L'hiver, les prés sont blancs et on fait de la luge quand on a moins de 12 ans. Après, c'est trop tard, c'est ringard, même si le mot n'est venu que bien plus tard.
La luge est peinte en rose et vert,c'est mon frère, c'est une petite luge à 2 places maximum avec le museau arrondi. A l'arrivée, au bas de la pente, il faut un peu freiner avec les talons pour ne pas se planter dans la raze* qui suivant la température, entretient un filet d'eau bouillasseux, plus ou moins recouvert et plus ou moins caché. Parfois, dans le jeudi, il y a un curé avec nous. Mais on n'aime pas ce souvenir : le curé tripote.
puis on a à peine le temps de remonter la pente 4 ou 10 fois, les poumons en feu par l'effort et le froid, et c'est déjà le temps des narcisses, des coucous, des myosotis. On revient avec des brassées d'odeurs et il y a toujours quelqu'un pour vous dire que ça fait mal à la tête. On s'en fiche. Chaque année, on y retourne pareil.
puis un jour il y a des barbelés, des maisons qui poussent. A la place de la neige il y a des voitures qui laissent des traces, à la place des narcisses des dahlias en rangées jaunes et rouges et qui n'apparaissent que bien plus tard dans l'année.
Mais il faut bien que l'enfance s'arrête.* merci pour le mot, Michelangelo !
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