Est-ce vraiment une
question d'heure ? Faire de sa vie un poème ne serait-ce pas plutôt
une question d'écoute, d'affût ?
Ecoute du vent, celui qui
souffle au dehors et rugit au dedans. Affût de la moindre pousse
verte qui va se déployer comme la crosse de la fougère au jardin ou
pousser en grinçant les portes de l'imaginaire. On peut être un
poème sans avoir jamais écrit un seul mot de poésie. Je connais
plusieurs personnes dont le rire fuse comme une source, dont le
sourire illumine notre journée quand nous les croisons et qui n'ont
pas écrit un seul vers. Leur vie est telle qu'elle est un instant de
grâce et de légèreté dans tout ce qu'ils disent, dans tout ce
qu'ils font.
Si un poème est une
bulle légère qui éclate sous les yeux d'un enfant émerveillé,
s'il est ce qui redonne à mon pas grâce et jeunesse et à mon coeur
encore un peu l'envie de vivre, alors point n'est besoin de mots avec
ou sans pattes, avec ou sans toute leur cohorte de sens.
Ces personnes bénies qui
ont cette grâce et cette légèreté jamais ne médisent, ne se
plaignent ou ne blessent. On dirait qu'elles ont oublié de dire
« je », vous écoutent pleinement, l'oeil plein
d'étincelles et d'émerveillement devant ce qu'elles croisent, et le
pardon tout près quand elles rencontrent le malheur ou le laid.
2 commentaires:
Alors que nous nous sommes tous plus ou moins engouffrés dans la noirceur de l'homme poème, tu nous ramènes un de tes anges et nous incites à regarder du côté clair de la force. ça laisse donc un peu d'espoir !
C'est l'ange de Bourdeaux!
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