lundi 23 mars 2020

Arpenter le paysage






p 274/ Un rocher qui affleure me fascine. C'est comme une baleine qui fait surface. Dans chaque boule de granit est enfermé un secret, un murmure. Par ailleurs les arbres qui puisent leur force du substrat profond me parlent et me fascinent aussi. Ils concentrent beaucoup de la force du paysage.

p/ 100 ( Le texte parle juste avant de Jean-Loup Trassard)
Trassard a l'œil sur tout ce qui l'environne. C'est sa vie. Un œil averti, parfois presque amoureux. Ce sont ses hauts lieux à lui. Chacun, nous avons les nôtres. Tantôt issus de notre propre enfance, cantonnés, encapsulés, logés à jamais dans son souvenir, et alors fonctionnant comme autant de buttes-témoins qui résistent à l'érosion du temps qui passe; tantôt créés à l'âge adulte et liés à de petits rituels individuels ou familiaux, telle promenade favorite et pas une autre, ou telle randonnée vers un point de vue dominant, telle visite coutumière, telle destination estivale réitérée; nous nous fabriquons tous, chacun, nos propres lieux. Comme malgré nous — nos pas nous y portent — , nous y retournons, les retrouvons parfois presque comme nous faisons une visite à une personne aimée. 

Martin de la Soudière "Arpenter le paysage" ( anamosa 2019)

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