"Nous passons beaucoup de temps devant l'ordinateur, en conséquence de quoi notre dos -qui ne se caractérise déjà pas par son ouverture et sa curiosité- devient de plus en plus stupide, et non moins obtus pour tout dire que celui de l'écran"
mardi 30 novembre 2010
Encore des dos
"Nous passons beaucoup de temps devant l'ordinateur, en conséquence de quoi notre dos -qui ne se caractérise déjà pas par son ouverture et sa curiosité- devient de plus en plus stupide, et non moins obtus pour tout dire que celui de l'écran"
lundi 29 novembre 2010
au secret
dimanche 28 novembre 2010
chute de neige
«il neige»
sur la crinière blonde
cheveux dénoués
des fils à soi
abandonnés
coupés
répandus
«il neige»
sur la toison
de la reine des neiges
mèches tranchées
humides
mises à sécher
à l’horizontale
«il neige»
choir et voir
1 choux-fleur
2 pétales de sucre-glace
3 pâtés d’esquimaux
4 mini-igloo ensevelis
5 cumulus cristallisés
... chair de poulette
mes yeux
gauche droite gauche
lisent le paysage mouvement
avant arrière avant
la chevelure
chaud animal
recouvre tout
m’enveloppe
en silence
dans sa fourrure reposer mes cils
neige-t-il ?
samedi 27 novembre 2010
ceci n'est pas une sculpture de béatrice
vendredi 26 novembre 2010
PHOTOS DE TRAVERSE 3 & 4
mardi 23 novembre 2010
Petite chanson du soir, désespoir
Il arrive que les oiseaux écrasés soient plus présents photographiées que dans la vraie vie, parce que l'immobilisme qui les cloue au sol comme un papillon dans la boîte de l'entomologiste les cloue définitivement à notre regard, il arrive que les images soient plus pénétrantes que les caresses, il arrive que la vie nous en fasse voir de toutes les couleurs, et que parfois la couleur vire au cadavre, il arrive que les baigneurs ressemblent à des poupons de plastique,
Et puis un jour il n'arrive plus rien
lundi 22 novembre 2010
Vision de loin, vision de près
Il en est de certaines photographies comme de la réalité elle-même. De loin, tout paraît simple, ordonné, les masses s'équilibrent, l'ensemble fait sens clairement. On y voit de grandes lignes de forces, accentuées par les couleurs. La vision est claire. Là où tout se complique, c'est lorsque l'on approche. Comme dans le monde réel, plus je zoome, plus je viens tout près, plus je mets le nez dedans, plus tout devient complexe.
Le ciel étoilé d'été, observé en plein mois d'août, expose ses grandes constellations qui permettent à l'homme depuis des siècles de se repérer dans la nuit, où qu'il soit sur mer ou sur terre. De grandes figures nommées, répertoriées, positionnées. Aussitôt que je les observe à la lunette astronomique, les figures disparaissent, restent des points lumineux bien difficiles à focaliser. L'homme en créant des télescopes de plus en plus puissants, en se rapprochant toujours plus, trouve le chaos, une bouillie primordiale constamment entrain de se désintégrer. Nous passons de l'évidence à l'incompréhension.
De loin, un bouquet de mariée, de la vie rouge bouillonnante, une échancrure de vie dans le gris du bitume ; de près, un oiseau écrasé, du sang expulsé du corps par la violence. Là, un enfant au bain, plus près un étrange regard et une peau diaphane figés dans une pose immuable. Ce qui semblait vie rouge et explosion d'allégresse est de la mort et l'enfant inquiète, dérange qui le regarde un peu de près.
Je sais avec certitude que sous cette neige bleutée, immaculée qui m'éblouis de sa blancheur se cache quelque chose qui apparaîtra au dégel. Quant à cette chevelure qui appelle les caresses, cascadant sur des épaules, ce n'est qu'en retournant la photo que je réalise que je ne la regardais pas dans le bon sens, et le sens disparaît -mon sens-, je dois réorienter ma compréhension. J'agrandis l'image, je zoome encore : apparaissent des creux, cavernes sombres. J'écarte de mes mains cette paille, mais n'ose pénétrer plus avant, l'ombre est trop épaisse, je vais être happée, y perdre le nord.
