jeudi 17 avril 2025

8/V1 qu'est-ce qui partage ? qu'est-ce qui rassemble ?

 8 V1 ou 4V2 à partir de 2 images déjà utilisées et une inédite


Dans la boue dans la fange dans le sel dans le sable des nuages

dans la mangrove d'où s'échappent les palétuviers

on marche sur la tête avec eux depuis bien trop longtemps

il n'y a jamais eu de paradis c'est du pareil au même

il suffit d'éprouver la sensation du merveilleux au moment où on le vit

Parfois il y a eu de l'eau

Maintenant la mer est morte

Parfois il y a eu la paix du renoncement

et maintenant il y a le manque

Parfois il y a eu l'été

Le bateau a jeté l'ancre

sans écrire son histoire

la barque stoppée net au bord des troncs pourrissants

le bateau a coulé au large des occurrences

Tout cela prendra fin

et les larmes et la peur

plus d'icebergs : tous fondus

des serpents venimeux

une croûte saumâtre

Horizon fracturé dans un jardin de plâtre

l'art du trait à l'ombre des abysses

Il y avait un toit au-dessus de ma tête

Une incroyable cathédrale gothique

Qu'est-ce qui partage ?

Qu'est-ce qui rassemble ?

L'expression de nos sincères adorations

mercredi 9 avril 2025

Images et Fragments

Après une séance d'analyse du travail déjà effectué sur nos sept premiers textes de la rubrique Images et Fragments, des observations nous entrainent à creuser davantage notre projet.

Concernant l’écriture, l’envie s’est manifestée de « pousser » notre écriture et peut-être de la faire évoluer. Dans une première étape, on va travailler sur une version 2 de chacun de nos textes, donc une réécriture totale à partir des 3 mêmes images que chacun a choisies. La consigne étant de faire évoluer la forme, d’écrire « autrement », sous une autre présentation.

L’envie est là également d’une troisième version possible pour aller vers la fiction. On y réfléchit, on garde cette ouverture possible pour la suite du chantier.

Concrètement donc, il devrait y avoir 3 versions de textes pour chaque série de photos. C’est un travail au long cours.

Concernant les images, on va mettre en place, comme la lexithèque que l’on utilisait auparavant, une photothèque collective où piocher dans les ateliers à venir.

Pour la prochaine séance, chacun apporte deux images et la troisième sera commune, apportée par l’une d’entre nous, histoire de diversifier nos sources.

C’est un travail nouveau que l’on mène, et on réajuste, on diversifie, on creuse, on s’entraîne, c’est le travail d’un atelier d’écriture. Rien n’est donné d’emblée, le questionnement est permanent.


mardi 8 avril 2025

7 /V1 prendre des vessies pour des lanternes

 

       

     



 Le nid que je vois n'est pas un nid, le nid est un boa le boa engloutit l'oiseau que je croyais venir nourrir ses petits dans son nid qui n'est pas un nid. L'image du chapeau n'est pas un chapeau mais un éléphant dans un boa.  De chaque côté de l'arbre où s'enroule la liane qui n'est pas une liane, il y a trois nids de caciques qui pendouillent. Des nids qui ne sont pas des nids, je ris, ce sont des arbres. Ils ne pendouillent pas, ils s'élèvent.

Comme mon kikiwi que j'ai vu exécuter un salto arrière pour rentrer dans son nid qui n'était pas un nid mais une liane qui n'était pas une liane mais un serpent, qui n'était pas un salto arrière mais un enroulement dans les plis du boa.

Je crois ce que je vois, ou je vois ce que je crois C'est en fonction de ce qui me raconte ; ce qui m'arrange, comme des lapsus visuels. Je vois midi à ma porte, même s'il n'y a pas de porte et même s'il est 7 heures moins dix. Comme le Petit Prince qui fait semblant de dormir sur le sable alors que par une magie quantique il s'est envolé rejoindre sa rose, je suis par mes yeux dans l'image qui est l'enveloppe de mon histoire à plusieurs dimensions. Je suis celle qui croque dans l'inconnu grâce à une pomme tendue par une liane à tête d'ange et à queue de flèche Et si j'ai envie de prendre des vessies pour des lanternes qui ne sont pas des lanternes c'est que j'ai décidé ainsi d'éclairer différemment mon chagrin mon chemin.

lundi 7 avril 2025

 CHERCHER - VOIR (7)

 

 VOIR - CHERCHER où TROUVER  (7)

Espérer des au-delà
Attendre
à l'horizon du monde
Derrière la ligne droite
franchir le bleu pour
découvrir
se découvrir
seul mais le regard vivant
Avoir envie de percer
les mystères-sorciers
Ensorcelée
mais refuser pour ne pas se laisser
dévorer
mais refuser la peur
Victoire cachée
dans les yeux de la nuit
ou du jour
Lichen sur la peau
manteau des certitudes
maladie acnéique
rongeuse du temps
Se faufiler tout de guingois
au tréfonds de la gueule
ouverte
S'accrocher aux dents comme
on s'accroche aux branches
S'ébrouer
jeter le masque du vivant
Percer la carapace de cuir
tendue
Et  saluer le ciel
toile de maître de gris drapée
rayons divins s'échappant
d'un espoir nébuleux
Et saluer le ciel
miroir de lumière

mercredi 2 avril 2025

L'œil et la source/ 7


 


 

 


 

des rideaux d'ombres blanches filtrent la vision d'être



l'avenir sera-t-il et le devenir

qu'en dira-t-on

on recherche l'équilibre

le futur n'en a pas

comment commencer à être ce qu'on n'est pas encore

 

                   


devenir vient du latin devenire

venir de arriver à aboutir à recourir à

alors on deviendrait parce que l'on vient de

donc ce n'est pas de nulle part

mais bien de cet enfant

qui a enfilé des ailes d'oiseau et cherché à voler

                                 

l'œil est plein de visions

l'un regarde vers l'avant

le second se tourne vers l'arrière

mais qui donc sommes-nous

et sommes-nous vraiment


                              

face devant

les entrelacs d'un avenir froid et vide

un devenir serti de force et de feu

haut-lieu d'intensités que l'on espère encore

sans peur de laisser traces

au-delà d'un paysage sombre qu'il faudra traverser


                                  


les lignes de fuite sont les creux où se projeter

ces chemins sans balises

lignes fractales où cela tourne cela bifurque cela bute cela s'interrompt

mais le retour pourrait-il être envisagé

et bue à nouveau la sève du jadis

pour parvenir à ce devenir



s'engouffrer sur des chemins de traverse et retarder l'échéance


                              


 

(Les deux photos du haut sont personnelles, la troisième est celle d'un tableau de Jérémy Liron Paysage 242)