À
l’intérieur, des voix: le
souffle d’une voix se met à murmurer, une autre prend le relais
et encore une autre...On se prend à les écouter jusqu’aux
silences. Des mots se glissent entre les lèvres, sans savoir ce qui,
de tous ces miroirs brisés, va bien pouvoir éclore.
Tesselles d’un
passé: que l’on recueille au
gré d’ici ou là, que l’on nettoie un peu puis pose sur
l’étagère des souvenirs. Cela constitue comme une collection de
grains de vies réelles ou irréelles donnant
un surcroît d’existence à des êtres oubliés.
Carte
d’intensités: entre ombres
et lumières, quelques flaques de vies irisées de bleu ou de gris,
des nappes étalées sur le bas-côté des chemins de traverse où
mon pas n’en finit pas de chercher ce qui peut être sauvé.
D’un regard
flou: rester dans une
évocation, au cœur des doutes que l’on porte. Rien ne serait
vraiment visible. On serait dans une errance, à la fois dans le
style, et dans les pensées de la narratrice qui dérive entre passé
et présent, noyée dans ses visions.
Quelques
lambeaux d’avant: cela cogne
aux tempes depuis tant d’années, ces petits ourlets de riens qui
se sont transmis de génération en génération, cousus, décousus,
recousus avec des fils dorés et dont on souhaite prolonger encore un
peu l’existence.
Cartographie des
ombres: quelque
chose ou quelqu’un s’approche,
vous frôle puis
s’éloigne esquissant une chorégraphie entre ombre et lumière ,
un monde se détache, un rêve s’élabore. Ce
serait une tentative de se débarasser de ces danses envoûtantes qui
n’en finissent pas de s’agiter autour de moi.
Des
plis du paysage: chercher
ce qu’on ne voit pas dans le pli, ce qui est caché, dont on ne
saura jamais la réalité, mais qu’on ne peut s’empêcher de
gratter comme ces croûtes qui vont jusqu’au sang. Quelque part un
peut-être, plein d’incertitudes, où vaciller.
De
l’oubli, ne pas: serait-ce
ce qu’on nomme un
devoir de mémoire qui
guide tous ces mots, une voix intérieure qui martèle que c’est la
fin d’un monde et qu’il
faut
faire oeuvre de sauvegarde.
Tranchées
d’ombres: des
mains qui se blessent à traverser des lieux où il n’y a plus
aucune raison de passer, s’accrochent aux barbelés des souvenirs
jusqu’au doute
Jours
d’apparitions:
hors du droit chemin , l’esprit
troublé par
ce qui advient ou ce qui ne se voit pas
ou
ne veut pas être vu, à ne plus trop savoir ce que les mots
écrivent, dérives diaphanes par ces rais de lumières nés des mots
qui s’épousent et polarisent le regard jusqu’à mettre en
lumière quelques
traces
qu’on pensait disparues
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