Kaléidoscope ... suite
De minuscules étoiles de neige recouvrent maintenant toute la surface. Je reste totalement immobile, figée dans cette lente, dense, compacte, dégringolade blanche. Le très léger son des cristaux emplit ce que j'avais, au premier abord, pris pour du silence, d'un très doux chuchotis. Sans cesse, la couche s'épaissit suivant les aspérités du socle ; peu à peu, creux et bosses s'accentuent, brillent ou s'emplissent d'ombres bleutées. Cette neige et sa lenteur semble ne jamais vouloir s'arrêter, une neige sans froid, épaississant le silence, le froissant. J'assiste incrédule à cette interminable chute floconneuse, absorbée par son murmure tranquille et monotone. Cet univers, effrayant de l'extérieur et dans lequel j'avais pénétré par mégarde, s'est transformé en une immensité vierge de toute trace, immobile et apaisante. C'est toujours au beau milieu de l'hiver, dans la blancheur de la neige, me dis-je, que la princesse perd trois gouttelettes de sang rouge et que, selon son souhait, l'ange-enfant naît aussi blanc que la neige, aussi rouge que le sang. Mais, que vient bousculer ce brusque coup de vent, vent de sable, chaud, balayant tout sur son passage, crinière volante, immense chevelure dorée qui ondule en vagues et boucles, queue de comète échevelée, éclairée de l'intérieur, crissante ? Je sens mon corps traversé par sa chaleur et déporté par le mouvement qui m'entraîne sur la gauche. Je perds l'équilibre et m'adosse à la paroi de verre.
La couche de neige imperturbable – neige sans froid, neige qui enferme la mort - continue d'augmenter et malgré mon brusque déplacement, à rester vierge.
dimanche 21 novembre 2010
Photos Valérie
Ils étaient si vivants, ils faisaient des vagues encerclant ton visage le rendant lumineux.
Un soir de Janvier tout c'est arrêté 33 ans de vie.
Il me reste une mèche que j'ai voulu conserver
En bruit de fond Dalida chantait "parole parole" et toi tu te vidais de ton sang.
Il y a trente ans de cela mais c'était hier aujourd'hui, maintenant.
Je n'ai pas pleuré, je m'activais auprès de ton enfant, pendant que ton sang s'écoulait, une hémorragie, qu'on ne pouvait pas endiguer.
C'est la première fois que je peux mettre en mots l'émoi qui était le mien, je regardais notre maman qui elle aussi faisait comme si rien ne se passait, hôpital nous appelait mais on n'avait compris .
Il n'y a pas eu de blanc dans tes cheveux, et en regardant encore la photo, je vois un point d'interrogation, tu
n'as pas blanchie, tu es partie sans bruit et tu m'auréoles tous les jours de cette couleur auburn que j'aimais temps, ma soeurette aux cheveux écureuil.
Tu es juste à coté tu as laissé la porte entrebâillée où dans longtemps j'espère je pousserais l'huisserie, tu m'attends dis.
Jeannine de Dallas
le vêtement des 4 saisons
première photo valérie
Jeannine de Dallas
samedi 20 novembre 2010
Polvere di gesso
jeudi 18 novembre 2010
départ suite
le conteur
Liste de quelques uns des "ouvrages relatifs à l'amour, aux femmes et au mariage et des livres facétieux, pantagruéliques, scatologiques, satyriques", etc. [première partie : ALMANACHS]
Almanach bachique qui durera autant que le bon vin, et le moyen très facile pour savoir en quel temps il faut planter et semer les choses nécessaires pour éguiser [sic] l’appétit et la soif (sans date)
Almanach (l’) burlesque, et pourtant véridique, contenant maintes joyeuses prédictions, et plusieurs secrets admirables, très utiles à ceux qui n’en ont que faire – 1733
Almanach chantant -1761
Almanach couleur de rose –1771-1778
Almanach cul-à-tête, ou Etrennes à deux faces, pour contenter tous les goûts
Almanach d’ainsi va le monde
Almanach d’amour - 1665
Almanach de Bruxelles la nuit –1876, rédigé par une société de noctambules bavards
Almanach de calembourgs -1771
Almanach de ce qui plaît aux dames -
Almanach de l’année galante –1765
Almanach de la Femme – 1876
Almanach de la galanterie sans apprêts –1775
Almanach de la goguette –1848
Almanach de l’Ami des Dames et des demoiselles
Almanach de l’amour et de l’amitié – 1809
Almanach de nos grandes femmes (Londres) 1792
Almanach de nuit (contenant des anecdotes nocturnes)
Almanach des adresses des Demoiselles de Paris, de tous genres et de toutes les classes, ou Calendrier du plaisir, contenant leurs noms, demeures, âges, portraits, caractères, talents et le prix de leurs charmes ; enrichi de notes curieuses et d’anecdotes intéressantes – 1791
Almanac (sic) des Belles – 1676
Almanach des bons enfants, avec la loterie des bijoux chantants – 1757
Almanach des Cocottes – 1867
Almanach des Cocus, ou Amusements pour le beau sexe pour l’année 1741. Ouvrage instructif, épigrammatique et énigmatique, dédié à la jeunesse amoureuse par un Philosophe garçon –1741-1743
Almanach des Cocus, par un homme grave, membre de l’Académie des sciences morales – Paris, Labitte – 1847
Almanach des Coquettes, où sont contenues les bonnes et mauvaises rencontres de l’amour en tous les mois de l’année – 1657
