Du bateau à aubes sur le Rio Magdalena au paquebot le France comme échoué sur des rivages craquelés de sécheresse, du canot dans les bras morts des affluents-rivières sur l'Amazone, de la savane du Soudan au Parc de la Tête d'Or, un parcours à la recherche de temps révolus, de migrations forcées et de paradis retournés au néant.
Dans
ma collection de livres cultes, j'ai plusieurs fois erré dans cette forêt littéraire, baroque et musicale, cette forêt-piège avec ses zones interdites qui ne se
laisse pas facilement spolier de ses trésors.
Dans
les méandres du fleuve un indice à 3V sur un tronc indiquait le passage. Mais
c'était sans compter ici avec les inondations, là avec la sécheresse ou les
incendies. Avec les chasseurs, les chercheurs d'or, les braconniers, les
producteurs de viande intensive. Les paysanges changent et deviennent des pays-démons.
Un
jour le paradis ne suffit plus, il faut retourner faire provision de richesses
qui n'existent que dans la civilisation des villes, un jour la girafe capturée
sera privée de la course en bande dans la savane du Kordofan et exposée à
l'ennui de l'enclos du zoo.
Mais
il n'y a pas de retour possible. La route est redéfaite, le passage est perdu, sous les eaux, la girafe pleure dans son parc lyonnais, le France reste à quai.
Le
texte se referme sur ses secrets et la symphonie de la forêt reste inachevée.
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