C'est le matin, peut-être tôt. Le ciel trop bas pèse sur la mer à l'écume assagie. De vaguelettes en bulles grises elle vient lécher le sable de la plage endormie. Elle la caresse, sensuelle ; joueuse, elle la mordille. Les grains de sable roulent, s'enroulent et tourneboulent, long ruban qui s'étire, à la frontière de l'eau. Cachée dans les roseaux, je suis comme l'ampoule qui veille sur la lumière bleutée et sur le sable encore brun de la nuit. Tout bas, elle respire, la plage. Elle veut garder pour elle, les empreintes du chien qui la nuit en courant, aboyait à la lune. Elle veut garder en creux les coquillages, timides ou facétieux et s'en faire des colliers pour les jours de vacances. Elle respire tout bas, la plage. C'est l'heure où, ensorcelleuse, elle s'offre aux promeneurs. Solitaire, je m'avance et d'un long pas traînant je la blesse, voluptueusement. Il est si bon alors de sentir la fraîcheur s'insinuer entre les doigts de pied.
Je ferme les yeux et j'attends. J'écoute le silence mollement traversé par l'empreinte de l'eau. J'écoute la voix du sable qui commande au soleil de se lever enfin.
1 commentaire:
Alors c'était toi, linette ce n'est pas linotte, facétieuse
Ton texte est très sensuel
Je n'ai encore pas lu les suivants, il me reste cette chance
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