Almanach des Dames et des Messieurs ou Alphabétomanie –1757
Almanach des Dames ou Description de ce qu’il y a de plus curieux dans les moeurs, les usages et la figure des femmes – 1757
Almanach des Demoiselles, contenant le rapport des quatre âges aux quatre saisons, ouvrage récréatif, instructif, historique, énigmatique. 1746
Almanach des Femmes célèbres, par leurs vertus, leur science et leur courage – 1879
Almanach des filles à marier –1812
Almanach des Folies galantes -
Almanach des halls et des ports -
Almanach des honnêtes Femmes –1790
Almanach des jolies Filles –1879
Almanach des Maris – 1876
Almanach des Muses – 1795-1833
Almanach des mystères de l’amour conjugal –180-1852
Almanach des oracles de l’amour
Almanach des plaisirs – 1775
Almanach des Prédestinés – 1848
Almanach des ridicules
Almanach des ruelles –vers 1752
Almanach des Voluptueux avec figure de femme nue à mi-corps – 1858
Almanach du beau sexe
Almanach du Boudoir – 1880
Almanach du Diable, contenant des prédictions (en vers) très curieuses et absolument infaillibles pour les années 1737 et 1738
Almanach du mariage, par un Philosophe garçon –1734, fig. dont une représentant le Magasin de cornes et une carte de l’Isle du mariage
Almanach du sentiment, présentable aux personnes délicates – 1760
Almanach du Trou-Madame, jeu très ancien et très connu et la cause de presque toutes les révolutions - Paris, Tripier 1791
Almanach nouveau de l’an passé ou Almanach puce –1873
Almanach perpétuel de l’amour
Almanach pointu
Almanach poissard ou Etrennes polissonnes –1760
Almanach polisson –1759
Almanach pour les jeunes gens, qui se destinent à entrer dans le monde ou les Complaisances amoureuses – 1762
Almanach terrestre ou Prédictions érotico-comiques -1713
mes cadeaux d'anniversaire du mois de novembre
Sensations tactiles d'après photos 3 et 4 (II)
Sensations tactiles d'après photos 3 et 4 (I)
écriture et photographie
mercredi 17 novembre 2010
départ
Maintenant, il avançait dans le sous-bois, sentant s'éveiller autour de lui,les oiseaux surpris par sa présence. L'image des corbeaux se rassemblant en silence, sur les fils électriques,quelques instants avant l'attaque dans le film d'Hitchkock,lui apparut avec étrange nettetée.Cette évocation,qu'il rejeta avec violence,avait eu le temps de noyer son cou d'une sueur glacée. Tout à coup, des frôlements d'ailes l'enveloppèrent puis un bec agressif raya sa joue gauche tandis que de lourdes griffes tièdes enserraient son crâne.
Il n'avait plus le choix;il devait se battre,il l'avait promis à son fils .Il ferma violemment les paupières ,le visage diaphane de l'enfant apparut auréolé d'une mousse violette
mardi 16 novembre 2010
invention de définitions
dimanche 14 novembre 2010
La femme de l’opéré de la cataracte
mardi 9 novembre 2010
inventions de définitions
limnée obérer palimpseste péridot splénétique
limnée :
petites pierres plates doucement érodées par le courant de la rivière de bourdeaux, le roubion, jusqu’à former un mille-feuilles minéral
lisière de forêt tropicale, fig. s’utilise aussi dans des expressions telles que «se limner les ongles»
mollusque gastéropode pulmoné des eaux douces
obérer :
opiner en souriant à la définition d’un mot rare, donnée par une amie, pour lui faire plaisir ou lui donner confiance en sa culture, tout en sachant pertinemment qu’elle fait fausse route
action qui consiste à ajouter une surtaxe payable par le récepteur, à une lettre expédiée sans le montant de timbre nécessaire ; cependant dans certains villages drômois les lettres même non obérées reviennent à leur expéditrice
charger, accabler de dettes (guerre qui obère les finances d’un pays)
palimpseste :
élément d’architecture d’origine greco-romaine qui souligne, soutient ou entoure une colonne érigée
dessin que présente un texte quand on l’écrit en forme de sablier : deux ventres rebondis séparés par une taille fine
parchemin manuscrit dont on a effacé la première écriture pour pouvoir écrire un nouveau texte ; «l’immense et compliqué palimpseste de la mémoire», beaudelaire
péridot :
mal de dos qui prend naissance au périnée pour remonter en vrilles tout au long de la colonne vertébrale
plante aquatique de la famille des nénuphars dont la fleur ressemble au coquelicot, d’où le suffixe en «ot»
pierre semi-précieuse de couleur vert clair, silicate de magnésium et de fer, voir olivine
splénétique :
léger dysfonctionnement des membres inférieurs qui oblige leur propriétaire à agiter sans arrêt les pieds en formant des mouvements talons-pointes-talons-pointes ..
étymologie : vient de l’anglais «spleen», 16ème siècle ; se dit d’une personne qui n’a plus que la peau sur les os suite à un spleen ou dépression de longue durée
qui ressent et exprime le spleen (voir spleenétique)
définitions inventées par natô et ange sur des mots inconnus piochés à l’aveugle à la petite cuillère dans un robert de 1968