été fascinée par les nuages, des oeillets de poète,
du jasmin, de la verveine en bouquet, ma cousine Josette, la rivière
Roubion, j'aime caresser ma chatte qui ronronne et qui bave,
un arrosage automatique, de grosses pierres rondes sur la terrasse,
un feu de cheminée, toute une ribambelle de petits gamins nus et
noirs, j'aime paresser au soleil et qu'il fasse si chaud que je ne
puisse même pas bouger un seul doigt, un type qui
insiste, une montre à goussets, des boucles d'oreilles avec deux
boutons oranges, un énorme bouquet de lilas odorant, une envie de
partir loin d'ici, j'aime attacher mes rosiers.
2 commentaires:
Accrochez-vous, je crains qu'il n'y en ait d'autres, c'est trop agréable à écrire
très très sensuel ce texte !!! youpi ! tout en odeur, sens, toucher, habileté, lâcher prise...
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