Et vingt-trois
Pour ta peau et ta prose tu effleures et bouscules, libères les mots qui te protègent, tu ne les choisis plus. Plus assez, pas toujours. Tu les jettes en manteaux qui encombrent le dossier et les entends parfois pour te mordre les doigts mais, trop tard.
Alors tu changes le ton, penses être lu avec justesse. Dans le texte précisément. Mais saisissant la méprise tu t'agites doucement. Et tandis que tes gestes font rebondir l'erreur, la grossissent et t'éloignent de ton pauvre auditoire, tes manteaux compriment mes dorsales et me gardent en veille.
Tu expires et renonces, enfin, quand tu me vois sourire.
C'est l'heure.
Pas l'heure pile non, plutôt vingt-trois. Cette heure qui n'intéresse personne. Celle que l'on ne relève pas et qui glisse à vingt-quatre. Celle où mes vertèbres pourront se dérouler. L'instant où bienveillante je pourrai te revoir.
L'entre-minutes où fourbu tu renonceras au verbe.
L'heure où bien malgré toi tu seras un poème.
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