1 - Sur le papyrus de ta géographie.
D'abord prendre une page blanche, l'étaler bien à plat, la lisser, surtout faire attention à ne pas la déchirer puis amoureusement de la pointe très fine d'un stylo quatre couleurs dessiner les contours de tes mots, leur donner les courbes de tes chemins découverts, les méandres de tes rivières; ne pas appuyer, glisser sur la feuille de papier comme sur celle d'un papyrus peut-être encore quelque peu chiffonnée. Puis d'un coup de calame magique, te faire revivre, accepter de faire revivre aussi tous ces personnages désormais disparus dans un espace et dans un temps tout à la fois réinventés.
2 - Tout est pays perdu.
Marcher Courir Traîner des pieds Traverser des plaines et des landes Explorer des forêts Franchir des rivières Emprunter des ponts Sauter par-dessus des haies Remonter le temps Revenir sur ses pas Croire Avant tout espérer Puis ne plus croire en rien Désespérer de tout Et réaliser tard bien trop tard que "Tout est pays perdu".
3 - Ces archipels intérieurs.
De maison en maison, de village en village, se forger un nouveau territoire, une nouvelle géographie pour réapprendre à vivre. Des petits coins de terre pour semer, planter, laisser germer puis voir grandir les fragments d'existences qui juxtaposés, superposés, apposés donneront aux personnages tous "Ces archipels intérieurs", ces chapelets d'îles vierges à habiter pour les rendre lisibles.
3 - Imprécis de géographie passionnelle.
Tout est enchevêtrement, tout est chaos, tout est déconstruit. Au-dehors, c'est la guerre dans les maisons, sur les chemins, chez les hommes, chez les animaux; au-dedans, dans les corps, dans les cœurs. Les hommes sont partis, d'autres sont arrivés qui font vaciller les certitudes: qui est encore avec qui? Pour qui? Pourquoi? Tout donne le tournis. On tombe. On se relève - ou pas -. La guerre n'enlève pas la passion. Elle transforme sa géographie. Il faudra au personnage central la dessiner, l'amadouer pour lui donner consistance de chair et de sang mêlés.
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