Lu dans Le Flotoir de Florence Trocmé:
Je trouve dans Madame tout le monde,
l’anthologie composée par Marie de Quatrebarbes pour le Corridor bleu
un bel entretien mené par Emmanuèle Jawad avec Michèle Métail.
Michèle Métail : « La question de la forme est très importante dans mon travail. Elle est indissociable du contenu car elle est par elle-même signifiante. Plusieurs années sont parfois nécessaires avant de trouver la forme juste qui déclenche l'écriture du texte. Ce fut le cas avec La route de Cinq pieds, journal de mes voyages en Chine, qui fit l'objet de plusieurs versions, dont de la prose. Au final ce long poème est écrit en vers de cinq syllabes, une métrique de la poésie chinoise classique que j'ai souvent traduite. Cette métrique permettait de rendre le caractère heurté des images qui se télescopaient durant les longs trajets à travers le pays. Quelque chose d'analogue s'est produit avec la découverte de la ville de Berlin, d'abord photographiée dans les reflets visibles sur les parois vitrées des immeubles modernes. Les poèmes qui dialoguent avec les images reprennent le format photo des tirages : 10 x 15, transposé en dix vers de quinze lettres chacun. Cette mesure impose une syntaxe particulière avec ruptures, cassures, de même que la ville voit ses lignes continues brisées, déformées dans les reflets. Dans ces deux cas, la forme, parfois contraignante, permet d'inventer sa langue propre. » (p. 222)
1 commentaire:
merci, c'est très essentiel. et oui pour les versions successives.
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